Maxwell Roth n'est pas la personne la plus chanceuse au monde : le voici orphelin, tandis que sa vie professionnelle stagne, alors qu'il doit se contenter de réparer les ascenseurs des grand immeubles de Cleveland. Mais un beau jour, en fouillant parmi les affaires du paternel décédé, le jeune homme se rend compte qu'il avait un père surprenant : il était en effet probablement le plus grand fan d'un personnage obscur du golden age des comics, répondant au nom du Roi de l'évasion. Après avoir lu tous les fascicules, Maxwell décide de rendre hommage à son père en rachetant les droits de la série. Il dépense ainsi tout l'héritage qu'il avait reçu, grâce à une assurance vie fort prévoyante. Par hasard il rencontre également la charmante Case Weaver sur son lieu de travail, qui va devenir la dessinatrice du nouveau titre en préparation. N'oublions pas aussi Dennis, l'amie d'enfance, une vraie armoire à glace sympathique et disponible, qui va prêter ses forces pour l'encrage, mais aussi oeuvrer à la promotion involontaire du comic-book en cours de réalisation. En effet, il se constitue un costume d'Artiste de l'évasion, et tente de délivrer les employés un supermarché, victimes de conditions de travail abusives. Au lieu de cela, il se retrouve face à face avec un véritable criminel, qui menace les manutentionaires de son arme. Un braquage inattendu, qui se transforme en coup d'éclat (Dennis sauve les fesses de tout le monde, presque sans le vouloir) et se retrouve un peu partout dans la presse locale. Le genre de succès inattendu qui va fortement aider au lancement de la nouvelle version, et permettre ainsi au titre de battre des records de vente, dès la publication du premier numéro. La petite entreprise de Maxwell fonctionne donc très bien, mais doit aussi se heurter avec les petits tracas du quotidien. Il n'y a pas que l'argent pour payer les collaborateurs, mais il y a aussi les rapports humains, comme l'impossibilité de déclarer sa flamme à sa dessinatrice, ou les premières épreuves, à commencer par résister et ne pas revendre les droits au premier requin de l'édition qui se présente.
Les aventures de l'Artiste de l'évasion ne sont bien sur qu'un prétexte pour Brian K.Vaughan, qui dépeint de la sorte l'univers confiné et confidentiel des éditeurs américains, qui ont souvent bien du mal à trouver leur voie, en dehors des colosses de l'industrie. Une certaine solitude qui tenaille les auteurs, pris au piège d'un sytème perverti où se faire un nom est la plupart du temps chose ardue, et où le succès ne dure guère. Cette oeuvre est en fait le prolongement comics d'un travail littéraire de Michael Chabon, The Amazing Adventure of Kavalier and Clay, qui relate l'ascension de deux cousins qui se font une place au soleil dans l'univers de la bd du golden age, suivant le parcours classique de Shuster et Siegel, les heureux créateurs d'un mythe comme Superman. Ces derniers servent d'ailleurs de référence dès le début de cet album, qui place aussi Cleveland au centre de la carte géographique des comics, et pour cause (ce n'est pas le talent qui manque dans l'Ohio). Chabon a ensuite travaillé avec Vaughan, pour un projet chapeauté par Dark Horse Comics. L'histoire fait des bonds continus entre le passé (le personnage de l'Escapist, et ses rocambolesques aventures, face à une némésis sexy et un adversaire qui veut pervertir son esprit) et le présent, avec Max, Denny et Case qui connaissent rapidement le succès, au delà des espérances, et doivent composer avec le retour de bâton, qui ne tarde pas à se manifester. Différents artistes se succèdent pour illustrer les périodes et les rebondissements du récit, ce qui permet de créer des décrochages bienvenus, qui s'insèrent à merveille dans le discours général. Jason Shawn Alexander et Steve Rolston contribuent fortement à donner une identité visuelle attachante à l'ensemble, qui passe du rire à l'angoisse en quelques cases. The Escapists réussit le tour de force appréciable de vous mettre en prise directe avec vos lectures habituelles (un super-héros en costume, un comic-book relaunché) tout en parlant de bien autre chose, et en se concentrant sur une trajectoire humaine, un jeune homme qui associe passion et mission, et met en abîme la dure loi qui régit l'édition de nos chères bd. Une lecture recommandée, une belle parenthèse édifiante à s'offrir dans ce monde en cape et collants.
Les aventures de l'Artiste de l'évasion ne sont bien sur qu'un prétexte pour Brian K.Vaughan, qui dépeint de la sorte l'univers confiné et confidentiel des éditeurs américains, qui ont souvent bien du mal à trouver leur voie, en dehors des colosses de l'industrie. Une certaine solitude qui tenaille les auteurs, pris au piège d'un sytème perverti où se faire un nom est la plupart du temps chose ardue, et où le succès ne dure guère. Cette oeuvre est en fait le prolongement comics d'un travail littéraire de Michael Chabon, The Amazing Adventure of Kavalier and Clay, qui relate l'ascension de deux cousins qui se font une place au soleil dans l'univers de la bd du golden age, suivant le parcours classique de Shuster et Siegel, les heureux créateurs d'un mythe comme Superman. Ces derniers servent d'ailleurs de référence dès le début de cet album, qui place aussi Cleveland au centre de la carte géographique des comics, et pour cause (ce n'est pas le talent qui manque dans l'Ohio). Chabon a ensuite travaillé avec Vaughan, pour un projet chapeauté par Dark Horse Comics. L'histoire fait des bonds continus entre le passé (le personnage de l'Escapist, et ses rocambolesques aventures, face à une némésis sexy et un adversaire qui veut pervertir son esprit) et le présent, avec Max, Denny et Case qui connaissent rapidement le succès, au delà des espérances, et doivent composer avec le retour de bâton, qui ne tarde pas à se manifester. Différents artistes se succèdent pour illustrer les périodes et les rebondissements du récit, ce qui permet de créer des décrochages bienvenus, qui s'insèrent à merveille dans le discours général. Jason Shawn Alexander et Steve Rolston contribuent fortement à donner une identité visuelle attachante à l'ensemble, qui passe du rire à l'angoisse en quelques cases. The Escapists réussit le tour de force appréciable de vous mettre en prise directe avec vos lectures habituelles (un super-héros en costume, un comic-book relaunché) tout en parlant de bien autre chose, et en se concentrant sur une trajectoire humaine, un jeune homme qui associe passion et mission, et met en abîme la dure loi qui régit l'édition de nos chères bd. Une lecture recommandée, une belle parenthèse édifiante à s'offrir dans ce monde en cape et collants.
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