La série ayant vraiment fait le buzz ces dernières semaines (et nous en avions parlé ici même) je me sens d'autant plus déconcerté à l'idée de devoir manifester ma déception avec cette brève chronique. Mais ainsi en va la vie quand on souhaite conserver une indépendance de jugement, et rester honnête avec ses lecteurs. Je n'ai pas aimé Spider-Gwen. Que voulez-vous, c'est ainsi! Tout d'abord, je constate et je l'admets, le titre est frais, juvénile, pétillant, mais les bulles ont tendance à vite exploser, sans bruit, et derrière la saveur acidulée du premier instant, il ne reste rien, pas même un arrière goût. C'est vide, finalement. Un des intérêts de Spider-Gwen, c'est comme bien souvent avec ces histoires de mondes parallèles, dimensions alternatives, ou uchronies de passage, d'identifier les personnages que nous connaissons déjà, pour les voir sous un nouveau jour, de nouveaux rôles. Ce sera le cas ici sur Terre 65 avec Gwen (forcément) mais aussi Mary-Jane (en chanteuse egocentrée d'un groupe musical), Frank Castle, Betty Brant, Foggy Nelson et d'autres. Sympathique dans l'idée, mais loin d'être une première et de proposer quelque chose de bouleversant. Pour ce premier numéro, il fallait aussi un premier ennemi de taille. Ce sera le Vautour, alias Adrian Toomes. Lui par contre ressemble à ce que nous connaissons, et il met en difficulté notre blonde héroïne malgré un âge avancé. La série est juvénile, disais-je. Du coup, pour faire jeune, il faut des smartphones, et un look bien pensé (la meilleure chose de cette Spider-Gwen) avec un costume axé sur un sweat à capuche, qui devrait bien se vendre dans le monde réel où le merchandising est toujours à l'affût. Mais comme je viens de franchir le cap des quarante ans, et que j'aime bien trouver un minimum de fond dans les récits que je lis, histoire d'avoir un peu de grain à moudre au moment du passage à l'analyse, je suis embarrassé. C'est fun et sans prise de tête, mais si vous allez sous la surface des choses, vous ne verrez pas grand chose. Pour le moment, car les prochains mois pourraient me surprendre, me faire réviser cette critique acerbe, nous le verrons bien. En attendant, le personnage crée par Dan Slott durant la saga Spider-Verse a déjà conquis le coeur des foules, avant même que ces dernières n'ouvrent les pages de ce numéro un, à en juger par les pré-commandes qui ont affolé les compteurs. Mais il n'est pas certain que Jason Latour parvienne à pondre un scénario à la hauteur des ambitions, avec cette Gwen Stacy désireuse de se faire une place au soleil de l'héroïsme, en mémoire de son Peter Parker à elle, qui a passé l'arme à gauche. Un destin qui va de soi quand on a été mordue par une araignée radio-active, etc. Un mot sur le dessin de Robbi Rodriguez pour finir : inventif, audacieux, mais aussi trop cartoony par endroits. Je ne félicite pas le coloriste (Rico Renzi) pour son travail et son usage exagéré d'un vert dégueulasse qui ressemble à du gorgonzola vomi étalé sur plusieurs planches. Ouais, ce Spider-Gwen va avoir du succès, peut être mérité, mais je vais avoir bien du mal à m'y faire, moi.
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