THE AMAZING SPIDER-MAN #16 : LE PRÉLUDE À "HUNTED"

Hunted arrive. La grande chasse va commencer, et bien entendu il n'y aurait pas de chasse possible, s'il n'y avait pas de Kraven le chasseur dans les parages. Le type est mort, depuis a ressuscité, et il faut bien l'admettre, les meilleures histoires avec Kraven appartiennent au passé. Aujourd'hui les choses ont sensiblement changé. On le retrouve avec de nouveaux objectifs et une nouvelle façon de faire. Tout d'abord, son désir d'avoir une descendance se heurte à la cruelle réalité... plein de petits Kraven animés par là même folle intention de chasser les autres, et de devenir le meilleur prédateur, tout cela ne peut terminer que de la pire des façons. Ensuite, le monde aussi à évolué, et l'heure est venue de s'adapter. La nouvelle marotte de Kraven le chasseur, c'est de s'en prendre à tous ceux qui porte le nom ou le costume d'un animal, sans pour autant être investi de la puissance totémique de celui-ci. En gros, tous les personnages comme le Vautour, la Chatte noire, ou Rhino, vont se retrouver embarqués dans une vaste aventure, bien malgré eux, où il va être question d'une chasse gigantesque, qui va donc être le sel du sujet dans les prochains mois. 
Nick Spencer parvient à écrire un numéro entier duquel est absent Spider-Man; on le retrouve uniquement dans la petite back up story, à la fin, dessinée par Alberto Albuquerque, ou le tisseur est bien malade, et où il est possible de comprendre comment il va être impliqué dans ce qui va suivre. Le récit principal est lui par contre dessiné par Ryan Ottley,qui est toujours aussi efficace et incisif, avec des personnages massifs, et un peu cartoony, même si parfois on peut lui reprocher l'effet "gueule cassée" sur des gros plans, comme avec Kraven.  Vous l'aurez compris, j'essaie un peu de chipoter, mais l'ensemble promet d'être mouvementé, car il y a vraiment du potentiel dans cette saga, qui va en plus faire revenir sur la scène un nombre incalculable de personnages habituels de la série, et Arcade également. Tant qu'on y est... la fête est plus folle!


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JUSTICE LEAGUE LE REGNE DU MAL (DC COMICS LE MEILLEUR DES SUPER-HEROS TOMES 90 91 CHEZ EAGLEMOSS)

Le règne du mal, c'est Forever Evil, que vous pouvez retrouver chez Eaglemoss, dans la collection DC-Le meilleur des super héros. Il s'agit des volumes 90 et 91, c'est le moment de rafraîchir quelques mémoires.
Le Syndicat du crime est une version distordue de la Justice League. En provenance de Terre 3, ces héros malfaisants trament depuis plusieurs mois dans l'ombre; ils ont habilement dressé entre elles les différentes formations de justiciers made in Dc Comics (le crossover Trinity War), et ont placé judicieusement des espions sur Terre 1, comme le majordome Pennyworth de leur monde, ou encore la nouvelle Atom, qui faisait double jeu. Du coup, Superman, Batman et consorts ne sont plus. Morts? Détenus? En tous les cas, ils sont sortis de l'équation. Geoff Johns nous raconte un monde tombé aux mains du mal, qui le revendique d'ailleurs par le biais des technologies modernes, de la télévision à Internet, sous forme de messages éloquents. David Finch et son style réaliste et très sombre colle bien à cette atmosphère de fin de règne, où les héros ne sont plus ce qu'ont croit. Ultraman (Superman dévié) est assez succulent. On le voit briser un fragment de kryptonite en poudre, avant de le sniffer comme un junkie pour acquérir d'avantage de force. Le monde à l'envers! Du coup pas de surprise quand les rayons du soleil l'incommodent, au point d'aller déplacer l'orbite lunaire, et placer notre satellite de telle manière que se produise une éclipse permanente. Un peu too-much quand même, cette scène titanesque. Pour le reste, Lex Luthor, réhabilité mais toujours aussi malfaisant, a déjà compris qu'il allait pouvoir tirer son épingle du jeu. En tant que sauveur, ou que menace potentiellement encore pire? L'univers est sens dessus dessous!

Après avoir neutralisé tous les héros qui se retrouvent en fait enfermés dans la matrice nucléaire de Firestorm, le Syndicat a mis à feu et à sang le monde pour se l'approprier, et en faire un cauchemar à son image. La poche de résistance la plus crédible est donc organisée autour de Lex Luthor, qui n'est pourtant pas un philanthrope de nature. A ses cotés, bons et méchants sont forcés de conclure une alliance : Batman, Catwoman, Black Adam, Sinestro, tout le monde est uni pour changer la donne, mais il est difficile de combattre lorsque aucun accès à aucune technologie moderne n'est possible. Le virus Grid s'est emparé du corps robotique de Cyborg et contrôle de la sorte toutes les communications à l'échelle de la planète. Cyborg lui-même finit par être reconstruit et trouve des alliés un peu particulier avec les Metal Men du professeur Magnus, qui se mettent au service de l'humanité et vont l'aider à renverser la vapeur. Il faut dire aussi qu'au sein du syndicat les dissensions existent, ainsi que les trahisons et les lourds secrets. Par exemple qui est ce membre encore non identifié retenu prisonnier avec une cagoule qui lui masque de visage? Son identité pourrait bien avoir de lourdes conséquences sur le conflit qui ravage la terre. Comme souvent lorsque la situation semble désespérée, pour de bon, c'est un détail, un oubli fatal, un grain de sable dans l'engrenage, qui permet un retournement de situation imprévu. 
C'est du Geoff Johns qui déroule tout son savoir faire, dans une saga vraiment haletante, et les dessins de David Finch, parfaits pour les amateurs de noirceur et d'ombres angoissantes, créent une atmosphère opprimante, et réaliste, qui sert le récit avec une grande efficacité. Le règne du mal, c'est une bonne petite lecture mainstream qui fait son effet, tout du long. 


