Après une sortie (moins dense en terme de pagination) en kiosque, voici venir le gros pavé Aquaman Rebirth. Les nouvelles aventures du souverain des mers, qui se prend les pieds dans le tapis avec sa volonté de tisser des liens entre les habitants de la surface, et ceux des océans. Il faut dire qu'on lui complique bien la tâche...
Aquaman a été sauvé des eaux. Vous vous en souvenez, c'était au tout début des New 52. Geoff Johns réussissait le miracle de transformer un personnage jusqu'ici anecdotique en France en un vrai super-héros très cool, possédant sa propre série branchée. La recette était évidente : beaucoup d'humour, des dessins superbes, un scénario simple, linéaire, mais fort intéressant, et surtout un protagoniste attachant. Disons la vérité, au fil des numéros la dynamique s'est un peu perdue, et c'est donc avec beaucoup d'espoir et de crainte que nous avons dévoré les premiers numéros Rebirth. Dan Abnett tente de réaliser quelque chose de similaire avec une histoire qui fait écho à ce que nous avons lu il y a quelques années. Il nous présente rapidement la tâche titanesque qui attend Arthur Curry, expliquant vite mais bien aux lecteurs à quel point être le souverain des trois quarts de la planète -des océans donc- est un fardeau gigantesque qui pèse sur les épaules d'Aquaman. La caractérisation du personnage, avec de petites touches représentant sa vie quotidienne entre deux missions, est assez bien vue, par contre dès lors qu'il endosse son costume et se met en action, on a l'impression, au départ, de lire pour la énième fois une banale histoire de groupuscule terroriste dissident, qui n'accepte pas la cohabitation entre Atlantis et les habitants de la surface. Et décide en conséquence de se faire entendre en plaçant des bombes, ce qui est certes un sujet d'actualité, une préoccupation prégnante à l'échelle mondiale, mais un chouïa d'originalité n'aurait certainement pas gâché. Et qui dit Aquaman dit aussi Black Manta, son ennemi juré, qui lui aussi est de la partie, avec la ferme intention de ruiner tout le travail de sa némésis.
Et pourtant Aquaman a de la suite dans les idées. En tant que souverain d'un état sous-marin, mais aussi fils d'un terrien, son rêve reste toujours le même, celui d'une cohabitation et une compréhension mutuelles, sans anicroches. Du coup l'idée d'ouvrir une sorte d'ambassade/terrain d'expérimentation ouvert à tous, est probablement payant sur le long terme. Sauf que les événements se précipitent, et que l'armée américaine intervient avec ses gros sabots, incarcérant même Arthur Curry, qui pourrait pourtant se libérer sans le moindre effort, mais accepte la mise "en quarantaine" par cohérence avec ses idées. Son épouse Mera est elle bien moins patiente, et elle n'a de cesse de rappeler au mari qu'il vaudrait mieux combattre, avant qu'il ne soit trop tard. Et vous savez quoi, tendre l'autre joue, ça va bien cinq minutes, mais à force, Aquaman va se rendre compte que le pouvoir, c'est aussi fait pour être utilisé. Surtout quand on voit ce que deviennent ses jolies songes d'entente cordiale entre tous... Quitte à se mettre Superman à dos, Arthur devient badass, ce qui le rapproche un peu de sa version cinématographique bien piètre. Vous savez ce gros beauf couvert de tatouages qui voudrait nous faire croire que c'est lui, Aquaman?
Non, ce n'est pas la série la plus originale de l'année, mais les enjeux politiques et la pression qui s'abat sur le héros font qu'on est saisi par l'histoire, qui reste en permanence parcourue par une tension évidente. Les dessins sont de bonne facture, soignés, dynamiques, et Phil Briones ou Scott Eaton accompagnent avec panache les déboires d'Aquaman, pris au piège de la politique et de l'escalade de la terreur. Le tout est servi en librairie pour un prix raisonnable rapporté au nombre d'épisodes (12). Certes une partie a déjà été l'objet d'un hors série en kiosque, mais si vous aimez vraiment Aquaman, ce sera dur de résister à ce gros pavé qui vous tend les tentacules.
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