BATMAN LAST KNIGHT ON EARTH #1 : SNYDER ET CAPULLO TOGETHER AGAIN

Le Black Label de DC Comics s'enrichit donc de ce qui ressemble bien à la mini-série la plus importante de l'été. Snyder et Capullo se réunissent pour un dernier tour aux commandes de Batman, dans un univers complètement inédit, qui fait le grand écart entre folie et monde dystopique. Cela commence par une nouvelle affaire dans laquelle le justicier est appelé à jouer au détective, mais alors qu'il pense s'approcher de la résolution, il est mis hors d'état d'agir et se réveille à l'asile d'Arkham. C'est là que le lecteur apprend une terrible vérité : en fait Bruce Wayne a toujours imaginé être Batman, et tous les ennemis et amis qu'il a rencontré dans sa carrière ne sont que le fruit d'une imagination malade et délirante. C'est tout du moins ce qu'Alfred lui-même tente de faire croire au patient. J'ai presque envie de dire que garder ce cap aurait été une idée extraordinaire, tant il y a à faire en creusant les méandres psychologiques du personnage; néanmoins Bruce Wayne ne s'en laisse pas conter, sa volonté est inflexible, et il finira par percer le voile qui lui obscurcit la vérité. 

Honnêtement, il aurait peut-être mieux fait d'en rester là, car ce qui ressemble fort à un piège était en fait censé le préserver d'une terrible réalité, un monde post-apocalyptique où les survivants vivent désormais  sous terre, où la plupart des grandes figures héroïques ont disparu, et où Batman va retrouver une Wonder Woman dotée d'une étrange coiffe Mohawk, chef de file d'une résistance qui ressemble tout autant à de la résignation. 
Ce Batman là est aussi en possession d'une étrange lanterne, qui comprend la tête parlante du Joker. Les deux antagonistes sont donc à nouveau réunis, et même on le comprend, c'est ensemble, de manière indissoluble, qu'ils vont vivre une des aventures les plus démentes que Batman n'ait jamais affronté.

Il y a encore beaucoup à digérer au terme de ce premier numéro, et comme toujours Scott Snyder décide de jouer au phénomène, en lançant beaucoup de pistes, certaines absurdes, d'autres drôles, la plupart passionnantes mais énigmatiques. Capullo est très appliqué, son trait est rafraîchi et ciselé comme aux plus beaux jours, et il faut admettre que l'encrage de Glapion et les couleurs de Plascencia lui vont à ravir. Au bout du compte, c'est donc une lecture déroutante mais forcément très excitante. Le potentiel est vraiment élevé et les promesses en grande partie tenues, dans ce premier numéro.


En attendant la sortie du Tpb ou de la Vf
On vous recommande The Batman who laughs!

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FANTASTIC FOUR TOME 1 : FOUREVER

Les Quatre Fantastiques sont de retour après un intermède de 2 ans, durant lesquels il avaient disparu de la scène. Le plus drôle c'est que la plupart de ceux qui regrettaient cette absence n'achetaient plus le magazine, qui plafonnait à 30 000 copies vendues chaque mois. Mais le manque a fini par l'emporter, et la hype est indéniable, il s'agit là de la sortie la plus importante de l'été 2018 chez Marvel, qui débarque ce printemps chez Panini.
L'histoire commence comme une sorte de prolongement à Marvel two-in-one; les époux Richards et leurs enfants sont toujours considérés comme morts et disparus, et ce sont Ben Grimm et Johnny Storm que nous suivons au quotidien, entre une balade romantique dans New York, et un match de baseball. Si La Chose s'est résigné à accepter le tragique destin de ses compagnons, Johnny lui veut absolument garder la flamme (jeu de mot) quitte à aller au devant d'une grosse désillusion. Le premier numéro joue plus sur l'absence que sur le retour, on parle beaucoup des Fantastic Four, mais ils ne sont pas là, et ils ne seront d'ailleurs pas réunis tout de suite. C'est un pari risqué, et à demi perdu. C'est certain que relire les débuts en tpb ou sous le format de Panini atténue la sensation d'être dupé, mais à l'époque, dans un fascicule Vo, ça avait laissé une sensation amère chez beaucoup de monde.

Mais quand on retrouve enfin les Fantastiques, c'est pour les voir au sens le plus large du terme, en tant que famille composée et recomposée, toujours plongée dans les affres de la découverte, de l'exploration, de mondes et dimensions inconnus, au risque de se trouver face à dee nouvelles menaces (c'est le cas ici) qui nécessitent un sérieux coup de main. Tous ceux qui ont un jour, même brièvement, fait partie du petit monde des Fantastic sont appelés à la rescousse, et viennent faire coucou dans ce tome un.
Dan Slott propose des débuts chargés en promesses, qui se concentrent avant tout sur le côté émouvant, les sentiments, l'humain, qui subsistent après que les plus grands héros de la terre se soit effacés. Le style de Sara Pichelli est simple, direct, sans fioritures, est convient très bien aux expressions faciales, aux attitudes des deux membres "survivants". Il y a du positif dans ses planches, dans les couleurs de Marte Garcia. Cela dit attention, la version toute personnelle de l'artiste italienne s'éloigne des canons attendus, et peut aussi déconcerter les puristes, qui gardent des FF une vision figée sur les grands modèles d'autrefois. 
Nous n'avons au final rien lu d'explosif, de bouleversant, de déterminant pour la carrière du quatuor, car Slott prend son temps, pour un départ en sourdine, qui va avoir besoin de plusieurs mois pour gagner en épaisseur. On peut aussi sourire avec un épisode qui met aux prises nos héros avec une bande d'imitateurs qui prétend les remplacer, et laisse l'occasion à Stefano Caselli de se montrer un des des meilleurs du moment, dans ce genre de prestation sur un mensuel mainstream. Le prix proposé par Panini, pour ce retour, est de dix euros, ce qui permet de prendre le risque sans trop de regrets. Assurément sympathique, à défaut d'être incontournable. 


