DES COMICS PANINI/MARVEL POUR 1,90 euro CHEZ CARREFOUR

DES COMICS POUR 1,90 euro CHEZ CARREFOUR 
(Avec Panini Comics France et Carrefour Market)

Alors voilà, si vous faites vos courses chez Carrefour, vous êtes peut-être déjà tombés dessus. Ou tout simplement vous l'avez vu sur le net, car on est loin d'être les premiers à en parler (plus proches des derniers, en fait). Panini propose une série de huit ouvrages en vente à moins de deux euros (bientôt ils passeront à 4,99, vite vite) qui sont sûrement intéressants pour les nouveaux lecteurs n'ayant pas encore de solides bases, et totalement inutiles pour celles et ceux qui sont sur le pont depuis la prime jeunesse. En gros, il s'agit de petites anthologies (240 pages!!), mais qui au niveau format et contenu ressemble plus à ce que Maxi Livres faisait en son temps. Couverture souple et rabattable, chaque tome est consacré à un héros ou groupe de héros, avec au menu X-Men, Avengers, Les Gardiens de la Galaxie, Spider-Man, Wolverine, Black Panther, Iron Man et Deadpool. Vous l'aurez compris, le pouvoir du cinéma.
Comme nous sommes sévères et caustiques (mais on aime bien Panini, pour de vrai, le bashing c'est pas par ici) commençons par les défauts. Nous trouvons de vieilles histoires, assez souvent, avec les origines de ces personnages, mais c'est déjà très verbeux (l'époque le voulait) et au format réduit, ça en devient limite illisible, sauf si vous avez une vue impeccable. Idem pour des histoires magnifiques en terme de dessin (Claremont, Texeira, Romita ...) qui sont pénalisées. De plus, le choix est parfois étrange. Du Grant Morrison pour découvrir les X-Men? Pourquoi pas, mais c'est osé. Les premiers épisodes de Claremont et Buscema pour Wolverine? Tant mieux car c'est de la vraie qualité, mais le lecteur plus jeune aurait probablement "kiffé" des histoires plus récentes. Ultron Unlimited chez les Avengers? Que dire, ce n'est pas le plus passionnant (bon, Ultron est au cinéma, ne cherchez pas plus loin). Enfin, à notre avis, trop de "vintage" chez Spider-Man, gage certes de qualité, mais qui souffre vraiment (bis repetita) de ce format mignon.
Cela dit ... moins de deux euros! Pour de vraies petites anthologies, avec des morceaux de bravoure qui vont des années 60 à aujourd'hui, pour relire le Deadpool de 1993 (The Circle Chase), pour une belle sélection consacrée à Black Panther, pour voir comment a évolué Tony Stark, de l'âge de l'alcoolisme à celui de la découverte de ses vrais parents, pour vraiment apprendre à connaître l'histoire et la variété des Gardiens de la Galaxie... Ok, je ne me laisserai pas tenter, j'ai déjà trop d'étagères en souffrance, ployant sous le poids des comics, et je possède tout ce matériel. Mais imaginons un peu que je sois encore jeune, collégien ou lycéen, et que Panini me sorte ça sous le nez, à ce prix-là... Vous l'avez compris, je camperais chez Carrefour, ces jours-ci (en plus ils mettent la clim, ce qui n'est pas négligeable en été)


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THE AMAZING SPIDER-MAN #1 : FRESH START AVEC NICK SPENCER

THE AMAZING SPIDER-MAN #1 
(Marvel, De Nick Spencer et Ryan Ottley 5,99$)

