La première fois que Matthew Rosenberg a lu une histoire avec la belle Jean Grey, c'était lorsqu'il était môme, après avoir emprunté les comics du frère aîné, et s'être enfermé dans les toilettes. Hum, oui, la fin de la phrase prête à équivoque, alors mieux vaut l'oublier... Toujours est-il que le scénariste est un vrai amoureux de la rouquine, et que son départ (définitif, humour) de l'univers Marvel a fait naître en lui un vide qu'il est bien heureux aujourd'hui de combler.
Et tout ceci grâce à une mini série qui s'intitule sobrement The Resurrection of Jean Grey. Tout est dit. En fait, ça ressemble fort à une énième aventure des X-Men. Un phénomène étrange se produit dans une bourgade américaine, deux enfants inanimés qui flottent au dessus de la surface du sol, du sang à la tête, mais sans blessure apparente. Cerebro a relevé une émission d'énergie inconnue, en trois points du globe, et les mutants se séparent donc en trois équipes, les amenant dans l'ancienne demeure du Club des Damnés, au Pole Nord, et au Monastère du Mont St Francis (repère des Acolytes).
Pire encore, un grand de nombre de mutants dotés de pouvoirs psychiques semblent avoir disparus, alors que les trois équipes de X-Men différentes, censées enquêter sur les trois point chauds sus nommés, se retrouvent face à des adversaires improbables, des sortes d'apparition qui finissent par s'évanouir comme elles se sont manifestées...
Là où Rosenberg est assez fort, c'est en brouillant les pistes. Amener le retour de Jean d'emblée, de but en blanc, aurait été abrupte et décevant, alors le scénariste étoffe l'ensemble avec tout un ensemble de strates narratives, au risque qu'on n'ait pas forcément toutes les réponses, par ailleurs. Le dessin est tout de même confié à deux artistes qui savent y faire, puisque Leinil Yu et Carlos Pacheco ont bien peu à prouver aux Marvel fans que nous sommes. Yu assure cependant le service minimum. Lui en tiendra t-on rigueur? Non, car on devine que l'artiste a du dessiner en train de bailler à sa table, tant on lui demande de mettre en scène des dialogues, de la parlotte, des moments statiques, où un metteur en scène comme lui est probablement sous-employé. Du coup il ne s'applique guère, et nous la rejoue "planches pas toutes très jolies" comme en début de carrière, par ailleurs. L'ensemble reste plaisant, voire agréable, mais souffre d'un final qui n'explose pas, et ramène Jean parmi nous sans nous faire sauter de la chaise. Une très longue attente, qui méritait peut-être plus de grandiloquence, de majestuosité. Et moins de verbiage.
Achetez le retour de Jean Grey chez Panini
Likez notre page Facebook, soutenez UniversComics
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!