Achetez le tome 1 à dix euros


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OLDIES : CITIZEN KANG (LES ANNUALS DE L'ETE 1992)

Citizen Kang est le genre de publication qui divise fortement celles et ceux qui connaissent. Pour certains, ce serait une petite perle des années 90, d'autant plus qu'elle est inédite en vf. Pour d'autres, ce serait un ignoble gaspillage de papier, à peine excusé par le fait que le récit ne concerne pas les séries régulières.
En tous les cas, ce Citizen Kang (qui joue avec le titre Citizen Kane, vous l'aurez deviné) s'étend sur quatre annuals estivaux, ceux de Captain America, Thor, des Quatre Fantastiques et des Vengeurs, en 1992.
Les choses commencent avec Captain America et Thor, qui se rendent dans une petite ville du Wisconsin (Timely), chacun étant aspiré dans une période différente de l'histoire, dans son propre annual. Timely est une bourgade vraiment particulière, si caricaturale et figée que d'emblée Steve Rogers comprend qu'il y a anguille sous roche. Hélas, c'est trop tard pour adopter les mesures adéquates. Captain America est plongé dans les méandres du passé lointain et rencontre  Gilgamesh, qui rejoindra plus tard les Avengers. Thor pour sa part se bat contre Prester John, dans l'Angleterre médiévale (et c'est Eric Masterson qui possède le marteau à l'époque). Il s'avère que Kang le Conquérant a créé une ville hors du temps, qui aspire tous les héros. L’histoire prend un tournant lorsque Nébula (pas celle qui est liée à Thanos, celle qui séduisit brièvement Johnny Storm ou le doctor Druid) qui s’est associée au Fantastic Four, s’avère être le vieil amour de Kang, Ravonna, appelée à devenir Terminatrix. Un Kang qui n'a pas toujours été irréprochable avec celle qu'il aime, puisqu'à un moment de son existence bien compliquée, il a préféré la vengeance et la mort des Avengers (ce qui a échoué) à la possibilité de ranimer une Ramona alors décédée. Ne cherchez pas, les histoires temporelles, ça file toujours la migraine! 

Tout le monde fini par taper sur tout le monde, avec des Fantastiques qui sont manipulés par Ravonna/Dominatrix, et pensent que les Avengers sont des avatars des soldats de Kang. Un classique. Les choses reviennent dans l'ordre grâce au Docteur Druid (le Doctor Strange du pauvre) avant une dernière partie, dans l'annual des Avengers. Roy Thomas essaie de nous livrer en même temps un petit précis historique, notament sur l'Angleterre médiévale et la Mésopotamie, mais le lecteur finit par tatonner à la recherche de la boite d'aspirine, ou tout simplement passe à la page suivante. Kang pour sa part s'enferme dans une sorte de gloriole bouffie, et quand les héros sont tous à sa merci, il ne trouve rien de mieux que de les placer dans une sorte de bulle de stase qui rétrécit lentement, au lieu d'en finir vite et bien. L'occasion de pérorer sur sa puissance, et de tenter d'imposer sa vision du monde à son ancienne compagne, qui va le défier en duel. Bref, du comic book sans grande inspiration, très convenu.
Coté dessin, si Geoff Isherwood livre une prestation assez solide et appliquée, que dire de Herb Trimpe, à coté duquel Rob Liefeld ferait du Leonardo Da Vinci. Les poses sont absurdes, déformées, l'anatomie est en option.
En parallèle une back up story nous raconte tout ce qu'il faut savoir sur Kang. Ce dernier est le narrateur de ses propres exploits, qui consistent pour l'essentiel à défier les Avengers et se faire battre à plate couture. Qui ignore tout du personnage va pouvoir se familiariser avec Immortus, Rama-Tut la Pharaon, bref tout sur les avatars/versions passéss et futures d'un grand méchant qui gaspille tout de même bien des forces pour pas grand chose. Notons en outre que cette saga en quatre volets a au moins le mérite de placer Kang au centre de l'univers Marvel moderne, puisqu'on découvre que c'est lui qui a crée Timely, qui a participé, d'une certaine manière, à l'apparition de la technologie toujours en cours, de la première Torche à Deathlok, et que donc la continuity est quasiment fille de ses machinations diaboliques. Ce qui assez bien vu et amené.
En vo il existe un Tpb dédié qui reprend toute la saga, mais on la retrouve aussi dans un volume de la Epic Collection des Avengers, dont il sera question la semaine prochaine sur le blog. On y reviendra!