Pour un comic-book mainstream, la meilleure façon d'aller encore et toujours de l'avant, c'est de faire deux pas en arrière. L'axiome se vérifie avec l'arrivée de Nick Spencer sur le titre, après un long règne décennal de Dan Slott. Le premier story arc s'intitule "Back to basis", et c'est bien de cela qu'il s'agit. Parker n'est plus chef d'entreprise, ni milliardaire, et même, il ne va pas réussir à garder un simple emploi de consultant sciences au Daily Bugle de Joe Robertson. Il faut dire qu'il n'a pas encore fini de payer les frais de toute la période "Superior" durant laquelle le Docteur Octopus s'était emparé de son corps. Pire, de sa vie! 
Du coup, tout ce que Peter a réalisé à l'époque, ce n'était pas vraiment lui. Passe encore pour gérer une multinationale qu'il ne possède plus, mais pour ce qui est du doctorat, réalisé à partir d'une thèse du sieur Dock Ock? Bref, Parker est accusé de choses qu'il n'a pas commis, mais dont il ne peut se disculper, faute de révéler à tous sa double identité. Et Mephisto ne serait pas d'accord pour effacer l'ardoise une seconde fois. Terrible de voir la réaction désabusée et triste de la Tante May, par contre, si vous gardez de tendres sentiments pour Mary-Jane, peut-être bien qu'à l'avenir...
Ottley fait du Ottley, et bien, avec même une ultra chouette double splash page en début de numéro qui fera décrocher des mâchoires. 
Une back up story fait elle le point sur le procès de Mysterio (le vilain de cette première histoire) et introduit le Lézard pour les prochaines semaines.
Bref, c'est asse solide, bien écrit, intelligent, et ça récupère pas mal de point laissés en suspens par Slott, façon de dire que la continuité est assurée, même si clairement ce Parker là (ce Spider-Man là) c'est du rétropédalage assumé, au point qu'on revient aussi à la case "j'ai des colocataires" (dont Boomerang!). Reste plus que May fasse une crise cardiaque, et que son neveu vende des clichés ou se mette sur Instagram, pour lui payer de bons vieux médocs. La dure loi des comics, mais comme c'est bien écrit et dessiné, on se laisse tenter?


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DAREDEVIL PAR NOCENTI ET ROMITA JR Tome 1 (MARVEL ICONS)

DAREDEVIL PAR NOCENTI & ROMITA JR Tome 1 
(Panini Comics, de Annie Nocenti et John RomitaJr, 35E)

Un des "run" les plus surprenants et riches en interprétations de Daredevil est assurément celui de Ann Nocenti. Journaliste de profession, elle est appelée dans la seconde moitié des années 80 a venir prendre les choses en main sur le titre de Tête à cornes, qui ne s'est toujours pas remis, à l'époque, du pic qualitatif atteint sous l'ère Frank Miller, suivi d'une lente plongée inexorable. Après avoir fait ses classes notamment sur la mini dédiée à Longshot, Nocenti bouleverse le regard que nous portons sur Daredevil, en mettant de coté les sempiternelles luttes poisseuses dans les ruelles malfamées de Hell's Kitchen, et en ouvrant grandes les vannes de la réalité sociale, saupoudrées d'introspection et de métaphysique. Si les premiers épisodes n'osent pas encore s'aventurer sur ces territoires glissants, très vite la scénariste va innover, quitte à ne pas forcément être comprise d'emblée par des lecteurs déroutées. Matt Murdock est au centre de cette petite révolution. Puissamment influencé par son background judéochrétien, l'avocat aveugle respecte -à sa manière- un ensemble de codes et de règles déontologiques, qui le font aller de l'avant, et lui donnent inconsciemment ce sentiment de supériorité sur les autres, et qui justifie son statut de redresseur de torts, en contradiction avec son métier au civil. Ici, il a aidé Karen Page, sa flamme de toujours, au monter une association venant en aide aux plus pauvres, et qui prend en charge le cas d'un gamin rendu aveugle par des déchets toxiques abandonnés avec nonchalance dans la nature, par une grande compagnie vérolée. Derrière celle-ci se cache le Caïd et son empire financier malfaisant, et pour assurer la défense de l'indéfendable, c'est Foggy Nelson, l'ami momentanément en disgrâce, qui s'y colle. Mais Matt a de plus gros soucis en tête. Il a rencontré une certaine Mary, une brune mystérieuse, qui excite et étourdit ses hyper sens, et qui fait monter en lui un désir brûlant et irréfrénable. Inoubliable les scènes où Matt et cette jolie créature s'embrassent et se caressent sous les yeux du petit aveugle, qui devine ce qui se passe, sans la voir formellement, et constate avec dépit que les adultes profitent de sa cécité pour faire comme s'il n'existait pas. C'est que Mary est en fait un pion du Caïd, destinée à faire chuter, une fois encore, le toujours debout Murdock. Et surtout, Mary a deux personnalités, une schizophrénie de premier ordre, qui la pousse à devenir quelqu'un d'autre, une meurtrière impitoyable, un monstre de perversion, la bien nommée Thypoïd Mary. Et ça, Daredevil (et Matt Murdock donc) l'ignore totalement...