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FRESH START POUR SPIDER-MAN CHEZ PANINI

Pour un comic-book mainstream, la meilleure façon d'aller encore et toujours de l'avant, c'est de faire deux pas en arrière. L'axiome se vérifie avec l'arrivée de Nick Spencer sur le titre phare de Marvel, The Amazing Spider-Man, après un long règne décennal de Dan Slott. Le premier story arc s'intitule "Back to basis", et c'est bien de cela qu'il s'agit. Parker n'est plus chef d'entreprise, ni milliardaire, et même, il ne va pas réussir à garder un simple emploi de consultant sciences au Daily Bugle de Joe Robertson. Il faut dire qu'il n'a pas encore fini de payer les frais de toute la période "Superior" durant laquelle le Docteur Octopus s'était emparé de son corps. Pire, de sa vie! 
Du coup, tout ce que Peter a réalisé à l'époque, ce n'était pas vraiment lui. Passe encore pour gérer une multinationale qu'il ne possède plus, mais pour ce qui est du doctorat, réalisé à partir d'une thèse du sieur Dock Ock? Bref, Parker est accusé de choses qu'il n'a pas commis, mais dont il ne peut se disculper, faute de révéler à tous sa double identité. Et Mephisto ne serait pas d'accord pour effacer l'ardoise une seconde fois. Terrible de voir la réaction désabusée et triste de la Tante May, par contre, si vous gardez de tendres sentiments pour Mary-Jane, peut-être bien qu'à l'avenir...
C'est donc du Spidey classique comme on le connaît et l'aime qui vous attend. Un type en colocation, avec la lose qui lui colle aux basques, et le dessin si dynamique, si vivifiant, d'un Ryan Ottley qui trouve d'emblée ses marques, et semble né pour ce type de publication. 




Dans le numéro 1 de la revue Fresh Start, qu'on appelle désormais "softcover" (ce n'est plus tout à fait un "kiosque" comme autrefois, mais pas non plus un réel album librairie), on trouve aussi le #801 de la série régulière, illustré par le trait délicat de Marcos Martin, qui est un dernier salut au tisseur de Dan Slott, et illustre l'impact que notre héros peut avoir sur le quidam moyen. On trouve aussi la suite de la série Ben Reilly Scarlet Spider, mais je vais être sincère avec vous, j'ai décroché depuis quelque temps, et je me souviens d'un Peter David plus inspiré et drôle. Un simple travail de commande?
Le Tisseur de toile vous attend pour la suite de ses aventures, qui ma foi promettent tout de même de biens jolies choses.



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FAITH ET LA FUTURE FORCE : FAITH POUR SAUVER LE MONDE!

Ce volume ne suit pas la numérotation habituelle des aventures de Faith; il s'inscrit néanmoins pleinement dans la continuité. Jody Houser nous présente une héroïne telle que nous avons appris à la connaître, à savoir pétrie de pop culture, une geekette en puissante. Elle va être tout simplement être investie, dans ces pages, de la mission suprême de sauver le monde, et ceci à travers une série de voyages dans le temps, qui ne sont pas pour déplaire à la blonde en forme(s), qui est une fan inconditionnelle de Doctor Who... et qui d'ailleurs en joue au moment où elle est "convoquée".

Le schéma est simple; Faith est recrutée, en tant que chef de file d'un groupe de héros qu'elle est censée mettre sur pied elle-même, afin de combattre une entité qui avale et dissout le tissu temporel, et les êtres qu'il contient. Neela Sethi espère beaucoup de Faith, qui va donc aller chercher parmi ses anciens amis et alliés, et puisque ça ne suffira pas et mènera au désastre, elle va même tenter d'englober les principaux héros de l'univers Valiant dans sa quête de justice (Unity). L'adversaire qu'elle découvre à chaque fois ressemble à un grille-pain sophistiqué, assez absurde dans son design, mais dont la mission est dramatiquement fatale. D'ailleurs, c'est ça qui est intéressant, le ton est très léger, et pourtant les enjeux sont énormes, et les échecs successifs, qui fonctionnent comme autant de boucles nous ramenant au point de départ, entraînent à chaque fois de subtiles variations.
Les dessins sont de surcroît d'un bon niveau. Plusieurs dessinateurs se succèdent, et si les styles ne sont pas toujours identiques, nous avons quand même du plaisir à retrouver des planches soignées, et fort lisibles, d'artistes comme Barry Kitson ou Diego Bernard (mes deux préférés ici). Sans être une lecture totalement indispensable, qui marquera son époque, on peut considérer que si le but d'un comic book est d'être divertissant et frais, alors ce Faith et la Future force mérite amplement de finir sur vos étagères. Chez Bliss Comics. 



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Ce petit "Popeye" est à la vente. A5 papier 250g, aquarelle et copics 5 euros

AGE OF X-MAN : THE AMAZING NIGHTCRAWLER #1

Ce qu'il y a de bien avec Amazing Nightcrawler, c'est que ça ne contient qu'une grosse vingtaine de pages, et tant mieux, parce qu'il convient d'être honnête, s'il y en avait eu plus, il m'aurait fallu un bon paquet de cafés pour tenir et aller jusqu'à la fin. Si vous cherchez quelque chose de soporifique, qui va vous assommer durant les nuits d'insomnie, vous avez peut-être trouvé le produit idéal. 
Pour l'instant j'ai plutôt accroché à ce qui est présenté dans le cadre de Age of  X-Man, mais là, ce n'est pas le cas... nous découvrons une version 100 % mutante de ce qu'est Hollywood aujourd'hui, et dans ce monde parallèle, Kurt Wagner est un acteur, et pas des moindres. C'est l'idole des foules, le spécialiste des films d'action, où les mutants tiennent le beau rôle. C'est un homme au grand cœur, qui aide les enfants à assister aux grandes cérémonies dont normalement ils sont exclus, et le diablotin est séducteur, affable, gentil. Mais attention, il y a quelque chose qui cloche dans cet univers, à savoir l'impossibilité, l'interdiction même, de tout rapport intime, que ce soit d'ordre familial ou sentimental, bien entendu. Alors quand l'actrice qui joue à vos côtés n'est autre que Megan, aux formes généreuses, et qu'elle semble répondre à votre charme, à votre avis où ça peut se terminer, si ce n'est dans un lit?