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LE FLASH DE CARMINE INFANTINO : COVER STORY

Le nom de Carmine Infantino est associé à jamais à celui de Flash. Dès 1953 il contribue à relancer le personnage, jusque là incarné par Jay Garrick, et lui offre (dans Showcase #4) une nouvelle vie éditoriale, qui se prolonge encore de nos jours. C'est à lui que nous devons aussi Animal Man, ou Deadman, par exemple, et il a occupé un temps le poste envié de directeur éditorial chez DC Comics (à la fin des sixties). Infantino a vraiment marqué de son empreinte, de manière durable, et avec une fantaisie incroyable, héritière des grands âges d'or et d'argent, les pages du bolide écarlate, et certaines de ses couvertures sont restées dans la légende, au point d'être parodiées, copiées, citées en hommage. aujourd'hui on vous en a sélectionné une dizaine, et vous dit pourquoi on les aime tout particulièrement. Infantino, Flash, c'est les comics tels que nous les aimons, inoubliables.

Flash des Deux mondes
Jay Garrick et Barry Allen ensemble!

Flash en surpoids. Une des covers les plus droles.

Que dire de plus? La légende qui s'écrit, dans Shwocase.

Quand Flash s'adresse aux lecteurs.
Lisez ce numéro, ma vie en dépend!

Flash, Kid Flash, où comment savoir créer un cast de premier ordre


Flash face au Weather Wizard.
De l'art d'exploiter une super vitesse à toutes les sauces

Comment piéger Flash
Tous les pires pièges possibles pour le héros


Flash menace publique.
Toujours jouissif de voir le héros déchu (momentanément)

Un autre grand classique : 
quand le héros racroche le costume (momentanément)

L'art de construire une cover en jouant avec le logo

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BLOODSHOT SALVATION TOME 2 : LE LIVRE DE L'APOCALYPSE

Bloodshot n'est pas du genre à se bercer d'illusions et de faux espoirs; il a toujours pensé que sa trajectoire se terminerait dans le sang et la violence. D'ailleurs, même s'il semble avoir trouvé un peu de repos avec sa compagne Magic et sa petite fille, qui vient de naître, les événements se sont précipités dans le tome précédent. Le père de Magic, une sorte de prédicateur illuminé, à la tête d'une secte ultra dangereuse, a refait surface et il menace sa fille. Du coup Ray a décidé de s'en aller, pour l'éliminer une bonne fois pour toutes. Mauvais timing! Pendant ce temps-là sa petite fille est affectée par les mêmes nanites qui pullulent dans son propre sang. Pire encore, Omen, la nouvelle organisation qui se substitue au projet Rising Spirit, a déconnecté ses nanites, le rendant complètement inerte face à ceux qu'il était venu tabasser. Bref, ce n'est pas la joie. Et ça va encore empirer, puisque l'état de santé de la gamine ne s'améliore pas, et que pour la sauver, Bloodshot va devoir aller carrément en enfer.  Pendant ce temps-là un nouvel adversaire surpuissant -et dopé à son tour à la technologie qui a permis la création de Blooshot- est chargé de récupérer la petite, et au passage de s'en prendre aussi à la mère.


Jeff Lemire en termine donc avec sa prestation sur le personnage. C'est pour l'instant presque un sans-faute, car on ne s'ennuie jamais, et même si le ton est assez violent et désabusé, l'auteur canadien continue de rendre le héros attachant, et développe toujours aussi bien ses thématiques préférées, comme les liens personnels et familiaux, et la recherche de l'espoir dans les moments les plus sombres. Encore une fois il est épaulé par d'excellents dessinateurs comme Doug Braithwaite ou Renato Guedes, dont le trait réaliste et l'application évidente rend chaque page fort agréable à regarder.
Ce Bloodshot là a eu une vraie évolution, un vrai parcours, au long de ces années de publication durant lesquelles il est devenu assurément un des fers de lance de l'univers Valiant, tel que proposé par l'éditeur Bliss comics. Nous serons restés fidèles jusqu'au bout, et honnêtement, ça en valait le coup.


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ALPHA FLIGHT : L'OMNIBUS DE LA DIVISION ALPHA SORTIRA UN JOUR EN VF?