Wilson Fisk a parfaitement compris qu'il est plus aisé de détruire Daredevil de l'intérieur, que l'extérieur. DD encaisse bien les coups, mais sa psyché a tendance à parfois lui jouer des tours. Son sentiment de culpabilité pèse comme une roche granitique. Devant le bonheur "conjugal" enfin rejoint avec Karen Page, l'homme souffre et ressent la honte du péché face à la douce Mary; pire encore il est en proie à une répulsion/attraction mortifère face son alter égo maléfique, Typhoid, qui l'excite autant qu'elle le dégoûte. Eros et Thanatos sont convoqués, avec le remords, la faute, le carcan de l'éducation, qui perturbent un homme qui se croyait un héros, et estime en perdre le statut dès lors que ses lèvres cherchent celles de la femme qui le perturbe. Bien sûr, cela finira par se savoir, Karen par partir, et l'existence de Matt volera en éclats une fois encore.
C'est tout simplement superbe, intelligent, prenant. Romita Jr livre de surcroît une prestation à la hauteur de ses plus grandes réalisations. Bref, c'est incontournable, et ça doit absolument finir sur vos étagères.

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CATWOMAN #1 : JOELLE JONES REGALE DE BONS DEBUTS

CATWOMAN #1 
(DC Comics De #JoelleJones 3,99$)

Il est bien difficile de parler du premier numéro de la nouvelle série Catwoman, sans spolier celui beaucoup plus attendu et déjà célèbre du grand mariage entre l'héroïne et Batman. Enfin, à l'heure d'Internet, il est fort probable que tout le monde ici sache de quoi je veux parler! Pour faire simple, et sans entrer dans les détails, Selina s'absente momentanément de Gotham et s'installe à Villa Hermosa. Les premières pages sont étonnantes, puisque nous voyons une course-poursuite entre Catwoman et la police, qui se termine tout de même avec un officier abattu. On fait ensuite la connaissance du sénateur local et de sa femme; cette dernière révélant des secrets et un aspect assez effroyable. Ensuite seulement, on prend le temps vraiment de savoir ce qui se passe dans la tête de Selina. Elle tue le temps en jouant au casino, mais a la mauvaise surprise de se voir appréhender par les forces de l'ordre. Enfin appréhender est un grand mot, car il est bien difficile de mettre la main sur un chat aussi habile et acrobate. Vous allez même découvrir une nouvelle façon de prendre le métro, qui va peut-être vous inspirer. Je m'arrêterai là, pour ne pas dévoiler ce qui fait le le sel de ce numéro, un cliffhanger assez intéressant, qui prouve que miss Kyle va avoir du pain sur la planche. 
La scénariste est la dessinatrice sont une seule et même personne : Joëlle Jones. Non seulement il est fort possible que cette série aura des choses à dire, mais en plus le côté artistique est superbe. Du mouvement, de l'action, des planches certes classiques mais vraiment bétons, on ne trouve pas de temps morts ou de faiblesses dans ce travail, qui est sincèrement une excellente surprise. Fort logiquement nous serons présents aussi pour le numéro 2.


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DEATH OF THE INHUMANS #1 : LA REVIEW

DEATH OF THE INHUMANS #1 
(Marvel De Donny Cates et Ariel Olivetti 3,99$)

Les Krees sont venus il y a bien longtemps de cela, à l'aube de l'humanité, pour manipuler génétiquement des races entières, en vue de servir de chair à canon pour leur conflit contre les skrulls. Des expériences qui ont pris fin quand la Suprême Intelligence (le guide stratégique) kree a émis une prophétie : de ces manipulations devaient naître une créature, le Midnight King, qui apporterait l'annihilation totale. Du coup ils sont repartis, laissant derrière eux plusieurs peuplades "modifiées" dont les célèbres Inhumains. Flèche Noire est revenu chez ces derniers, et désormais lui et les siens résident en New Arctilan. A temps pour constater que des corps mutilés d'Inhumains n'appartenant à aucune des cinq tribus officielles, flottent dans l'espace, trucidés par un ennemi qui a gravé un message sur leur poitrine "Join or Die". C'est qu'une nouvelle guerre s'apprête à exploser, dans toute sa cruauté, et cette fois, en face de la famille royale inhumaine, se dresse un adversaire imposant, Vox, qui dans le look et les pouvoirs n'est pas sans évoquer un double maléfique du roi Blakagar. Comme ça, à première vue, le battre ne va pas être une sinécure, et déjà les victimes se comptent à la pelle, ainsi que le désastre, dès ce numéro 1 qui ne perd pas de temps pour entrer dans le vif du sujet. Donny Cates va t-il vraiment écrire la fin des Inhumains, eux qui ont failli enterrer les mutants, avant que Fox ne fasse un pas de coté sur les droits des X-Men au cinéma? En tous les cas le potentiel est explosif, et promet beaucoup. Surtout que Ariel Olivetti aux dessins ne se refuse pas. Il est toujours une valeur sûre, avec des corps et des planches soignées, majestueuses, et cette force d'insuffler drame et épique avec une facilité déconcertante. Très honnêtement, on a envie de connaître la suite.