Du coup l'ami Kurt va avoir des problèmes, et nous aussi, car on a les paupières bien lourdes, après avoir lu ce truc, qui est lent, pas passionnant du tout, et qui ressemble plus à un numéro de gala version super-héros. Seanan McGuire garde peut-être les meilleures cartouches pour la suite, le contraire serait réellement surprenant. Le dessin de Juan Frigeri est plutôt agréable, même si sans relief particulier, au moins n'occasionne t-il pas de dégâts.
Bref, ce Nightcrawler est amazing dans le titre, mais pas dans son contenu. 


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THE PUNISHER COUNTDOWN : LA FIN DU PUNISHER EN 1995


Et oui, le Punisher sur Netflix, c'est donc terminé, comme pour toutes les autres séries Marvel par ailleurs. Du coup, on sèche nos larmes avec les comics, et allant puiser dans la réserve intarissable de ceux qui restent inédits en Vf. Et si on relisait les numéros qui voyaient la disparition du personnage, voici plus de vingt ans? Comment ça vous ne connaissez pas? Je vous explique :
Le proverbe, il ne vous échappe pas : tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. Trois titres mensuels pour le Punisher, c'était beaucoup (trop), nonobstant le succès réel rencontré par le justicier urbain au début des années 90. Lorsque Marvel s'est rendu compte que les trois titres avaient du plomb dans l'aile, les têtes pensantes ont vite réagi, en souhaitant effacer de la carte les coupables, pour un relaunch plus rationnel et explosif. La fin de "Punisher", du "Punisher War Journal" et de "Punisher War Zone" devait être synchro, et pleine de panache. Cela faisait plusieurs mois que le terrain avait été défriché : Castle était devenu encore plus violent et psychotique, traqué de toutes parts, aux abois. Au point que son ami et soutien logistique d'alors, le regretté Microchip, avait opté pour une thérapie de choc : retenir le Punisher prisonnier dans un studio aménagé dans le sous-sous sol d'un dépôt désaffecté, ressemblant en tous points au salon des Castle, à l'époque de leur vie familiale heureuse, avec mari, femme et deux enfants. Une thérapie cognitive très discutée, qui n'aura eu qu'un seul résultat : raviver la rage du Punisher, qui décide de dessouder Micro dès sa sortie. Ce dernier n'a pas perdu de temps de son coté : il a recruté un jeune latino avide de vengeance (sa famille aussi a connu une mort tragique), un certain Carlos Cruz, qu'il a affublé d'un costume de Punisher modifié, notamment équipé d'un masque effrayant et bien pratique pour les balles en pleines tête à bout portant. Leur cible privilégiée : Rosalie Carbone, héritière du clan du même nom, une garce sans foi ni loi, qui ambitionne le contrôle des mafieux de la côte est. 

C'est Chuck Dixon qui a reçu l'adoubement et l'honneur de mener à terme les aventures du Punisher, avec la collaboration de Chris Sottomayor. Un véritable choc à l'époque : Castle qui se retourne contre son seul et unique allié de toujours, Linus Lieberman, alias Microchip. Au moment de le tuer, toutefois, notre justicier inébranlable hésite une fraction de seconde, juste assez pour que le destin tranche avant qu'il n'ait à appuyer sur la gâchette. C'est la débandade, un parfum de fin de règne flotte sur ces cinq parties de "Countdown", à commencer par les couvertures magnifiques toutes réalisées par un Jae Lee des grands jours, et sur lesquelles campe un compte à rebours angoissant. Rod Wigham n'est pas un des artistes les plus raffinés chez Marvel, mais son Punisher massif, à bout de souffle, hagard, et seul contre un monde qu'il ne comprend plus, qui semble le rejeter, finit par être transcendé, comme un martyre épuisé à la recherche de la paix de l'âme et de l'esprit, qu'il ne pourra trouver qu'au travers de l'épreuve ultime, la mort. Pour suivre en intégralité ce run éprouvant pour les nerfs, voici l'ordre de lecture. Tous ces comic-books sont de 1995, et ils commencent à se raréfier sur les sites de ventes aux enchères et les collectionneurs. Ne tardez pas trop à vous les procurer, car pour les acquérir ensemble en "near mint" ou "very fine", il faut déjà mettre la main au porte-monnaie. Si vous attendez une publication Vf, c'est que vous êtes résolument optimistes/ingénus.

 

- The Punisher 103
- The Punisher War Journal 79
- The Punisher War Zone 41
- The Punisher 104
- The Punisher War Journal 80