L'omnibus de la Division Alpha par John Byrne est arrivé en librairie en 2016, chez Panini. Sauf qu'il s'agit de la branche italienne, pas française : nos voisins transalpins ont donc eu droit il y a quelque temps à un formidable cadeau, indispensable pour les amateurs de comics des années 80. Il s'agit là d'une série anticonformiste et particulièrement réussie, qui correspond à une période de créativité extraordinaire et productive chez le scénariste-dessinateur le plus prolifique d'alors. 29 épisodes absolument superbes qui mettent en scène un groupe pensé par le même Byrne et Chris Claremont, sur les pages de Uncanny X-Men. La formation était alors au service du gouvernement canadien, et elle était guidée par James McDonald Hudson, c'est-à-dire Guardian, l'ami d'un certain Wolverine, plus connu de tous comme le mutant griffu des X-Men. La Division a été chargé d'aller retrouver Logan en Amérique, pour le convaincre de retourner au Canada et de travailler pour les forces locales. Byrne propose dans les années 80 ce qui a fait le succès des comics Marvel, lors de la création des premières séries légendaires, sous la houlette de Stan Lee : des super-héros avec des super-pouvoirs et des super-problèmes. Chaque membre du groupe possède des failles évidentes. Puck est un nain, Sasquatch un scientifique de renommée qui se transforme en monstre possédant un côté animal difficilement raisonnable, Northstar (Jean-Paul Beaubier, Véga en Vf) est un champion de ski gay, même si au départ les textes de Byrne sont retouchés pour ne pas que l'orientation sexuelle du héros apparaisse évidente. Sa sœur (Aurora) est schizophrène : une partie de sa personnalité est bourgeoise et complètement bigote, l'autre est héroïque, débridée, et aime la provocation (y compris aguicher les hommes). Guardian est un type froid, voire rigide. Snowbird (Harfang en Vf) n'est même pas vraiment humaine et cache de lourds secrets alors que Shaman, le magicien du groupe, n'est pas sûr de lui, et a des relations bien conflictuelles avec sa fille Talisman. Et je ne parle pas de Marrina, la jolie sirène, qui aura une relation avec le prince Namor, et qui est émotionellement instable. La série démarre de manière assez classique, face à la menace de Toundra, une entité ancestrale canadienne, et contre le Maître (Master of the world). Rien ne laisse présager que Byrne va rapidement transformer cette formation en un creuset étonnant de nouvelles idées, et de techniques narratives fascinantes. 


C'est que l'artiste n'avait au départ pas une folle envie de s'occuper de cette série, qui ne fut crée que pour donner des antagonistes bon marché à la domination des X-Men. Mais il est clair, en relisant son travail, qu'il va commencer à se divertir de plus en plus, et jouir d'une carte blanche enviable, puisque la matière première est composée de personnages de second ordre, qui n'ont pas un impact dévastateur sur le reste du Marvelverse. Byrne aime se focaliser sur certains héros en particulier, avec notamment dans la première année du titre, des numéros exclusivement tournés vers Puck, ou encore Snowbird, et le duo des jumeaux Aurora et Northstar. A d'autres occasions ce sont les origines d'autres membres qui sont traités en tant que pages de complément, et qui viennent donc empiéter sur le récit mère (c'est ainsi qu'on en apprend plus sur Guardian, à titre d'exemple). Il expérimente, et ne manque jamais de souligner combien les Alphans, au départ, n'ont guère envie de collaborer ensemble, et sont trop marqués par leurs caractères différents, leurs tourments intimes, pour fonctionner pleinement en tant qu'unité chorale. Au long de cet omnibus, on croise une belle galerie de vilains pittoresques, de méchants subtilement vintage, mais qui firent leur bel effet, lors de ces belles années 80. Citons notamment les Omega Flight (autre groupe important car c'est là qu'apparaissent de futurs membres de la Division Alpha, comme Madison Jeffries capable de transmuter la matière métallique, et la sculpturale Diamond Lil). Sans oublier les Grandes Bêtes, ces créatures élementales qui empoisonnent le Canada et seront les ennemis les plus meurtries de la formation.Autre personnage très important, une femme au foyer, sans pouvoirs (au départ, cela changera avec un joli costume légué par le défunt mari). Heather McDonald-Hudson a tout de la secrétaire timide et pas très bien dans sa peau, mais c'est elle, avec la détermination et sa force intérieure, qui va lentement souder les autres, et s'attaquer à la désunion ambiante. On a droit a de belles apparitions dans la série, comme Susan Richards des Fantastiques, le prince Namor (et un rcit poignant avec Marrina, déjà évoqué) ou bien Wolverine, cela va de soi. Et n'oublions pas (j'en parle quelques lignes plus haut) que la Division Alpha n'a pas de chance, car comme le veut la tradition des eighties, très portée sur les décès d'envergure, et fondateurs, le leader de la team va trouver la mort, dans des circonstances presque absurdes, et choquantes. 
John Byrne est un dessinateur qui n'aime pas les effets spéciaux pour masquer le manque de matière. Avec lui, tout est axé sur la lisibilité, la clarté du story-telling, et ses formes souples et élégantes sont immédiatement identifiables et appréciées. Il s'amuse aussi parfois, comme avec une suite de pages blanches qui est censée représenter une tempête polaire, dans l'épisode consacrée à la semi-déesse nordique Harfang (ce coup-ci je la nomme en vf, la belle Snowbird). Alpha Flight est devenu depuis une série culte, et sur les forums, les réseaux sociaux, les appels à une réédition ne manquent pas, tant il subsiste aujourd'hui un noyau dur de fans nostalgiques qui n'attendent que ça. Je me range dans cette catégorie, même si étant aussi un lecteur de Panini Italia, mon voeu s'est trouvé exaucé cet automne. Je pense alors à ceux qui ne lisent que le français, et espèrent un signe du coté de Panini France. N'hésitez pas à leur demander gentillement, voire partager cet article, en attendant de récolter assez de lecteurs potentiels pour faire pencher la balance en votre faveur. Car c'était chouette, les Alphans de John Byrne! 
Faute de quoi, il y a la VO, cela va de soi (ou vos vieux Strange)