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V POUR VENDETTA : L'ANGLETERRE TOTALITAIRE SELON ALAN MOORE ET DAVID LLOYD (URBAN COMICS)

En Angleterre les années 80 ont été marquées par la droite conservatrice au pouvoir, avec la célèbre Margaret Thatcher comme figure de proue, ou pour être plus exact comme Dame de fer. Dans l'univers dépeint par Alan Moore, pour l'excellent V for Vendetta, c'est la gauche (parti travailliste) qui a pris le pouvoir durant ces mêmes années, mais elle a fini par s'embourber dans un conflit interminable et meurtrier (une sorte de troisième guerre mondiale) après s'être affranchie des missiles américains et avoir connu les assauts de la Pologne et de la Russie. Londres n'a certes pas été bombardée mais en revanche une grande partie du monde a sombré dans la destruction et dans l'oubli. Le feu nucléaire a fini par changer le climat et a rendu une bonne partie des terres peu amicale. Une nouvelle situation géopolitique catastrophique a amené au pouvoir la droite dure, pour être exact un parti fasciste sans pitié, qui a repris la situation en main à coups de matraque, déportant les étrangers, les homosexuels, tous ceux qu'il estimait être différent et parasite pour son modèle de société. C'est de cette Angleterre là qu'il s'agit à la fin des années 90 dans l'oeuvre d'Alan Moore. Plus personne ne semble en mesure de se rebeller dans cet univers carcéral, jusqu'au jour où une jeune fille sur le point de se faire violer dans une ruelle est secourue  par un étrange bienfaiteur portant un masque blanc, arborant un sourire sardonique. Cet énigmatique individu sait se battre, tout en déclamant de la poésie et en manifestant un fort penchant pour le théâtre et la littérature. Surgi de nulle part, juste affublé d'un patronyme qui se résume en une seule lettre (V), son apparition n'est pas totalement le fruit du hasard. Après des années passées dans l'ombre, l'heure est venue pour ce mystérieux justicier de faire payer ceux qui l'ont torturé et ont transformé l'Angleterre en une parodie d'état policier. Un plan machiavélique et dingue, qui prévoit coups d'éclats, assassinats, du panache, et une philosophie pro-active aux conséquences parfois de mauvais goût. La révolution est en marche. 


