Une impression de déjà-vu ou de lassitude pourrait être tout à fait justifiée, car vous ne le savez peut-être pas, mais nous en sommes déjà à la dixième série du Punisher à être publiée chez Marvel, d'une manière ou d'une autre. Le dessinateur non plus n'est pas une nouveauté, Steve Dillon a déjà travaillé sur le personnage et il en est ici à sa sixième prestation avec notre anti-héros... bref avant de commencer cette nouvelle série all new all different j'admets avoir eu quelques doutes sur la pertinence de ce que j'allais lire. Et du reste les premières pages nous emmènent tout de suite sur un terrain connu. Nous avons affaire à un nouveau cartel de la drogue, géré par un certain Condor, qui compte également dans ses rangs un ancien militaire qui fut en son temps opérationnel sur le terrain avec Frank Castle. Aujourd'hui il a retourné sa veste et donne dans le trafic de la drogue sans se faire trop de scrupules. L'essentiel de ce premier numéro se développe autour d'un axe double : d'un côté nous avons une opération des forces anti-drogue (menée par la détective Ortiz, qui est appelée à jouer un rôle important par la suite) et qui est étudiée minutieusement depuis des semaines. Nous sommes à la veille du grand coup de filet et chaque détail doit être vérifié de multiples fois. De l'autre côté nous avons le Punisher, qui lui ne s'embarrasse pas de préparatifs et de la paperasse administrative, mais à une technique bien plus meurtrière et expéditive. Du reste il va devancer la police pour faire le ménage à sa façon. Becky Cloonan nous offre donc une introduction sombre, violente, sans grande surprise, mais qui replace d'emblée le personnage dans un contexte qui a toujours été le sien, et dans lequel il s'avère très efficace. Une force de la nature inarrêtable, qui laisse derrière lui des cadavres de criminels qui l'ont bien mérité. Dillon aux dessins nous fait plaisir, car on voit clairement qu'il s'applique et sort des planches qui comptent parmi les plus claires et précises qu'il a produites ces dernières années. C'est donc un début solide qui respecte pleinement le cahier des charges, mais qui manque peut-être encore de cette folie propre à un auteur comme Garth Ennis (soupirs...). Nous continuons de regretter encore aujourd'hui l'imagination débridée de l'irlandais, qui avait amené Frank Castle au pinacle de l'humour noir et du comic-book irrévérencieux. En attendant nous allons donc tout de même composer avec cette dixième série du Punisher, qui devrait en combler un certain nombre parmi vous.
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