Sinon vous pouvez toujours commander l'omnibus en VO

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THE ART OF MICHAEL CHO

Il vous est peut-être déjà arrivé de tomber sur le travail de l'artiste canadien Michael Cho. qui fait partie de celles et ceux capables de démontrer qu'un beau dessin ne s'embarrasse pas forcément de fioritures, ou ne nécessite pas d'effets spéciaux pour masquer les déficiences techniques. Micheal Cho a un trait direct, expressif, évident. Son apparente simplicité l'apparente à ces acrobates qui exécutent leurs prouesses sans filet. une seule bévue, et ça saute aux yeux, et on en apprécie d'autant plus la qualité.
Cho est originaire de Corée du Nord (il est arrivé aux States à six ans) et il a commencé à apprendre l'anglais en lisant des comics. Ses influences sont à trouver dans les bd vintage d'autrefois, et il est un des héritiers de l'âge d'or, reformulé à l'ère moderne. S'il n'a jamais vraiment apposé son nom sur les pages intérieures d'une grande série mainstream à succès, c'est un des dessinateurs les plus raffinés et délicieusement clairs et subtils à mon sens. Voici une galerie assez représentative de son travail, en espérant que vous y prendrez le même plaisir que nous avons à découvrir ses oeuvres. 









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ADAM WARLOCK L'INTEGRALE : 1969-1974

Encore une dizaine de jours, et c'est un beau cadeau inespéré qui va rejoindre les bibliothèques des fans de comics cosmiques. panini démarre donc une intégrale Adam Warlock, et dans le genre, c'est de l'indispensable qui vous attend. Nous en avions déjà parlé, abordant alors la version américaine, publiée dans la collection des Marvel Masterworks. Que sera donc cette nouvelle intégrale, qui débute en juin? Voici des éléments de réponse qui vont en pousser plus d'un à tenter l'achat!
Certains personnages de la bande-dessinée américaine n'atteindront jamais le statut de gloire mondiale, comme Batman ou Spider-Man, mais ils n'en restent pas moins "culte" auprès d'un public exigeant et passionné. Adam Warlock est de cette dimension. Si très souvent son nom est associé au cycle grandiose de Jim Starlin, c'est pourtant avec d'autres artistes que le héros est né véritablement. Sur les pages de Fantastic Four, pour être exact (Lee et Kirby), en tant qu'être artificiel qui a grandi dans un cocon, produit des scientifiques fous de l'Enclave. Sous le patronyme laconique de "Him", Warlock s'est rebellé contre ses créateurs, a cherché une compagne en la personne de Lady Sif (s'attirant ainsi les foudres de Thor), et y a gagné le coeur d'une partie du lectorat. Au point que Roy Thomas, dans les années 70, décide de ressortir le personnage des cartons pour lui donner une consistance majeure, grâce au titre anthologique Marvel Premiere. Là, l'histoire tourne autour du Maître de l'évolution, qui a fini par acquérir le statut d'un Dieu, et en tant que tel s'est attelé à créer un monde à son image, ou presque : la Contre-Terre. Une planète semblable à la notre, mais caché derrière le soleil, à l'extrême opposé de l'orbite de son modèle. Sur celle-ci, la vie ressemble à un Eden perdu, et l'évolution que nous avons connu suit son cours et progresse très rapidement, sans les défauts et les vices du genre humain, qui ont été corrigé et éradiqué. Jusqu'au moment où le créateur s'assoupit, et l'infâme Man Beast, un loup qui a lui aussi évolué, ne s'empare de la Contre-Terre pour y introduire perfidie, malheur, et douleur. Au service du maître de l'évolution, Warlock devient alors une sorte de messie dont le rôle va être de purifier à nouveau une planète autrement condamnée.

Sur la Contre-Terre, Warlock trouve des amis et alliés en la personne d'un groupe de jeunes rebelles, caricatures d'une certaine jeunesse contestataire des années 70. Ce sont eux qui le baptisent Adam, et qui confirment les intentions de l'auteur de dépeindre un parcours christique, avec un héros qui forme des apôtres, subit des épreuves et des tentations, ira jusqu'à se sacrifier puis renaître, non sans avoir partagé une "dernière cène" avec ses compagnons. La lutte contre Man-Beast, qui a pris l'apparence d'un politicien et est devenu le président des Etats-Unis de cette Terre là (où les héros Marvel ne sont jamais devenus tels. Au contraire, le docteur Von Doom oeuvre pour le bien et Reed Richards se transforme en une créature malfaisante) se prolonge dans les épisodes 1 à 8 du titre simplement nommé Warlock, confié à des artistes comme Thomas, Friedrich, Goulart (auteur de Sf à la base) ou encore Gil Kane aux dessins, dont les planches ingénieuses et vivantes sont de belle facture. Buscema fait une brève apparition (juste pour le lay-out, ce n'est pas lui qui finalise le travail) mais cela n'empêche pas la série de tourner à vide et de s'éteindre, ce qui oblige les pontes de Marvel à conclure la saga un an plus tard, sur les pages d'un autre mensuel, celui consacré à The Incredible Hulk. Hulk qui débarque sur la Contre-Terre, donc, et vient s'allier à Adam Warlock pour éviter la fin du monde et le triomphe du mal. Les dessins sont cette fois de Herb Trimpe, et n'échappent pas un goût assez kitsch, tout comme les polémiques qui ne manquent pas, pour des paraboles, des raccourcis un poil grossiers, où Warlock et le Christ de confondent de façon pas toujours subtile. Il est vrai que ces épisodes ont assez mal vieilli (Hulk assis à un banquet, sous son aspect bestial, mais qui mange paisiblement...) et peuvent faire sourire le lecteur moderne, mais cela reste tout un pan de l'histoire des comics Marvel, un témoignage précieux sur les libertés et les audaces narratives que voulaient expérimenter les auteurs des seventies, en contaminant mensuellement les aventures de héros plus classiques, pour faire évoluer les goûts et les attentes en matière de comic-book.Ce premier volume de l'Intégrale Adam Warlock est donc à posséder, nécessairement, même si le grand feu d'artifice reste à venir par la suite, quand Jim Starlin éclabousse le cosmos de son talent fou et inoubliable.