Peu importe d'ailleurs qui se cache derrière le masque rieur de "V" (inspiré clairement de Guy Fawkes, un aspirant régicide anglais qui en 1605 avait élaboré la Conspiration des poudres pour tenter d'éliminer le roi Jacques Premier). Il s'agit d'une idée, d'un symbole; ce dont ont besoin les peuples trop longtemps captifs, et qui s'y accrochent pour recouvrer l'orgueil de lutter pour exister, pour se réveiller d'un long engourdissement. Dans une société marquée par la déshumanisation, la surveillance constante et omniprésente, la privation des droits les plus élémentaires, confisqués par une élite corrompue, le justicier aspire à de nobles idéaux, mais avec des méthodes violentes, radicales, qui le définissent plus comme un terroriste que comme un libérateur. On peut en effet être admiratif, à certains moments, devant ce stratège cultivé et fascinant. On peut parfois le détester, voir en lui des idéaux tout autant pervertis que ceux de ses ennemis, quand par exemple il décide de rallier une fois pour toutes à sa cause la pauvre Evey (qu'il a sauvé auparavant) en lui faisant subir une épreuve cruelle et insensée. V est un adepte de l'anarchie, qu'il envisage comme un mouvement en deux temps. Qui nait et prospère grâce à la destruction, la mise à mort de l'ancien régime, mais ensuite se charge de reconstruire, sur de nouvelles bases plus sereines. 
Alan Moore maîtrise totalement la narration et le rythme de son récit, qui avance inexorablement vers un but attendu et libérateur, mais en prenant des chemins jonchés d'épines, de chardons, qui ne laissent personne indemne. C'est David Lloyd qui assure la partie graphique, et fait aussi office de co-scénariste tant il a participé à sa manière à l'élaboration de ce projet. Un trait sombre, subtil, utilisant à merveille les ombres et des cadrages riches et variés, qui servent parfaitement le discours de Moore. V pour Vendetta reste malheureusement plus d'actualité que jamais. Tous les travers de notre décadence occidentale sont présentes, à différents degrés. Ce futur qui est pour nous aujourd'hui le passé (l'action se déroule en 1998), n'est pas qu'une oeuvre de science-fiction politique, mais ressemble aussi à quelques unes des pires pages de notre histoire (les camps de la mort de la seconde guerre mondiale) ou a ce que pourrait devenir une grande nation aux mains d'un fou aveugle, manipulant des masses imbéciles et sevrées de toute culture. Demain, peut-être près de chez vous. Glaçant, mais indispensable, un ouvrage à lire et relire, disponible dans une édition de grand luxe chez Urban Comics. 











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X-MEN LEGACY 1 : LE RENOUVEAU DU KIOSQUE PANINI

X-MEN LEGACY 1 
(Panini Comics France De Cullen Bunn, Marc Guggenheim Mike Mayhew Jorge Molina et d'autres, 6,50 E)

La révolution commence pour les revues kiosque de Panini : terminé le format traditionnel, désormais la distribution passe par les librairies, mais aussi les points de vente comme les relais dans les gares par exemple, et le format s'en ressent. Passage au dos souple, revue avec plus de classe, par contre le rapport quantité prix lui est défavorable par rapport à l'ancienne mouture. Du coup de nombreux fans crient à la trahison et menacent de ne plus acheter les parutions Panini, mais le plus important, cela reste la qualité des histoires présentées... et là ce n'est pas simple, car il faut admettre que les séries les plus intéressantes chez Marvel, en ce moment, ce sont les titres plus confidentiels. Le mainstream a du mal, tout particulièrement les mutants. Ici X-Men Gold et X-Men blue nous racontent l'attaque de Mojo, ce dictateur qui se dope à l'audience, et qui débarque dans notre dimension, bien décidé à fournir un spectacle haut en couleur aux yeux du monde. Pour cela il met la main sur un bon nombre de X-Men, qu'il divise en plusieurs groupes, et les envoie affronter une parodie de quelques-uns des grands moments de leur carrière, si possible tragiques bien entendu. Guggenheim et Cullen Bunn n'écrivent rien de vraiment extraordinaire, mais il faut admettre que ça se laisse lire. Même chose pour le dessin, on a déjà vu du Mike Mayhew en bien plus grande forme, et du coup on lui préférera Jorge Molina, qui lui sort des planches de toute beauté. On apprécie la manière dont les scénaristes dépeignent un monde omnibulé par le superficiel, les applications, le virtuel, le nez collé sur l'écran. Dans ces conditions Mojo à tout du tyran idéal et il a vraiment un public de décérébrés à manipuler. Les X-Men c'est un peu le Conseil supérieur de l'audiovisuel chez les super-héros! En bonus, un épisode de la série Old Man Logan qui continue son petit bonhomme de chemin, très loin tout de même des fastes des premiers numéros de Jeff Lemire. A noter qu'à l'intérieur vous trouverez aussi une série de stickers, ce qui fera plaisir au collectionneur, et qui sont à mon sens un petit cadeau apprécié pour marquer le coup, avec ce nouveau départ éditorial. Reste le problème de fond, devoir relancer les revues très régulièrement, avec par exemple Marvel qui est en plein fresh start et qui a déjà tourné la page Legacy! La tâche n'est pas simple pour Panini, et avec la confusion qui règne par moment aux États-Unis, on ne peut que leur souhaiter bonne chance.