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SHARKEY #1 : LE CHASSEUR DE PRIMES DE MILLAR ET BIANCHI

Mark Millar est incontestablement le grand maître des mini séries produites en chaînes, et confiées à des artistes de très grand talent. Sa créativité est en effervescence continue, il s'entoure toujours de noms ronflants, et Sharkey, sa nouvelle création, ne fait pas exception. Voici venir Simone Bianchi à bord, un des dessinateurs européens les plus doués de sa génération, qui se fait trop rare depuis quelques années.
Sharkey, c'est le nom d'un chasseur de primes intergalactique. Il est criblé de dettes, donc chaque mission peut lui permettre de se remettre à flot, et en attendant il voyage dans la cosmos à bord d'un vieux camion de marchand de glace transformé en astronef. Physiquement, c'est Freddie Mercury en violet, avec une alopécie qui a lui a épargné le crâne de chaque coté des oreilles. On le rencontre alors qu'il est nonchalamment installé à un bar, tout occupé, dans le même temps, à se faire draguer par une étrange et jolie cliente, dont l'ambition dans la vie est de devenir une créature mécanique, une intervention chirurgicale après l'autre, et à arrêter un criminel capable de se dédoubler en 38 petites versions de lui-même, qui vont tenter de fuir, cela va sans dire.
C'est d'emblée du Mark Millar. C'est à dire que c'est éminemment sympathique et attachant, y compris quand apparaît un jeune gamin qui demande de l'aide à Sharkey (qui se sent un peu responsable, et on le comprend), ou le concurrent de notre héros, lui aussi chasseur de primes, aux méthodes expéditives et singulières. Mais les personnages sont très vite brossés, l'action et la truculence prenent le devant sur toute tentative de vraie approfondissement. Est-si en fait Millar avait raison, et ce type de comic-book, c'était avant tout du fun en barres? Dans ce cas, ça semble un très bon début.
Ce qui singularise l'ensemble, finalement, c'est outre cet humour décalé, un Simone Bianchi qui instaure une ambiance futuriste et oppressante, dans une espèce de monde techno-organique impressionniste, avec une palette de couleurs et de textures froides qui sont vraiment fort jolies à voir. Rien que pour l'aspect graphique, on vous recommande Sharkey. Qui assure son job, alla grande


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SALONS COMICS-GEEKS-POP CULTURE : LES GRANDS SUPERMARCHÉS DU VIDE

Il y a encore mieux que le mimosa en mai, où l'explosion des champignons, dans les sous-bois des forêts, après la pluie. C'est la prolifération des salons, que nous appellerons "geek pop culture" à défaut de pouvoir les nommer autrement, et plus précisément. Chaque ville de France -mais le phénomène s'étend bien au-delà de nos contrées- semble désormais vouloir posséder son propre festival; parfois même il y en a plusieurs qui finissent par se parasiter; dans la même commune. Nous autres lecteurs de comics et de bandes dessinées en général, nous pourrions nous frotter les mains, à l'idée de rencontrer de grands artistes ou de découvrir de jeunes talents, mais hélas, très rapidement, nous avons constaté ces dernières années qu'en règle générale les comics ne sont plus que des prétextes à organiser des choses bien plus mercantiles et futiles. J'ai toujours pensé que lorsqu'un salon décide d'inviter des artistes, c'est pour leur donner une vraie visibilité, pour en faire une des attractions principales de la manifestation, par amour et respect du media, par passion ou tout simplement par envie de transmettre. J'ai pu constater en personne, à travers différentes collaborations advenues ou avortées, que nous sommes très loin de cet état de fait. Pour un Play Azur Festival à Nice, qui vous donne carte blanche et se plie en quatre afin de recevoir les artistes dans les meilleures conditions, combien d'expériences décevantes, voir même humiliantes, avons-nous croisé sur notre route?  Ce qui compte dans ces salons, ce sont les boutiques, à savoir vendre le plus possible de produits dérivés, à un prix généralement plus élevé que ce qu'on trouve sur internet, sans compter le ticket d'entrée, qui n'est pas donné... on dépasse désormais régulièrement les 10 voire 15 € pour une journée, avec en bonus un florilège d'animations qui se répètent, de ville en ville, au point d'en devenir stérile. Idem pour les invités. Qui en France n'a pas eu la chance de rencontrer "Parker Lewis en personne" l'année dernière?



Quand on a pas de budget, mais qu'on veut monter un salon tout de même, le chemin le plus simple est d'aller taper dans les Youtubers, bien que ces derniers, très souvent, n'aient absolument rien à dire et à proposer. Mais ils touchent un public large et jeune, et ressemblent à de petites machines à cash qui font vendre des tickets. Le manga est souvent relégué au rayon boutiques... rares sont les invités de prestige ou vraiment intéressants, qui viennent proposer leur travail. La BD franco-belge, n'en parlons pas... le comics est là, et il reste tendance, mais on se contente parfois, comme cela s'est vu encore à Avignon il y a quelques jours, d'un seule artiste abandonné à son destin, tout seul dans son coin, entre un magicien et un vendeur de t-shirt. 
Quand on a beaucoup d'argent et qu'on veut surtout mettre sur pied une opération promotionnelle pour sa propre société, on peut aussi faire appel à des groupes de rap comme IAM qui sera présent au Magic de Monaco dans quelques jours. Quel rapport avec les comics si ce n'est qu'ils en lisent? Aucun, en réalité, il s'agit de compléter le fourre tout pop culture, pour au choix briller ou encaisser des dollars. Cela dit ça reste mieux que de voir Bernard Minet sur une estrade, proposer la 10 000° interprétation de sa carrière du vieux dessin animé Bioman, tout en pensant vaguement au cachet qui l'attend au pied du podium.  
À côté de cela il y a d'autres endroits à encourager fortement, comme le tout nouveau festival à Roubaix, qui a pris la relève de celui de Lille. Je regrette fortement de n'avoir pas pu y aller. Même des événements comme le TGS deviennent de plus en plus concernés par le côté supermarché, et recyclent de vieilles formules, qui permettent de faire cadrer les comptes. C'est d'ailleurs le grand paradoxe, j'ai rencontré nombre de passionnés et de personnes capables de mettre sur pieds des événements bd de grande ampleur, mais ne possédant pas le budget... inversement l'argent se trouve du côté des vendeurs du temple, et généralement, n'ont absolument rien à faire d'une convention artistique. Alors que vous croisez une Harley Quinn de 16 ans, qui passe nonchalamment devant le stand où est présent un des artistes qui dessine le personnage, et qu'elle ne daigne pas même jeter un regard... alors que vous croisez une famille avec 4 enfants, qui se saigne les veines pour aller manger des crêpes et des nouilles asiatiques, devant une boutique de funko pop... on s'est souvent posé la question : doit-on continuer à fréquenter ce genre de salons? Pour nous la réponse est claire, c'est non, ne serait-ce que par déontologie, par respect et amour des comics, parce que c'est trop cher, parce que c'est redondant. Désormais seuls les manifestations exclusivement dédiées à l'aspect artistique nous intéresserons. À ce propos, après avoir organisé le printemps des comics 2 années de suite, nous marquons une pause en 2019, pour pouvoir faire aboutir un projet XXL en 2020, dont on vous reparlera assez vite. Au menu? Des comics, de la bd, des artistes, des passionnés. Le reste, on s'en passera. 