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BLACK MAGICK : L'EXCELLENT POLAR ESOTERIQUE DE GREG RUCKA

On revient ce jeudi sur une des meilleures séries du catalogue de Glénat, Black Magik, que j'apprécie tout particulièrement.
Avec un titre comme celui-ci, il est bien entendu question de magie noire, vous pouviez le deviner! Et du reste le premier tome s'ouvre sur une étrange cérémonie en pleine forêt, où sont invoquées les forces obscures des ténèbres, jusqu'à ce que la sonnerie d'un portable viennent interrompre le tout. C'est que l'une des participantes est aussi inspectrice de police, et elle est appelée sur les lieux d'une prise d'otages. Le criminel a expressément demandé à voir Rowan Black, et c'est donc avec un grand courage mais aussi beaucoup de questions en tête qu'elle accepte de se présenter, pour un échange contre les malheureux kidnappés du jour. Très vite, il s'avère que cette requête particulière a un sens : si le ravisseur a demandé à la voir, c'est parce qu'il connaît tout de ses activités nocturnes, de la part secrète de sa vie, celle la définissant comme une "sorcière", et il semble résolu à l'éliminer. Dans le même temps il est évident qu'il est aussi manipulé et n'a pas le choix, pour autant il n'est pas possible pour Rowan de sauver les meubles et d'empêcher l'inévitable, à savoir que son antagoniste périsse par les flammes, après avoir tenté de l' incinérer elle-même. 
Une double enquête commence alors, pour connaître les raisons qui ont poussé cet individu à se comporter de la sorte (et c'est ce que la police essaie de découvrir), mais aussi qui en a après Rowan Black, pour quelles raisons ésotériques? Le mystère s'étoffe davantage lorsqu'un corps est repêché dans le fleuve, avec la main gauche coupée, celle que l'on appelle la main du diable, une mutilation typiquement satanique. Et 3 cailloux dans l'estomac, qui ne laissent rien augurer de bon.

Le quotidien de Rowan se complique diablement, entre les services de l'inspection générale qui fouine dans le dossier, même si c'est la routine, pour comprendre ce qui s'est produit, et le Marteau, une organisation secrète qui souhaite éliminer toutes les sorcières de la planète. En parallèle son collègue et partenaire privilégié pour les enquêtes commence à nourrir des doutes et remettre en cause sa dévotion et son honnêteté. Le second tome lui s'en va creuser dans la jeunesse et l'adolescence de Rowan, l'héritage dont elle est la dépositaire, et qui explique et densifie l'action qui se déroule au présent. Et celà permet de déplacer le curseur de la menace, qui pourrait bien être différente de ce à quoi on pensait, et amener des alliances imprévues.
Greg Rucka réussit un vrai tour de passe-passe, celui de mettre en place, dès les cinq épisodes initiaux, au rythme parfait, tout un ensemble de personnages et de situations qui ne fait que faire monter la pression et l'envie d'en savoir plus, porté par une science de l'évolution des enjeux et des révélations digne des meilleures séries télévisées. Le dessin de l'australienne Nicola Scott est splendide, c'est visuellement du très grand art, avec un trait réaliste, détaillée, incisif, et des tons de gris qui instaurent une ambiance glauque à souhait, une sorte de long cauchemar qui ne dissipe pas à l'aube, mais accompagne la protagoniste même passée la matinée.. 
S'agit-il d'un polar, d'un véritable récit mystique, d'une volonté d'aller gratter derrière l'apparente banalité du quotidien pour rappeler que nous avons tous une vie cachée qui voudrait le rester? Un peu de tout cela, et l'oeuvre est dense, maîtrisée, et constitue assurément un des incontournables de ces deux trois dernières années. 
Greg Rucka démontre ici que quand on lui laisse toutes les clés en main, pour tisser un monde à sa mesure, il sait s'entourer et combler ses fans. Un sans faute, disponible chez Glénat Comics. 


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THE COMING OF GALACTUS : MARVEL EPIC COLLECTION FANTASTIC FOUR

S'il y a bien une collection que nous adorons chez Marvel, c'est bien la Epic Collection, qui propose de redécouvrir des cycles complets des plus grandes séries de la maison des idées. Il s'agit de petits pavés de 400/500 pages, avec une couverture souple et dont le menu est très riche, bonus compris.