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CAPTAIN AMERICA #1 : LE FRESH START DE COATES

CAPTAIN AMERICA #1 
(Marvel, De Ta-Nehisi Coates et Leinil Francis Yu, 3,99$)

Il est difficile désormais pour Captain America d'incarner les espoirs d'une nation, alors que celle-ci n'a plus tout à fait confiance en lui. Il faut dire que les tragiques événements de Secret Empire ne sont pas totalement oubliés; c'est du moins le postulat de départ de Ta Nehishi Coates qui arrive sur la série. D'emblée le ton est donné, ce sera un récit politique et social, qui interroge les racines même de l'Amérique, ce que représente ce pays des possibles et son fier défenseur au costume étoilé. Cap n'est fidèle à rien d'autre qu'au rêve, comme le rappelle une des phrases essentielles de ce premier numéro. Face à lui une petite armée de Nuke, ce patriote drogué et dingue, qui sème le chaos. Aussi c'est Sharon Carter qui reçoit la mission capitale d'arrondir les angles, et d'envisager une solution. En parallèle on suit certains événements en Russie, qui vont prendre de l'ampleur dans les prochains numéros. Coates s'empresse déjà de mettre sur la table tout ce qui constitue les obsessions et le fondement d'une utopie, plus que jamais mise à mal, depuis l'arrivée de Trump au gouvernement. L'Amérique peut-elle encore avoir confiance en elle-même, a-t-elle encore un avenir sans pour autant se trahir continuellement? C'est tout ceci qui sera au centre des enjeux de Captain America, illustré par 
Leinil Yu, qui est en plutôt bonne forme. Lui qui ces temps derniers alterne les prestations contradictoires... honnêtement ici il y a réellement de quoi être rassuré. Inutile de dire que nous allons surveiller ce titre.


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BATMAN #50. THE WEDDING - LE MARIAGE?

BATMAN #50 
(DC Comics, De Tom King, Mikel Janín et une longue série de guests, 5,99$)

Bon, la presse a tout spoilé des jours avant, alors plus de surprises chez "ceux qui savent". Et comme on pense aux autres, on restera très vague. Mariage et bague au doigt, ou pas de mariage au dernier moment? Vous n'avez qu'à lire, l'important n'est même pas là. Ici on a un numéro particulier, bien mis en images par Janin, et agrémenté de splash pages d'une multitude d'artistes invités, présentant chacun à la façon de planches miroirs, la manière dont Batman a rencontré et a été séduit par Catwoman, et vice versa. On y parle beaucoup de regards, trop même. Tout se joue dans les yeux, dans ce qui se cache derrière, dans l'image que l'homme et la femme donnent d'eux mêmes, et de sa vraie nature inaccessible aux autres. Pendant ce temps-là, les préparatifs vont bon train. Bon, le mariage n'est pas "traditionnel" bien entendu, pas de chapelle et de héros Dc invités à la pelle, ça doit se faire en douce, et ça peut même faire sourire. La scène la plus touchante est entre Bruce et Alfred, alors que Selina, en fin de compte, et bien elle nous la joue Selina, comme toujours. Bref, ces deux là ont rendez-vous à l'aube pour s'unir, et pour le oui fatidique, ou l'abandon de dernière heure, allez faire un tour chez votre comic-shop de confiance. Mais on vous le dit, ce numéro est loin, très loin, d'être aussi incontournable qu'il ne voudrait l'être. Une déception, pas assez de profondeur, pas assez de pathos, tout est convenu, attendu, pouvait être déduit par le lecteur qui connaît bien les personnages. C'est juste la toute fin qui mérite notre attention, et qui éclaire le run de King, prévu sur 100 numéros (on est donc à la moitié). Bane avait brisé physiquement le héros, dans les années 90. Ici King entend le briser psychologiquement, et il a un plan. Comment, pourquoi, quels effets, je vous l'ai dit, nous somme à mi parcours, et on s'arrête là, pour que la surprise soit encore là quand vous lirez. Juste une recommandation, ne vous attendez à rien d'extraordinaire, ce n'est pas le numéro de l'année, loin de là.


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FAST REVIEW : WAR MOTHER (BLISS COMICS) / SKYBOURNE (DELCOURT)

Les fast review, c'est sur la page www.facebook.com/universcomics, tout les jours, un peu avant dix heures. Voici un résumé de quelques critiques de ces jours derniers.

