BLEED THEM DRY : NINJA/VAMPIRE ACTION CHEZ HI COMICS!


 Une des raisons pour lesquelles ce Bleed them dry pourrait bien être un joli succès, c'est la pluralité des styles et des sujets qui sont présents dans cette histoire. Vous aimez les vampires, vous aimez aussi les enquêtes policières, vous préférez l'action ou encore voir des ninjas... tout ceci vous attend et fait partie du voyage. Nous sommes en 3333, dans la cité-Etat d'Asylum, et la Terre a bien changé. Tout d'abord les vampires existent! Ce n'est pas qu'une fable; la population a fini par s'habituer et ils vivent en plus ou moins bon rapport avec les humains. Les faits se déroulent dans une ville japonaise ultra sophistiquée et stratifiée, où en fin de compte les vampires se comportent comme les humains lambdas. On en trouve des bons, on en trouve des moins bons, et il y a même des gens qui aimeraient bien le devenir et qui occupent donc un statut un peu à part, puisque ils peuvent aller jusqu'à infecter volontairement. La situation devient explosive lorsque un mystérieux tueur de vampires s'en prend aux immortels. Impossible de savoir qui il est et comment il fait pour atteindre ses cibles, mais il ne rate jamais son coup. Au bout du quatrième meurtre, il est temps pour la détective Harper Halloway de mener l'enquête. Elle est accompagnée par Atticus Blacke, un autre membre de la police locale, qui lui est un vampire, et donc connait un peu mieux la population interlope de la ville. Ce qui est bien pratique quand il faut récupérer des informations de manière plus officieuse. En apparence le duo semble bien fonctionner mais dans les faits, c'est très différent. Tout d'abord parce que Harper est du genre méfiante et consciencieuse, elle ne s'arrête pas aux évidences mais elle approfondit ses dossiers, jusqu'à ce que se dévoile vraiment la vérité. Ensuite parce que Atticus a la victoire facile; il met la main très rapidement sur le prétendu assassin, sans pour autant pouvoir fournir d'explications sur les moyens qu'il a mis en œuvre pour l'arrêter. Bon, le lecteur n'est pas dupe et d'entrée il a la puce à l'oreille... quelque chose de particulier se trame là-dedans, et il est vraisemblable que notre propre détective soit en fait quelqu'un de beaucoup moins ragoutant. Et bien ça ne manque pas, voici que notre vampire policier semble être en réalité quelqu'un de différent de ce qu'il voudrait faire croire... à partir de là Bleed them dry explose littéralement, dans le sens où l'action peut monter de plusieurs crans, et le récit empreinte alors de multiples chemins de traverse qui incluent donc également des ninjas. Attention, le parcours va être chaotique, accrochez vos ceintures! 



Si le premier numéro de cette série est avant tout consacré à l'exposition des faits, et peut même sembler confus dans sa partie initiale, tout devient ensuite clair et très rythmé, car Eliot Rahal parvient à donner corps et épaisseur psychologique à ses personnages principaux, sans même sembler faire beaucoup d'efforts pour y parvenir. Le plaisir de tomber parfois sur une lecture qui parait de prime abord trop riche en informations, mais devient rapidement une évidence! Le second numéro est celui des révélations. Les premières pistes sont contredites, ou tout du moins approfondies et explicitées. Avec l'origine des vampires, comment les immortels ont pu prendre place parmi les hommes, la réaction de ces derniers, et l'explication de la présence des ninjas dans le récit, tout en suivant l'évolution forcée d'Harper, qui va devoir reformater de fond en comble sa place et son identité (je vous laisse le soin de découvrir pourquoi et comment, c'est vraiment un des enjeux majeurs de Bleed them dry). Autre excellente pioche, le dessinateur Dike Ruan. Tout le monde ne le connaît pas encore (on l'a vu chez Marvel, avec Spider-Verse ou Shang-Chi), même si ceux qui suivent notre page Facebook, où on vous propose les plus belles œuvres (covers, commissions...) des artistes du monde entier, ont déjà croisé ce dessinateur chinois adopté par l'Italie, au style nerveux, ultra efficace, qui excelle dans les corps à corps, l'occupation de l'espace, faire vivre une planche sans la surcharger, sans effets spéciaux, rien qu'en y insufflant force vitale et dynamisme, l'ensemble très bien appuyé ici par les couleurs de Miquel Muerto. L'occasion de rappeler deux vérités éditoriales. Aux States il y a une vie en dehors du grand duopole Marvel/Dc, voire Image. Vault Comics est la maison naturelle de Bleed them dry, par exemple. En France aussi, nous avons de splendides étiquettes et des éditeurs passionnés, qui osent sortir des sentiers battus. Hi Comics se constitue un catalogue "indie" qui force le respect. La balle est dans votre camp. 




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