L'ouvrage dont nous parlons aujourd'hui est celui qui est consacré aux Quatre Fantastiques de Stan Lee et Jack Kirby. Il est d'importance capitale car on y trouve trois grands moments dans la longue saga de ces personnages. Ttout d'abord le quatuor rencontre des ennemis qui sont une sorte de doubles maléfiques, à savoir les Terrifics (Frightful Four),; eux aussi sont au nombre de quatre, avec trois hommes et une femme, et eux aussi ont des super pouvoirs, sauf qu'ils les mettent au service du mal et nourrissent l'obsession se débarrasser des Fantastiques. Le plus dangereux est assurément le Sorcier, alors que l'Homme sable et le Piégeur passent trop de temps à se chamailler. Medusa est de la partie, et cela peut surprendre quand on sait aujourd'hui quel est son rôle et ses caractéristiques.
Le second grand moment de l'album est la découverte d'une nouvelle race qui vit parmi nous, sur notre planète, mais qui depuis des siècles a évolué en parallèle. Il s'agit bien entendu des Inhumains. Une fois encore Medusa est présente puisqu'elle fait partie d'un groupe dissident d'inhumains, qui a décidé de quitter le grand refuge, depuis que celui-ci est tombé sous la coupe de Maximus, le frère de Flèche Noire. Au passage, la Torche (Johnny Storm) va tomber raide dingue d'une blondinette jeune et jolie, Crystal, qui n'a pas fini de faire parler d'elle. Les deux tourtereaux ont à peine à l'occasion d'échanger quelques paroles, mais déjà ils se désespèrent de ne pouvoir vivre ensemble. Les Inhumains semblent légèrement obtus et ne font pas montre d'une sensibilité hors du commun, mais bien entendu ils vont évoluer, s'affiner et gagner en épaisseur, au fil des ans.

Troisième moment d'importance, celui qui donne le titre à l'ensemble, à savoir l'arrivée de Galactus sur Terre. Il n'est pas seul, car sa venue est annoncée par le Silver Surfer, son héraut, qui est chargé de lui trouver de quoi se remplir la panse en cas de grosse fringale. Néanmoins le Surfer va vite regretter son choix, après avoir rencontré la sculptrice Alicia Masters, dont l'humanité et l'amour vont lui toucher le cœur. Galactus est pour sa part présenté sous un jour assez rustre, dans une apparence qui n'est pas encore celle qu'il assumera par la suite. S'il semble très puissant, il n'a pas encore ce côté un majestueux qui le caractérisera. Néanmoins, il s'agit d'un combat particulier car l'enjeu n'est autre que la survie de toute existence sur notre planète! Un des grands moments fondateurs des Quatre Fantastiques (aidés par le Gardien Uatu), qui démontre combien Lee et Kirby ont eu une influence phénoménale sur des générations entières de lecteurs. De l'inoubliable, en dépit de certains épisodes, de certaines planches qui fleurent bon la misogynie, avec un Reed Richards qui n'a de cesse de rabrouer celle qui devient sa femme (et oui, le mariage c'est dans cet album!) et une Susan, qui au beau milieu d'une période des plus agitée, alors que les Fantastiques repartent au combat, ne trouve rien de mieux que d'adopter une nouvelle coiffure et de se plaindre, car ses compagnons la remarque à peine. Stan Lee dans ses grandes œuvres, inutile de dire que nous vous recommandons fortement de lire et connaître ces pages, où Kirby étale toute sa classe visionnaire. 


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THE WAR OF THE REALMS : GIANT-MAN #1

On dit que ce n'est pas la taille qui compte, mais quand on affronte des géants des glaces, il vaut mieux quand même dépasser une certaine hauteur... Du coup, lorsque Freija, la mère de tout, décide de venger l'assassinat de son fils Loki (qui quelque part l'a tout de même bien mérité) elle décide de faire appel à un commando surprise, dont la mission sera de s'infiltrer sur le territoire des États-Unis désormais contrôlé par ces mêmes géants. Il faut donc trouver des super-héros capable d'atteindre plusieurs dizaines de mètres de la tête aux pieds, et il n'y en a pas des dizaines! On pense bien sûr à Scott Lang, qui est en mesure de passer de la taille d'une fourmi à celle d'un immeuble, mais il n'est pas le seul.

Ensemble la fine équipe (Giant-Man, Goliath, Ant-Man et Atlas) va devoir utiliser un peu de maquillage et pas mal d'huile de coude, pour aller en Floride (et oui c'est cette région qui est désormais investie par les géants des glaces!) et mener à bien leur raid meurtrier. Sauf que ce ne sont pas forcément des grosses pointures de l'univers Marvel, et qu'ils ont même un petit côté dysfonctionnel, qui fait que prévoir de gros ennuis est finalement quelque chose d'assez logique. Le scénario de Leah Williams est donc en partie sérieux, mais aussi en grande mesure loufoque, puisqu'il s'agit de placer des individus habituellement pas franchement taillés pour ce type d'enjeux, dans un contexte où ils ont peu de chance de faire la différence. Une autre bonne surprise vient du dessin de Marco Castiello; il s'agit d'un artiste napolitain de grand talent, déjà apprécié sur Star Wars ou Judge Dredd, et qui manque pas mal aux grandes productions américaines ces dernières années. Le revoici désormais sur le devant de la scène, et c'est avec un plaisir manifeste que nous relisons des pages où la clarté de son travail et la précision de son trait font merveille. Bien entendu -et je me rends compte que je ne l'ai toujours pas précisé- il s'agit d'un tie in en trois épisodes et lié à la grande saga War of the realms. Qui a tendance à s'éparpiller un peu dans tous les sens, mais se révèle être dans l'ensemble un des meilleurs crossovers du type que Marvel a pu produire depuis le début du 21e siècle... pourvu qu'il en soit ainsi jusqu'au bout.