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SAVAGE SWORD OF CONAN #1 : DU CONAN DE TOUTE BEAUTE

Conan le Barbare, c'est un dur à cuire, et même quand vous le croyez mort , dans les situations les plus extrêmes, il trouve un moyen de s'en sortir. Par exemple, vous pouvez l'abandonner sur les restes d'une épave au beau milieu de l'océan, et le laisser mariner dans l'eau glacée pendant 5 jours , au bout du compte, le type est toujours là, aussi enragé, batailleur, et affable qu'avant. Bon en réalité, ce n'est pas si simple, et s'il est secouru par un navire, c'est en fait pour tomber entre les mains d'un groupe d'esclavagistes, qui a comme bonne idée de l'enchaîner, avant de le revendre au port le plus proche. Cette histoire de Gerry Duggan est un excursus le dans le passé du barbare, et clairement, Conan est déjà lui-même, un roc inflexible, qu'on ne peut certainement pas maîtriser avec des chaînes, comme un animal. Et du coup, ce sont les esclavagistes qui vont vite regretter d'avoir repêcher cet inconnu, qui va leur mettre la misère assez rapidement. Au passage, Conan nous apprend à ouvrir une serrure avec les os d'un doigt humain... comment n'y a-t-on pas pensé avant!
L'autre grande bonne surprise, c'est un Ron Garney au sommet de son art, de sa maturité. Le dessinateur emporte l'adhésion dès la première page, où on comprend qu'on va en prendre plein les yeux. Son trait est fouillé, truffé de détails, mais aussi sauvage, brut, emporté, excellent pour un personnage de cette trempe, avec ces caractéristiques. Je vais tenter une comparaison, qui frôle avec le sacrilège, mais ça peut se comparer avec du Buscema (ou mieux encore, du Joe Kubert) d'époque, c'est fort, suggestif, et mis en couleur parfaitement par Richard Isanove.
Et en plus, je vous l'avoue, je ne suis pas du tout in inconditionnel de Conan. Mais diantre, quand c'est beau c'est beau!


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THE PUNISHER SAISON 2 REVIEW : LA FIN DES SERIES MARVEL SUR NETFLIX

Voilà, c'est fini, vous pouvez vous désabonner de Netflix, après la saison III de Jessica Jones. Les deux dernières séries qui résistaient, faiblement, ont été décommandées. Au revoir au Punisher et à Jessica, donc. L'annonce est faite le jour où avec un peu de retard on vous parle de la saison II des aventures de Frank Castle, qui au terme de sa première saison était parvenu à balafrer horriblement Billy russo, avant d'obtenir de la sécurité intérieure américaine une sorte de sauf conduit, lui permettant de s'éclipser et de refaire sa vie ailleurs, en toute impunité. Castle a cependant un petit défaut, il ne peut s'empêcher de courir vers les ennuis, dès lors qu'ils pointent le bout de leur nez. C'est ainsi que dans un bar miteux de l'Ohio, il fait la connaissance d'une charmante serveuse un brin paumée, avec qui il noue une relation intime, qui semble pouvoir fonctionner. Sauf que pas de bol, dans ce même bar, débarque une jeune fille paniquée, prise en chasse par d'impitoyables tueurs à la solde de John Pilgrim, un illuminé à la croisée des chemins d'un prêcheur et d'un exterminateur. En parallèle, on retrouve Russo dans un centre de soins, où il est pris en charge par une psychiatre un peu trop louche et aguicheuse pour être honnête (et la suite nous donne raison, jusqu'à ce qu'on comprenne en fin de saison les vraies motivations, le background de la thérapeute, qui n'aura que ce qu'elle mérite). Le désormais justement dénommé Jigsaw (dans les comics) n'a plus de souvenirs du drame qui s'est joué, et de l'ordure qu'il était devenu, mais ses cauchemars sont hantés par la vision d'un crâne blanc comme la mort, et par une violence indicible, héritage de son dernier face à face avec Castle. Ce dernier est il un anti héros, ou simplement un tueur fou, qu'une sorte de code de morale douteux finit par justifier en partie? Cette saison 2 apporte des réponses, au fil des épisodes.

Il faut dire qu'en face de Castle, on trouve avant tout des ordures. Russo est un cinglé, il est psychotique, et fortement détestable. Pilgrilm est obsédé par sa rédemption, et il est manipulé par plus puissant que lui, au nom d'une folie chrétienne. Le Punisher, au milieu de tout ceci, semble presque équilibré, et en tous les cas ses gestes, son modus operandi, sont pratiquement compréhensibles, dans un univers où clairement il existe une catégorie d'individus qui opèrent en dehors de tout cadre légal, et méprise cette loi qui n'est pas pour eux. Son code éthique prévoit un châtiment expéditif pour le criminel, et la clémence, la protection pour l'innocent. Il reste donc à classer dans la catégorie du héros, car ses actes, en fin de compte, ne sont que le pendant extrémiste de la justice, là où elle ne peut arriver, dans les angles morts d'un système qui comprend trop de zones d'ombre. Le Punisher qui est par ailleurs interprété à merveille par Jon Bernthal. L'acteur est habité par le personnage, tout dans son jeu, ses mimiques, son phrasé, en font une incarnation puissante et convaincante, qui porte sur ses épaules cette seconde saison, où pourtant Castle se fait laminer à plusieurs reprises, et encaisse/guérit à une vitesse surprenante. Allez, c'est du cinéma, on fermera les yeux sur ces blessures et ces cassures d'une gravité certaine, qui semblent autant de petites coupures oubliées une demie heure plus tard. Ce Punisher là est une catharsis sociale, et l'exemple même de ce que l'Amérique a encore de bon en elle-même, malgré les souffrances qu'on lui inflige, qu'elle s'inflige, jour après jour. Ou tout simplement il n'est rien d'autre que la violence, crue, systématique, face à un monde qui marche sur la tête, et où seuls les plus forts survivent, se repaissant des plus faibles. Les réponses ne sont pas sur Netflix, mais les treize épisodes, au rythme parfois inégal, sont là avant tout pour offrir au spectateur toutes les ambiguïtés d'un Punisher, tel qu'on pouvait le rêver, ou le cauchemarder. 