WAR MOTHER 
(Bliss Comics De Fred Van Lente Tomas Giorello Stephen Jorge Segovia 17 E )
Oublions un peu la station orbitale de Neo-Tokyo, qui perd d'ailleurs des pièces, en l'an 4001 A.D, pour nous concentrer sur l'endroit où elle retombent, et faire la connaissance de War Mother. Cette dernière est une sorte d'aventurière chargée d'inspecter ce qui se trame aux alentours d'un refuge de survivants, le Bosquet, et d'aller en retirer les matériaux propres à la subsistance des siens. En contrepartie, pas possible pour elle d'avoir des enfants, ou d'introduire des éléments étrangers dans la "colonie" à moins d'en assumer les conséquences. Après des débuts poussifs et trop didactiques (je t'explique toute l'histoire avec un dialogue d'une autre époque) entre Ana (l'héroïne) et son I.A qui l'assiste sur le terrain comme le fils qu'elle n'a pas, l'histoire gagne en fait en profondeur, et devient même réellement prenante, avec notre War Mother qui tombe dans un piège, en ressort, doit assumer jalousie et ressentiment dans le couple, méfiance des autres, volontés d'émancipation des siens, et bien entendu, la trahison. Alors que le Bosquet doit s'ouvrir au monde, ou mourir.
Il y pas mal de thématiques différentes qui se croisent, et ce qui naît comme une aventure aux faux airs de Mad Max au féminin gagne page après page en profondeur, juqu'à devenir une fable sociale futuriste, et aussi un comic-book plutôt bien troussé. Van Lente touche donc la cible, bien épaulé par des dessins soignés, et dans une veine réaliste et plastiquement détaillé d'artistes comme Segovia ou Giorello pour le numéro introductif 4001 A.D. 
En dépit de son surnom, War Mother n'est pas que la femme d'un conflit , mais des conflits. Ceux qui se résolvent les armes à la main, et ceux qui latents habitent au coeur de toute société repliée sur elle-même, de toute famille, de toute différence, comme celle entre l'intelligence artificielle et l'être de chair et de sang. Ma foi, pas de super types en costume identifiables pour faire écouler les stocks, mais pas mal de raisons de se laisser tenter.

SKYBOURNE 
(Delcourt Comics, De Frank Cho et MarcioMeiniz, 16,50 E)
Frank Cho est de retour avec une série en creator owned, chez Boom Studios. Ces temps derniers l'artiste avait surtout fait parler de lui pour des couvertures variantes consacrées à Wonder Woman, qui se sont attirées les foudres du scénariste Greg Rucka, ou par un ensemble de dessins polémiques visant à titiller les grenouilles de bénitier qui ne supportent pas la représentation des formes abondantes, dont Frank s'est fait une spécialité. Cho n'est pas seulement un artiste qui met en scène des femmes dénudées à la poitrine exubérante, il est aussi capable d'écrire autre chose, et ce Skybourne en est la preuve. Il s'agit d'un récit qui met en scène 3 membres de la même famille, tous issus du célèbre Lazare de la Bible, le même qui a ressuscité et qui a eu des rejeton immortels. Ces derniers sont à la recherche d'artefacts mystiques, comme par exemple l'épée d'Excalibur, celle qui nous intéresse dès les premières planches. Une des héroïnes, Grace Skybourne tient elle plus d'Indiana Jones ou de Jakita Wagner (dans Planetary) que des pin-up dépoitraillées ou des affriolantes guerrières (Shanna) qui errent dans la Terre Sauvage, avec une simple peau de bête sur les cuisses. L'héroïne est très puissante, elle est capable de déchirer des hommes à mains nues, et ne s'en prive pas. Certaines scènes sont sanguinolentes et particulièrement explicites; l'artiste montre tout et ça gicle et éclabousse régulièrement dans cet album. Thomas, le frangin, est lui poursuivi par son immortalité, qui n'est pas un cadeau. Et en face, Merlin n'a rien du gentil mage des contes de fées, et c'est même une menace à prendre au sérieux...
Bref, Cho met beaucoup de provisions sur le feu, et expédie l'ensemble dans quelques épisodes nerveux et enlevés, où l'ennui n'est pas de rigueur. Dans le même temps, beaucoup d'aspects sont juste effleurés, mais peut-être pour donner de la place, par la suite, au dernier membre de la fratrie, Abraham. A classer au rayon des divertissements bien exécutés, pour un bon moment sur la plage cet été.



