Jusque là, le nouvel âge des héros de DC Comics a produit des séries sympathiques, mais pas si novatrices que cela. Souvent on ressent l'application de vieux théorémes qui ont faits la gloire de Marvel, avec un Damage qui reprend Hulk dans les grandes lignes, ou des Terrifics qui sont un hommage servile aux Fantastic Four. Alors qu'en est-il de The Curse of Brimstone?
Place donc à un jeune héros qui n'avait rien demandé (enfin si, mais pas en ces termes) et se retrouve investif de fabuleux pouvoirs, qui sont en fait une terrible malédiction.
Joe Chamberlain est un post ado un peu paumé, qui vit dans un trou perdu en Amérique, ancienne bourgade minière puis industrielle, aujourd'hui spécialisée dans la participation active à la hausse de la courbe du chômage. D'ailleurs, les deux tiers de ce premier numéro sont consacrés au tableau du décor, avec la désolation des lieux, et la petite famille du "héros" histoire d'étoffer un cast et d'apporter du pathos. La soeur bosse dans un fast food et suit des études d'infirmière en parallèle, et le père est à la maison, handicapé après un accident sur les chaînes de montage de son usine, avec des factures impayées par dessus la tête, car les amis, le système de santé ricain, ce n'est pas la sécu de par chez nous.
Du coup Joe aimerait bien se tirer, ou du moins que sa soeur échappe à cette mort de l'âme et des espoirs, qui fait que chaque habitant de York Hills a un destin sombre devant lui. Il souhaiterait pouvoir faire quelque chose, que la ville redevienne un centre attractif pour l'Amérique, et parfois il faut se méfier de ses propres voeux, quand ils sont mal formulés. Surtout qu'un jour débarque un individu louche et mystérieux, qui semble connaître Joe, et lui propose de participer activement à la concrétisation de son rêve, remettre York Hills au centre de l'actualité. Mais de quelle manière, bon sang!
Il est où le point commun avec Marvel ce coup-ci? Disons que ça ressemble vaguement à Ghost Rider, si on veut pinailler. Pas d'action super-héroïque, de l'introspection, et un final spectaculaire qui ouvre la porte à une accélération notable du rythme des enjeux. Joe a t-il été choisi au hasard? Que s'est-il produit, que va t-il en naître? Ma foi Philip Tan et Justin Jordan nous intriguent et aiguisent l'appétit, avec en bonus des planches qui combinent admirablement la beauté spectrale de la nature et de la désolation, avec l'angoisse et le supernaturel qui explose de manière impromptue. C'est vraiment beau et doté de caractère, on souhaite que ça dure et que l'équipe artistique ne change pas au bout de deux numéros.
The Curse of Brimstone, c'est loin d'être la sortie la plus attendue du mois, mais il y a du potentiel, indéniablement, dans ce titre qu'on a envie d'approfondir.
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