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INFINITY WARS : UNE REVUE SOFTCOVER PANINI POUR LE "FRESH START"

Les softcovers Panini (appelons les ainsi désormais) repartent au numéro un, cet hiver, en concomitance avec l'opération "Fresh Start" de Marvel, qui a elle débuté l'an passé en Vo, décalage oblige. Du coup, par la même occasion, les lecteurs français peuvent aussi découvrir un nouveau mensuel, Infinity Wars, qui présente l'événement cosmique de 2018 au public de chez nous. De quoi s'agit-il donc?
Il y est question, bien entendu, des gemmes du pouvoir, et Adam Warlock, Doctor Strange, sans oublier Loki. Ces trois là sont les détonateurs du récit, mais ils sont loin d'être les seuls intervenants, dans une longue épopée qui possède pas mal de tie-in assez particuliers.
En gros le Dieu des fourbes se rend compte, en consultant une bibliothèque quelque part dans le cosmos infini, que les événements narrés dans les légendes ne correspondent pas tous à ses souvenirs. Adam, qui vient de faire alliance avec Kang, a de gros problèmes avec ce qui se trame à l'intérieur du monde de l'âme, où le peu qu'on voit fait froid dans le dos (à moins que ça ne soit un épisode de Stranger Things, lisez et vous verrez). Enfin le Sorcier Suprême a mis les mains sur la gemme du temps, qu'il souhaite garder cachée, sauf qu'il va devoir s'en servir pour dépanner Warlock.
Gerry Duggan a prévu quelque chose de gros, d'immense. Et il a bien intérêt, car l'arrivée sur scène du personnage que l'on nommera Requiem, et son premier geste éclatant et choquant, promettent des conséquences épiques, et un petit coup de poing dans l'estomac du lecteur. Quoi, IL est mort???

On comprendra aisément que le Docteur Strange et certains héros de la terre choisissent de tout faire pour que personne ne puisse mettre la main sur les gemmes. C'est pourquoi une rencontre au sommet est organisée, entre ceux qui en détiennent une, afin de former une nouvelle version de ce que l'on appelait autrefois la Infinity Watch, autrement dit une équipe dont le travail au quotidien est de préserver le bien le plus précieux du cosmos. 
Bien entendu tout va partir en sucette dès le premier numéro, puisque Loki, de son côté, s'est engagé dans un voyage initiatique et personnel qui va le faire entrer en collision avec la trame principale, que la gemme de l'âme ne fonctionne plus correctement, et représente une menace, et surtout en raison de l'arrivée de Requiem, qui dans le numéro "prime" qui sert d'introduction (voir plus haut), a tout de même décapité une des figures légendaires de l'univers Marvel. Reste que le mystère autour de l'identité de ce nouveau personnage ne dure pas longtemps, puisque le lecteur apprend de qui il s'agit très très vite. 
L'impression est que Gerry Duggan écrit quelque chose de complexe, mais qui présente tout de même un très grand nombre de points obscurs.Je n'en dirai pas plus si vous n'avez pas lu la Vo, mais encore une fois, la moitié de l'univers a du souci à se faire (voire les deux moitiés). Aux dessins, Mike Deodato confère de la solennité à une histoire qui voudrait être un grand moment de l'univers Marvel, une menace comme on en a rarement vu, mais qui sur la longueur risque tout de même de laisser un arrière goût d'inachevé, surtout dans sa résolution finale. Cela dit, c'est esthétiquement beau, oh oui. 


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AGE OF X-MAN : NEXTGEN #1

En fait, ce que nous avons lu pour le moment de Age of X-Man nous démontre que cette vaste opération ressemble plus à l'exact opposé, qu'à une copie carbone, de age of Apocalypse. Ici, nous sommes vraiment installés dans un monde beaucoup plus serein et idyllique, où le train-train de la vie quotidienne est décrit patiemment, avant que de petits détails surgissent, pour faire entrevoir le revers de la médaille. NextGen par exemple, est un titre qui va se concentrer sur la nouvelle génération de X-Men, Pixie, Anole, Rockslide, Armor et Glob Herman, sauf que là ils sont encore sur les bancs de l'école, et c'est donc un prétexte pour nous montrer comment fonctionne l'université des mutants, dans cet univers. 
Les scènes quotidiennes rythment donc les pages, que ce soit à la cantine, durant les cours proprement dit, ou lors d'exercices pratiques au dehors, où il est demandé aux étudiants de ne pas faire de vagues, et de laisser travailler ceux dont c'est le métier. L'attention est tout particulièrement centrée sur Glob, qui semble être celui qui sait quelque chose, ou en tout cas qui va être la clé de voûte des épisodes à venir. La toute fin d'épisode nous le confirme clairement. Ed Brisson fait un bon travail en terme de narration; il prend son temps, colle bien à ce que nous avons lu pour l'instant de Age of X-Man, et il parvient çà et là à disséminer les éléments qui donnent vraiment envie de connaître la vérité. Bonne pioche aussi avec Marcus To au dessin; sans être révolutionnaire, il sort des planches d'une propreté et d'une lisibilité impeccable. D'ailleurs ça fait plaisir de voir une aussi jolie Psylocke, sans qu'elle soit érotisée à outrance. Sans trompette ni fanfare, NextGen remplit son rôle, à savoir celui d'être un complément agréable à la grande saga de fond, et qui contient en son sein de beaux mystères a dévoiler.


