THE AVENGERS #1 #4 : NAISSANCE D'UN GROUPE ET RETOUR D'UN MYTHE


 On remonte le temps, jusqu'à la source de toutes choses. Pour être exact, jusqu'à deux épisodes fondamentaux de la saga des Avengers. Le premier et le quatrième. 

Et c'est alors que vint le jour où les plus grands héros de la terre se réunirent pour la première fois ! Pour qu'un tel événement puisse se produire, il faut une raison valable; en l'occurrence ce sera Loki, le prince du mensonge, qui comme à son habitude est tout occupé à tramer dans l'ombre contre son demi-frère Thor. Il utilise la brute épaisse qu'est Hulk à l'époque, pour semer la zizanie. Il lui suffit de créer une simple illusion d'optique et le géant vert passe aux yeux de tous pour une menace incontrôlable, et du coup les Avengers - qui n'existent pour le moment qu'en tant que formation officieuse - tentent de l'arrêter. Ce n'est pas chose facile, car Iron Man ne possède qu'une armure très rudimentaire, un gros tas de ferraille avec des transistors, qui fait bien rire des décennies plus tard. Hank Pym et Janet Van Dyne forment un couple glamour et super-héroïque, mais cette dernière passe plus de temps à mater les épaules et la chevelure de Thor, sans parler de son maquillage, et elle aide ses compagnons d'une manière fort discutable. Notons également le renfort de Rick Jones, faire-valoir officiel d'un peu tout le monde dans l'univers Marvel, qui travaille en collaboration avec une bande de potes radioamateurs, la Brigade des Teens, avec petits gilets et cravates de rigueur. Ce sont les minets qui donnent un coup de main dans la marge. Tous ensemble ils retrouvent la trace de Hulk dans un cirque, où celui-ci, outrageusement grimé, se fait passer pour un colosse à la force herculéenne. Très vite démasqué, il aura son rôle à jouer dans la conclusion de cet épisode mythique, où les Avengers vont se retrouver face à Loki, pour un mano a mano final, au terme duquel ils vont enfin pouvoir prêter serment, pour la première fois. Stan Lee, à l'époque,  ne passait pas trop de temps sur son scénario. Il se contentait d'une idée directrice, de donner quelques conseils avisés sur l'intrigue, et c'était le bon Jack Kirby qui se tapait tout le travail, autrement dit combler les blancs et mettre en images les planches de chaque épisode. Les amateurs de vintage seront ravis, encore que Kirby n'avait pas atteint le sommet de sa carrière, loin de là, et qu'il allait produire des choses beaucoup plus extraordinaires et dynamiques par la suite. On notera que c'est Janet Van Dyne, alias la Guêpe, qui évoque pour la première fois le terme d'Avengers. Autrement dit c'est elle qui aurait pu déposer la marque pour la faire fructifier par la suite. Certes, elle est déjà très riche, elle en a pas besoin. En France il est possible de lire ces aventures en se procurant l'Intégrale 1963-1964 publiée chez Panini. L'occasion de constater qu'à l'époque les dialogues constituaient à eux seuls une source inépuisable de sourires, ou de consternation, pour le lecteur moderne. Les héros devisent tout seuls, et ne peuvent s'empêcher de décrire leurs actions, juste avant de les mettre en pratique, ou bien de tout expliquer avec lourdeur, les moindres faits et gestes. Je suis encore très dubitatif quand je vois Iron Man s'emparer d'une poutre en fer, pour la malaxer entre ses mains, et en faire en quelques secondes un véritable grappin géant, aux finitions parfaites. Il faut donc suspendre incrédulité au maximum pour apprécier cet épisode, qui conserve toutefois un charme fou, le parfum d'une légende en devenir. Et en parlant de légende, trois numéros plus tard…


À la création des Avengers en 1963, il manque un membre capital dans l'équipe, pour que la mayonnaise puisse prendre à la perfection. C'est dans le numéro 4 de la série que Captain America fait son grand retour sur scène. Si à la base il fut l'un des tout premiers héros à pouvoirs, à voir le jour durant la seconde guerre mondiale pour y connaître des aventures formidables, il avait été depuis remisé au placard, en attendant le bon moment pour resurgir de sa boîte. C'est Namor, le prince des mers, qui est un peu responsable de son come-back. Comme toujours pris d'un accès de colère incontrôlable, il s'en va jouer des poings sur la banquise, et déranger d'inoffensifs eskimos. Ces derniers vénéraient notre bon Capitaine, enfermé dans un bloc de glace, considéré comme une idole. Au bout du compte Namor propulsa dans les flots le bloc de glace, qui partit à la dérive, finit par fondre, et est repêché -énorme coup de chance- par les Avengers. La grosse surprise! Si vous et moi tentons de nous faire cryogéniser, le résultat sera dans le meilleur des cas des engelures, dans le pire un aller simple pour le cimetière. Pas Captain America, qui dès que la glace a fondu, bondit de son lit et semble déjà prêt à combattre l'ennemi, tout en racontant ce qui lui est arrivé avant de se faire congeler, c'est à dire passer le clair de son temps à invoquer Bucky, mort au champ de bataille. C'est qu'il s'en passait à l'époque, en 22 pages, avec Stan Lee et Jack Kirby. A peine ranimé, Steve Rogers doit venir au secours de ses amis Avengers, qui se sont fait pétrifier et transformer en statues immobiles, par un alien aventurier, prisonnier sur notre planète depuis trop longtemps. Captain America parvient à rétablir la situation et les héros repêchent tous ensemble sa navette spatiale enfouie sous les eaux, pour permettre à l'extraterrestre de rentrer chez lui. Au passage ils affrontent une fois de plus Namor, qui passe vraiment pour une tête de nœud de première catégorie. La Guêpe est peu présente dans ces dernières pages, car comme elle le dit elle-même dans les dernières vignettes, elle était partie se repoudrer le nez. Que voulez-vous y faire, autre temps autres mœurs, autre façon de placer la femme au centre des débats. L'important finalement, c'est que le Vengeur étoilé est de retour. Kirby reste assez sobre dans sa mise en scène, par rapport à ce qu'il était capable de faire, surtout ce qu'il fera par la suite. Cet épisode fait partie des indispensables que tout lecteur se doit de connaître. Encore heureux qu'en se réveillant la première fois, Captain America n'ait pas hurlé Hail Hydra à ses nouveaux amis.  Mais ça c'est une autre histoire, pour quelques décennies plus tard



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