THANOS IMPERATIVE : THANOS TOUT PUISSANT EN MARVEL DELUXE

On retrouve du cosmique ces temps-ci chez Panini, en concomitance avec le ras de marée Avengers Endgame. Retour de Thanos Imperative (nouvelle édition), récit en six parties à classer du coté des événements d'outre espace, qui viennent régulièrement ébranler l'univers Marvel, et qui commence par une mise en bouche, Thanos Imperative Ignition. La mise à feu, quoi. On croyait à l'époque le grand méchant mort, tué par sa némésis Drax le Destructeur, mais il n'en est rien. L'amant de la mort ne le reste jamais bien longtemps. C'est pourquoi il est dorénavant prisonnier des Gardiens de la Galaxie, et le sort qui lui sera réservé fait l'objet de débats entre ces derniers, qui ne sont pas tous d'accord sur le sens à donner à cette résurrection et à cette détention. Pendant ce temps, il se passe d'étranges phénomènes à la limite de la faille qui sépare notre univers de celui apparu quelque temps auparavant, comme conséquence des soubresauts cosmiques imaginés par Abnett et Lanning. Cet autre univers qui pointe le bout de son nez, c'est le Cancerverse, et la mort y a été bannie. La vie toute triomphante, donc, et ce n'est pas forcément un bien. Nova s'y rend pour remettre un peu d'ordre mais il fait une rencontre fort déplaisante : Adam Magus, la version distordue d'un Adam Warlock devenu fou, et dont la puissance de frappe est particulièrement redoutable. Les dessins de Brad Walker, bien qu'un peu figés par moments, sont plaisants. Il évoque un peu un Tom Raney plus posé et moins porté aux distorsions physiques, pour rester dans les artistes qui se sont déjà illustré sur ce type de série. Cerise sur le gâteau, la révélation de l'être qui se cache derrière tous ces préparatifs de guerre. Un vieux fantasme de lecteurs Marvel. Un héros de légende, une de ces figures inattaquables qui a marqué durablement notre enfance (on fait durer le sispens mais depuis vous dvez l'avoir lu, non?)... Ici c'est devenu un vilain tout puissant, bien décider à être celui qui va mettre le cosmos entier à sa botte. Tout ceci est bien sur une suite directe de ce qui a été narré dans War of Kings/Realms of Kings, qui succédaient aussi à Annihilation. Et  nous montre que la balance entre la vie et la mort doit toujours être scrupuleusement respectée, car la première citée n'est pas forcément un bien absolu, si elle n'est pas placée dans la perspective (certes effrayante) de la seconde.

Que faire quand la mort d'un personnage, désormais légendaire, rend toute idée de réutilisation absurde et profanatrice? Et bien, on peut toujours convoquer son avatar d'une autre dimension, d'un autre univers. Du coup, place au Captain Marvel du Cancerverse (oups, c'est dit), qui a su vaincre la mort (contrairement au notre) et qui depuis est même parvenu à l'anéantir. Tuer la mort, ça c'est original. Thanos, pour le coup, se voit investi d'une mission inattendue : en tant que Vrp parfait de la mort, en tant que nihiliste suprême, personne d'autre que lui n'est mieux armé pour rétablir l'ordre dans un monde où il n'est plus possible de passer l'arme à gauche. Thanos souffre, de surcroît. Il ne voulait pas revenir à la vie, ambitionne de vite retrouver l'oubli, et quand on sait les ambitions et la fourberie du titan, on peut s'attendre au pire. Les forces du bien (Gardiens de la Galaxie, Nova, Quasar, en tête de gondole) vont se retrouver attaquées par une version distordue de nos Vengeurs, et bénéficier de l'aide inattendue de celle qui les a trahis sur notre bonne vieille Terre 616 : la Sorcière Rouge, qui confirme donc sa tendance, tous univers confondus, à retourner sa cape et mettre ses compagnons dans l'embarras. Faites confiance à Wanda, et vous êtes surs d'avoir un bon gros coup derrière la tête, dès que vous tournerez le dos. L'ensemble fonctionne assez bien, c'est mouvementé et ça donne la pèche, c'est illustré brillamment par Miguel Sepulveda, avec l'aide de coloristes inspirés. Il manque un peu la fraîcheur et la (fausse) naïveté des sagas tissées par Starlin, mais peut être que je manque moi même de cet innocence qui m'avait tant fait vibrer à l'époque. Thanos Imperative se termine par le sacrifice émouvant de deux héros importants, dont l'un est vite revenu, tandis que l'autre a perdu sa place au sein du MarvelVerse au profit d'un successeur plus jeune et branché. Si vous avez délaissé Marvel cette dernière décennie et que vous voulez rattraper le temps perdu, ce Marvel Deluxe a de solides arguments pour vous attirer dans ses filets. 


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