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LE RETOUR DE THANOS - THANOS TOME 1 EN MARVEL DELUXE

Thanos est de retour. Tout simplement. Non qu'il soit parti très loin, et que ces dernières années nous étions restés en manque du Titan Fou. Mais cette série, confiée aux bons soins de Jeff Lemire, part du postulat que la nature a horreur du vide, et qu'en l'absence du personnage aux affaires, ce sont ses adjudants qui profitent des restes. Prenez par exemple un certain Corvus Glaive. Un des grands méchants de la saga Infinity, que nous devons à Jonathan Hickman. Autrefois simple laquais de Thanos, il a mis à profit son pouvoir et le trône vacant pour renforcer son influence, et régner sur une portion du cosmos, par la force. Depuis sa base qui est un clin d'oeil à l'Etoile Noire de Star Wars, Corvus rêve de grandeur mais doit accepter l'inévitable : le jour où Thanos revient, dans toute sa fureur tranquille, il ne peut rien faire que de voir ses ambitions se briser en pièces, et observer son propre trépas, la mort pour avoir oser donner corps à ses ambitions, face à un adversaire qui fait trembler l'univers, dès lors qu'on prononce son nom. 
Lemire n'utilise pas que Thanos, dans cette nouvelle série régulière qui sera ensuite poursuivie par Donny Cates. Nous retrouvons aussi un des doyens de l'univers, souvent présenté comme une brute sans cervelle, le Champion (qui portait en son temps une des gemmes du pouvoir, tout de même). Et également Starfox (Eros en vf chez Lug et Semic) qui fut dans les années 80 membre des Avengers, et qui assume pleinement son hédonisme, en s'entourant généralement d'un harem de splendides créatures. Présence cruciale pour finir que celle de Thane, le fils de Thanos, et de la Mort elle -même, qui a une place prépondérante. Après avoir été l'amante/promise assez fuyante et cruelle du père, voilà qu'elle se manifeste au fils, avec des intentions guère louables, ce qui assez logique pour celle qui symbolise la fin de tout et tous. Le "petit jeune" était jusque là loin d'avoir les épaules (et la cruauté) du paternel, qui lui même paraissait boxer dans une catégorie hors de portée du reste du Marvel Universe. Coup de théâtre ici avec une nouvelle génération qui glisse vers la folie (et le pouvoir), et l'ancêtre qui dépérit à vue d'oeil, car malade...



Jeff Lemire récupère donc toute une série de personnages étroitement liés aux vicissitudes de Thanos, voire carrément à l'époque du Gant de l'Infini. Outre les noms déjà cités, nous retrouvons aussi Nebula, et Terrax, ancien héraut de Galactus, qui s'est emparé d'une cargaison bien particulière, et qui risque fort de semer mort et destruction si elle tombe entre de mauvaises mains (et vous pouvez parier...). Thanos lui est envisagé sous un angle inédit. Pas seulement la bête furieuse qui tue tout ce qui se dresse sur son chemin (ici il n'a rien de noble ou de calculateur, c'est un monstre froid et implacable qui va jusquà éventrer Mentor son propre père), mais aussi l'être vivant faillible et miné par la maladie, dont personne ne connaît la cure, et qui se dirige vers une mort peu glorieuse, sans la force nécessaire pour s'opposer à ceux qui lui donnent la chasse, sur le long terme.
C'est Mike Deodato qui s'occupe des dessins. Les fans de l'artiste vont en avoir pour leur argent, avec des vignettes très photo réalistes et retouchées, certaines plus réussies que d'autres. Le problème réside dans la mise en page, la superposition de cases et de bandes/constructions géométriques qui perdent parfois le regard mal entraîné, ne sachant si on a affaire à une double page, ou juste à un ensemble mal ficelé. De plus, cet artifice ne sert pas vraiment le récit de Lemire, si ce n'est à faire oublier quelques écarts pompeux, qui trahissent une stagnation, une lenteur de la narration. 
Il reste que pour les fans du Titan, ce Marvel Deluxe représente une sacrée tentation, et que sa place sur les étagères est pratiquement réservée, dès lors qu'on est sensible au cosmique Marvel. 


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ARMY OF DARKNESS BUBBA HO-TEP #1 : SEARCHING FOR THE KING

Tous les comics ne sont pas faits pour être disséqués et analysés par l'Académie française, ou concourir à l'Eisner Award du scénario le plus intelligent. Il y a aussi une composante importante, qui s'appelle le plaisir de la lecture, autrement dit le fun. Si c'est cela que vous recherchez, bonne pioche avec ce Army of darkness / Bubba Ho-Tep. Pour faire simple, voici que Ash Williams se met à la recherche du King Elvis Presley. Vous allez me dire, c'est complètement stupide, puisqu'il est mort... et bien non, en fait l'icône serait toujours en vie, et elle irait même donner la chasse à des momies, qui attaquent un pensionnat de vieillards. Imaginez donc le King et toute une série de prises de karaté, des créatures démoniaques qui passent à l'attaque (si vous n'avez pas vu Bubba Ho-Tep : Elvis contre la Momie, ça peut être surprenant), et Ash pris au milieu, dans ce qui ressemble à un gros délire lysergique, branché sur 220 volts. 
L'ensemble alterne scènes d'actions et petits moments humoristiques, et il faut admettre que le tempo est correctement infusé par le scénariste Scott Duvall, qui semble y connaître un rayon. Côté dessin, nous craignions d'avoir un conflit d'intérêt, puisqu'il s'agit de Vincenzo Federici, un de ces artistes italiens que nous adorons aussi pour sa grande gentillesse, et son humour, mais là franchement, on peut parler de vraie réussite sans qu'on nous taxe de copinage! Son style à la croisée des chemins du comics et du manga, sa manière de faire exploser les planches, avec un sens du mouvement et du dynamisme remarquable,  permettent de rendre cette parution totalement effervescente et addictive, en terme de drôlerie et d'entertainment pur. C'est bien là la force de Federici, déjà aperçu dans le projet personnel Kabuki, de faire comprendre au lecteur, à travers ce types de production, combien il aime mettre en images ce genre de dingueries dessinées. Les forts contrastes de Michele Monte, pour la couleur, servent admirablement bien l'ensemble. Et la dernière page nous promet une suite qui devrait être à la hauteur de ces débuts. Le genre de parution que les fans de Marvel et Dc n'attendent guère, mais qui est éminemment sympathique et recommandable. (chez Dynamite)