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THANOS IMPERATIVE : THANOS TOUT PUISSANT EN MARVEL DELUXE

On retrouve du cosmique ces temps-ci chez Panini, en concomitance avec le ras de marée Avengers Endgame. Retour de Thanos Imperative (nouvelle édition), récit en six parties à classer du coté des événements d'outre espace, qui viennent régulièrement ébranler l'univers Marvel, et qui commence par une mise en bouche, Thanos Imperative Ignition. La mise à feu, quoi. On croyait à l'époque le grand méchant mort, tué par sa némésis Drax le Destructeur, mais il n'en est rien. L'amant de la mort ne le reste jamais bien longtemps. C'est pourquoi il est dorénavant prisonnier des Gardiens de la Galaxie, et le sort qui lui sera réservé fait l'objet de débats entre ces derniers, qui ne sont pas tous d'accord sur le sens à donner à cette résurrection et à cette détention. Pendant ce temps, il se passe d'étranges phénomènes à la limite de la faille qui sépare notre univers de celui apparu quelque temps auparavant, comme conséquence des soubresauts cosmiques imaginés par Abnett et Lanning. Cet autre univers qui pointe le bout de son nez, c'est le Cancerverse, et la mort y a été bannie. La vie toute triomphante, donc, et ce n'est pas forcément un bien. Nova s'y rend pour remettre un peu d'ordre mais il fait une rencontre fort déplaisante : Adam Magus, la version distordue d'un Adam Warlock devenu fou, et dont la puissance de frappe est particulièrement redoutable. Les dessins de Brad Walker, bien qu'un peu figés par moments, sont plaisants. Il évoque un peu un Tom Raney plus posé et moins porté aux distorsions physiques, pour rester dans les artistes qui se sont déjà illustré sur ce type de série. Cerise sur le gâteau, la révélation de l'être qui se cache derrière tous ces préparatifs de guerre. Un vieux fantasme de lecteurs Marvel. Un héros de légende, une de ces figures inattaquables qui a marqué durablement notre enfance (on fait durer le sispens mais depuis vous dvez l'avoir lu, non?)... Ici c'est devenu un vilain tout puissant, bien décider à être celui qui va mettre le cosmos entier à sa botte. Tout ceci est bien sur une suite directe de ce qui a été narré dans War of Kings/Realms of Kings, qui succédaient aussi à Annihilation. Et  nous montre que la balance entre la vie et la mort doit toujours être scrupuleusement respectée, car la première citée n'est pas forcément un bien absolu, si elle n'est pas placée dans la perspective (certes effrayante) de la seconde.

Que faire quand la mort d'un personnage, désormais légendaire, rend toute idée de réutilisation absurde et profanatrice? Et bien, on peut toujours convoquer son avatar d'une autre dimension, d'un autre univers. Du coup, place au Captain Marvel du Cancerverse (oups, c'est dit), qui a su vaincre la mort (contrairement au notre) et qui depuis est même parvenu à l'anéantir. Tuer la mort, ça c'est original. Thanos, pour le coup, se voit investi d'une mission inattendue : en tant que Vrp parfait de la mort, en tant que nihiliste suprême, personne d'autre que lui n'est mieux armé pour rétablir l'ordre dans un monde où il n'est plus possible de passer l'arme à gauche. Thanos souffre, de surcroît. Il ne voulait pas revenir à la vie, ambitionne de vite retrouver l'oubli, et quand on sait les ambitions et la fourberie du titan, on peut s'attendre au pire. Les forces du bien (Gardiens de la Galaxie, Nova, Quasar, en tête de gondole) vont se retrouver attaquées par une version distordue de nos Vengeurs, et bénéficier de l'aide inattendue de celle qui les a trahis sur notre bonne vieille Terre 616 : la Sorcière Rouge, qui confirme donc sa tendance, tous univers confondus, à retourner sa cape et mettre ses compagnons dans l'embarras. Faites confiance à Wanda, et vous êtes surs d'avoir un bon gros coup derrière la tête, dès que vous tournerez le dos. L'ensemble fonctionne assez bien, c'est mouvementé et ça donne la pèche, c'est illustré brillamment par Miguel Sepulveda, avec l'aide de coloristes inspirés. Il manque un peu la fraîcheur et la (fausse) naïveté des sagas tissées par Starlin, mais peut être que je manque moi même de cet innocence qui m'avait tant fait vibrer à l'époque. Thanos Imperative se termine par le sacrifice émouvant de deux héros importants, dont l'un est vite revenu, tandis que l'autre a perdu sa place au sein du MarvelVerse au profit d'un successeur plus jeune et branché. Si vous avez délaissé Marvel cette dernière décennie et que vous voulez rattraper le temps perdu, ce Marvel Deluxe a de solides arguments pour vous attirer dans ses filets. 


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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...