LA SELECTION COMICS POUR JUIN 2018

Le mois de juillet est à peine commencé, et ça sent les vacances, la plage, les excursions en montagne, ou simplement le plaisir de faire un break chez soi, avec de bons comics pour passer un moment de lecture agréable. On jette donc un oeil aux sorties du mois de juin, avec notre petite sélection de cinq titres qu'on vous recommande sans hésiter, pour (vous) faire plaisir.
Chaque album est suivi d'un lien publicitaire, qui vous mène directement sur Amazon et notre boutique. Sachez, par souci de transparence, que si vous achetez un ou plusieurs albums, notre site reçoit un (bien faible) pourcentage sur la vente, qui n'est pas destiné à l'échat d'un manoir à Gotham, mais au financement de nos activités, c'est à dire le blog et la page, les festivals auxquels nous participons, et surtout le Printemps des Comics, notre propre rendez-vous international à Nice, qui cette année encore a laissé les caisses littéralement dévastées. Un moyen simple et efficace de nous aider donc, en effectuant de temps en temps un achat sur un de nos liens.
Excellente journée à toutes et à tous, bon dimanche.

MAN OF STEEL (Urban Comics)

En 1986, l'univers Dc procède à un véritable relaunch d'importance, suite à Crisis on Infinite Earths. C'est John Byrne qui modernise enfin Superman, un peu comme le fait Bendis en ce moment. Cela commence par une mini série, Man of Steel, mais Urban propose aussi toutes les aventures parallèles, et revient en profondeur sur les nouveaux débuts du héros, à la fin des eighties. Les amateurs de cette période se doivent de posséder ces numéros.




PUNISHER LA SECTION (Panini Comics)

Garth Ennis et Goran Parlov ramènent Frank Castle au Vietnam, pour sa première mission, encore inexpérimenté. Sur le terrain, le futur Punisher sait écouter, et protéger les siens. On assiste aux débuts d'une légende, et c'est illustré avec sobriété remarquable. Un récit humain et guerrier, qui ne laissera pas indifférent les amateurs du genre. Probablement une des deux trois sorties les plus intéressantes liées au Punisher depuis des années. 



WE STAND ON GUARD (Urban Comics)

Imaginez un peu un conflit entre le Canada et les Etats-Unis. Ces derniers passent à l'attaque, franchissent la frontière, les bombes sont lâchées, la résistance s'organise. C'est dans cet univers là que vous êtes conviés pour un récit d'anticipation politique qui tient ses promesses, et parvient aussi à construire une galerie de personnages forts et distincts, ce qui est un bonus appréciable pour que le lecteur s'attache à l'histoire. 





WAR MOTHER (Bliss Comics)

Le bosquet est un refuge futuriste, qui protège des rescapés de cette Terre impossible, mais peu à peu il se meurt, et il faut sortir, s'organiser, prendre des risques, pour subvenir aux besoins d'une communauté en péril d'exister. War Mother, c'est celle qui occupe cette tâche ingrate, qui protège et chasse, mais l'émancipation et la contestation, unies aux trahisons et aux pièges, rendent le quotidien bien périlleux. Fred Van Lente enrichit l'univers Valiant avec cette histoire qui fait suite à Rai et à l'existence de la station orbitale Neo-Tokyo, mais qui se lit parfaitement de manière autonome. 



ROYAL CITY TOME 2 (Urban Comics)

On y revient, encore et encore, Royal City est une merveille. Un chef d'oeuvre de justesse, quand il s'agit de démonter pièce par pièce le mécanisme de fonctionnement d'une famille marquée par un drame, que le lecteur apprend à connaître, épisode après épisode. Dans le tome 2, nous faisons un bond dans le passé, à l'époque où le frère décédé ne l'est pas encore, et nous suivons ses derniers jours, tout en s'attachant d'avantage à chacun des membres de la fratrie, et les parents, dont le destin est sur le point de chavirer à jamais. Jeff Lemire a son sommet, quelque chose de fabuleusement sensible et juste, pour quiconque aime les récits intimistes du grand auteur canadien. 



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(au passage, le petit Batman qui illustre l'article est en vente. A4, papier 250 g, copics et posca. Premier arrivé premier servi, 5 euros) 



COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...