Spider-Verse, le final. Dan Slott se sera vraiment bien amusé - et nous aussi - avec toutes ces versions de Spider-Man, de la plus improbable à la plus excentrique, à travers les plans d'existence pour la lutte et la survie du genre, face aux terribles héritiers qui ne pensant qu'à se nourrir et exterminer les différents arachnides. Ces vampires psychiques sont probablement le plus gros défi que Spider-Man et ses "frères" n'ont jamais eu à affronter, et c'est la race totémique toute entière qui est menacée. Une des têtes d'affiche de cette saga est Morlun, que nous avions vu débuter dans le long run de Straczynski sur The Amazing Spider-Man, en 2001. A lui seul il avait mis notre héros sur la sellette, alors vous pouvez facilement comprendre qu'avec toute sa "famille" le coefficient de difficulté est d'autant plus relevé. Nous sommes arrivés à la bataille finale, le round conclusif, et malheureusement (mais c'est logique) il n'y a pas de place égale pour toutes les versions de Spider-Man, et seules certaines d'entre elles ont droit aux premières loges. C'est aussi l'occasion pour le scénariste de placer le mot de la fin pour ce qui est des aventures du Superior SM, engagé dans un ultime face à face tendu avec celui dont il a usurpé l'existence. Une lutte perdue d'avance, pour un personnage qui se retrouve engagé dans Spider-Verse suite à un bug temporel survenu lors de son incursion dans l'univers 2099, il y a quelques mois de cela. Dock Ock n'arrive vraiment pas à se résoudre à accepter la vérité, à savoir que malgré son génie et son manque de scrupules, il ne pourra jamais être réellement supérieur à celui qu'il remplace. Cette dualité fait un peu d'ombre au grand final de Spider-Verse, qui explose de manière un peu forcée et rapide, et aurait probablement pu être gérée de façon à présenter un épilogue plus crédible que celui du membre rebelle de la famille ennemie, qui finit par se raviser et faire le jeu de ceux qu'il a toujours retenu ses adversaires ataviques. Pour revenir à Octopus, son manque d'assurance et son immaturité fondamentale sont probablement les tares qui l'ont empêché d'aller au bout de ses idées, et on le sent plus fragile que jamais, derrière la morgue et la prétention dégagée en temps normal, sous le costume de Spidey.
Bien entendu, comme tout grand événement qui se respecte, Spider-Verse est aussi bien une fin en soi, et l'occasion de donner une nouveau départ, ou une nouvelle orientation, pour tous ces personnages qui gravitent autour du tisseur de toile. A commencer par Peter Parker lui même, qui en sort grandi, encore plus convaincu et installé dans le rôle du héros enfin sur de soi et capable de grandes choses, quitte à endosser le manteau de leadership dans les moments cruciaux. Silk et Spider-Gwen se taillent également une belle part du gâteau dans Spider-Verse. La première trouve une justification à son apparition sur la scène, et la seconde a immédiatement conquis le coeur des fans, avec un look attachant et une personnalité assez correctement définie. Spider-Woman (Jessica Drew) a eu droit à de bons moments, et va pouvoir prendre de nouveaux sentiers avec une conviction renouvelée. Enfin plusieurs versions alternatives de Spider-Man laisseront des souvenirs mémorables, et seront réemployés par la suite, des Secret Wars actuels aux plans encore en devenir pour le All-New All-Different Marvel. Citons donc Spider Uk, la jeune Anya Corazon, le divertissant Spider-Ham, ou encore l'avatar venu de l'Inde du Parker américain. Le dessin est lui de grande facture, avec une alternance entre Olivier Coipel, qui frise désormais avec le génie pur et simple, et un Giuseppe Camuncoli qui n'a jamais été aussi en forme, et propose une sorte de synthèse habile et remarquable entre le chaos et l'inventivité de Ramos, et la perfection stylistique de Coipel. Expressivité et dynamisme maximaux, avec toujours et encore une ligne claire et simple, et une grande lisibilité. Nous sommes gâtés, c'est beau, c'est frais, c'est du bel ouvrage. Alors certes, on aurait pu rêver d'un bouquet final plus crédible et mieux amené, mais Spider-Verse laissera à mon sens de très bons souvenirs aux lecteurs, et aura été une injection de fun dopée à l'adrénaline. Accrocs que vous êtes.
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Haven't read Spider-Man in ages, but I still think this was a very good post. By the way, I just read your post about Chrononauts and it was great. You seem to be a bit of an expert in Mark Millar. Anyway, I also wrote about Millar's miniseries in my blog (wich I encourage you to visit):
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Cheers,
Arion.