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LA VIE DE CAPTAIN MARVEL : HISTOIRE DE FAMILLE POUR CAROL DANVERS

Avec le film au cinéma, l'heure est venue de vérifier si enfin Captain Marvel va pouvoir accéder au statut de héroïne phare et bankable. Jusque-là, son titre mensuel n'a eu de cesse d'être régulièrement relaunché, pour plus ou moins les mêmes effets. Pour celui qui aurait été attiré par les salles obscures, et voudrait en savoir plus, ou bien tout simplement au novice qui a envie de découvrir Carol Danvers, nous pouvons recommander le volume la vie de Captain Marvel que vient de publier Panini. Il s'agit de la dernière mini-série en date, qui permet de découvrir la famille de l'héroïne, des secrets enfouis dans sa prime jeunesse, qui ressortent le jour où elle décide de rentrer chez elle, après un combat qui a failli mal tourner (surtout pour ses adversaires), le jour de la fête des pères. Ce n'est pas un hasard, car le paternel de Carol buvait et la maltraitait, et selon ses propres mots, c'était "un sacré connard" ou encore "un valeureux adversaire"... bref rien d'une figure aimante et rassurante. Vous pouvez oublier l'Avenger en costume, ici c'est surtout la femme et sa famille qui sont à l'honneur au départ, à commencer par la mère, qui couve un secret que nous allons découvrir dans les derniers épisodes. Le retour aux sources de Mademoiselle Danvers est aussi mis à mal par l'accident de voiture du frère, qui tombe dans une sorte de coma végétatif. Bref Margareth Stohl n'épargne pas les problèmes à son héroïne, pour autant, elle lui réserve une happy end, qui va redistribuer les cartes, concernant son identité, qui elle est, d'où elle vient. 

Fermons les yeux sur la nécessité d'une telle opération et les changements opérés, et concentrons-nous uniquement sur les effets désirés, avant un film capital. C'était en effet l'opportunité rêver de réécrire l'Adn du personnage. D'autant plus que les dessins de Carlos Pacheco sont vraiment jolis et fonctionnent parfaitement dans ce cadre, et ils sont bien entrecoupés de nombreuses scènes flash-back, finalisées par Marguerite Sauvage. En l'espace de 5 épisodes, c'est tout une histoire de plusieurs décennies qui est passée à la moulinette, et les liens entre Carole Danvers et les Krees sont plus étroits que jamais, au terme de ce qui ressemble à à un dépoussiérage en règle, et une réécriture assez adroite, bien que finalement convenue sur certains points. 
Je vous assure, ces dernières années, on a lu des choses bien pires que cette vie de Captain Marvel qui a le mérite de nous faire entrer dans l'intimité de la jolie blonde, et de faire en sorte qu'une grande partie du public, notamment les nouveaux, pourront s'y attacher.  Pour le reste, c'est le grand écran qui tranchera, car pour ce qui est des comics, malheureusement, Carol n'a jamais eu les épaules assez larges pour un titre qui résiste dans le temps.
Mention fort bien pour Panini, qui propose aussi une postface dense et intéressante de Pacheco, et une grosse volée de variant covers. 


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MARVELOUS X-MEN #1 (AGE OF X-MAN)

Décidément les X-Men aiment bien nous surprendre. Alors que nous pensions que tout semblait revenir à la normale, avec le relaunch de la série mythique Uncanny X-Men, le retour de Cyclope et de Wolverine sur le devant de la scène, la disparition des petits jeunes, que le Fauve avait extrait de leur ligne temporelle... et bien voici que nous repartons à nouveau vers un territoire inconnu, celui d'une réalité inédite, refaçonnée par un certain Nate Grey, autrement dit X-Man. Vous avez des souvenirs de l'ère d'Apocalypse? Nous voici maintenant à l'ère d'X-Man, avec toute une flopée de titres qui remplacent momentanément ceux que nous connaissions déjà. 

Par exemple Marvelous X-Men nous permet de comprendre ce que sont devenus les mutants les plus connus de la planète, dans un monde où la mutanité est la norme, où plus personne ne semble les craindre. Au contraire, ils sont de véritables héros, passent à la télé lorsqu'ils sauvent Los Angeles d'un incendie, qui ravage la forêt tout autour. Les mutants aident tout le monde, y compris les animaux, et l'harmonie règne autour d'eux. Ce monde serait presque parfait, une utopie du calme et de la sérénité, baignant dans l'amour fraternel, et pourtant à un certain moment, durant les opérations de sauvetage, une première fissure apparaît, dans les souvenirs de Laura,, à savoir x 23. Les scénaristes Zac Thompson et Lonnie Nadler s'évertuent à nous faire pénétrer peu à peu dans le climat ouaté et douceureux de ce nouvel univers, et plus on s'habitue, plus on comprend qu'en grattant, on va découvrir des choses. Le dessinateur est Marco Failla, et lui aussi s'adapte à la situation, en ne créant rien d'exceptionnel ou de spectaculaire, mais en rassurant le lecteur, par un trait soigné et souple, renforcé par les couleurs de Matt Mila, qui jouent la carte de la clarté. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais celui qui va tirer sur la petite ficelle risque de vite démêler l'écheveau. Sympathique, positif, sans pour autant être explosif, l'ère de X-Man rassure avant de livrer ses secrets.

ps : Je n'ai pas résisté, je vous ai mis la variant cover de Rob Liefeld. 


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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...