LE PODCAST "LE BULLEUR PRÉSENTE : MARY JANE

Mary Jane Kelly. L'album de la semaine présenté par le podcast "Le bulleur" nous démontre qu'on peut être l'héroïne du histoire et en être deux fois la victime. A tout juste 19 ans, la jolie Mary Jane débarque dans la ville de Londres de la fin du 19e siècle... vous l'avez compris, c'est la période durant laquelle un certain Jack l'éventreur fait des siennes; oui mais voilà, le danger le plus grand pour une jolie jeune fille pauvre en détresse et acculée à la misère, ce n'est pas forcément de rencontrer la lame de l'assassin, mais c'est tout simplement de sombrer dans l'indigence la plus totale, de dépendre des autres, au point de se faire exploiter et de sombrer dans la prostitution. C'est tout ceci que raconte cet album qui met donc en avant à un parcours, une destinée, dont le côté tragique n'est même pas forcément celui que l'on pourrait deviner au départ. Frank Le Gall et Damien Cuvillier sont aux manettes de ce récit, superbement illustré, avec de belles planches cotonneuses et en demie teinte, splendides. Le podcast "Le bulleur" nous présente donc cette très intéressante bande dessinée, avec comme à chaque fois en cadeau bonus l'actualité du neuvième art... à écouter pas plus tard que tout de suite grâce au lien ci-dessous.





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BIRDS OF PREY : LE FABULEUX NANARD AVEC HARLEY QUINN

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on a pris notre temps avant de vous livrer une opinion, forcément tranchée, sur ce Birds of Prey : la fabuleuse histoire de Harley Queen. Plusieurs motifs à cela, avec entre autres le peu d'attrait pour un long métrage annoncé par un trailer désastreux, ou encore les premiers retours assassins d'une certaine presse dont nous avons tendance à nous fier. Certes, il y a aussi tous ces bloggeurs et influenceurs régulièrement invités aux avant-premières, qui pour un gadget, une figurine, et la promesse d'être là pour d'autres moments bien plus exaltants (The Batman, par exemple) ont joué la montre, défendu l'indéfendable, trouvé une série d'excuses pour ce qui apparaît être un nanard colossal. Car oui, après être sorti de la salle, il ne me restait plus que l'évidence, celle d'avoir immolé six euros (Dieu merci je bénéficie d'un tarif sympathique) sur l'autel de la grande cause des comics, en sachant pertinnement que tout ceci est en pure perte.
Harley Quinn, donc, qui vient d'être lâchée par son petit ami, le Joker. Premier gros malentendu. Le Joker on vient de le voir au cinéma, et ce fut une claque pour beaucoup de monde, un Oscar pour l'acteur du rôle, un grand film intelligent et exigeant, qui tourne le dos à la pochade super-héroïque trop souvent offerte au grand public. On imagine mal que ce Joker là soit l'amant de cette pimbêche pétasse en mini short, qui tente d'oublier son cheri en ingurgitant les pires cochonneries devant la télévision, et en cherchant des noises aux mauvaises personnes. Pour le cinéphile averti, c'est improbable, et perdu d'avance. Là où ça passe, c'est pour ce public qui souhaite avant tout "un film décomplexé et jubilatoire" comme si il était impossible de faire quelque chose de décomplexé et de jubilatoire, sans prendre la cible visée pour un ramassis d'ados passifs à gaver comme autant d'oies crédules. James Gunn et les Gardiens de la Galaxie ont prouvé le contraire, mais on parle là d'un type qui a une vraie vision du divertissement pour tous, qui s'insère de surcroît dans un univers partagé inoffensif et lisse, mais qui s'y connaît en story-telling et en savoir faire. Ici c'est du grand n'importe quoi, avec un découpage cahotique, des effets de manche au montage omniprésents et inutiles, un long métrage agité du bocal qui saute dans tous les sens pour faire oublier qu'il n'a pas grand chose à dire, quand le calme reprend ses droits, par brefs instants. 


Les Birds of Prey, c'est à dire les oiseaux de proie, ce sont Harley Quinn, mais aussi Renée Montoya, de la police de Gotham (alcoolique, en odeur de déchéance), Dinah Lance (Black Canary, et ses pouvoirs soniques qu'elle utilisera...une seule fois de tout le film), Helena Bertinelli (Huntress, absolument aucun charisme), et une petite voleuse de passage (censée être Cassandra Cain. Juste "censée"...) qui sert à insuffler un peu d'humour à l'ensemble, et à donner le ton, avec le vol d'un diamant hors de prix, puisque possédant en son sein les coordonnées nécessaires pour accéder au trésor incommensurable de la famille mafieuse décimée des Bertinelli (oui, un carnage à la base de la vocation de cette Huntress dont personne ne connaît le nom de code, un des running gags de la seconde moitié du long métrage). Le grand méchant, car il y en a un, c'est Ewan McGregor, grimé en une sorte de Bono Vox effiminé sous cocaïne, pour le pire cabotin de l'histoire des super-héros : Black Mask, qui est encore plus ridicule quand il l'enfile, son masque! En fait, presque tout tourne autour de Margot Robbie. Les Birds of Prey, c'est avant tout le parcours d'une vilaine pas si vilaine, d'une dingue qui a encore un fond de coeur et de compassion, ce qui tranche assez avec ce qu'on serait en droit d'attendre de celle qui a partagé les méfaits d'un nihiliste dangereux comme le Joker. Ah les femmes, et leurs coeurs d'artichaut, elles en font parfois des bétises, mais elles savent se racheter, et puis c'est l'ère du féminisme badass, et Harley Quinn fait plus recette quand elle est présentée comme le pendant DC et sexualisé de Deadpool, que lorsqu'elle rêve de meurtre de masse avec son chéri grimé. Comme si ça ne suffisait pas, l'ensemble est lourdement surligné par la voix of de Margot, qui nous explique dans le détail ce qu'on avait déjà compris, ou ce que la réalisatrice Cathy Yan a eu la paresse de présenter autrement. C'est ainsi que nous découvrons les Birds of Prey, par exemple (mention spéciale pour Huntress, qui tombe carrément à plat) ou que nous faisons la jonction entre les raccords temporels qui emberlificotent l'histoire. Le final enterine définitivement l'idée qu'est née une équipe, une association au féminin, mais franchement, à ce stade, le spectateur en a assez et il lorgne sur la sortie depuis déjà de longues minutes, et la pensée d'une suite, avec ou sans Harley Quinn (sans, ça serait carrément du suicide insensé) est loin de faire saliver, plutôt en mesure de ficher la nausée. Bref, les "Oiseaux de proie" nous prennent un peu pour des pigeons. 



Assez plaisanté, préférez lire les comics. Une idée :


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SILVER SURFER BLACK : LA NOIRCEUR ET LA REDEMPTION SELON DONNY CATES

Le scénariste qui a pris le plus de galon ces deux dernières années chez Marvel? Ne cherchez pas, la place est occupée par Donny Cates, qui a replasmé à sa manière l'univers cosmique local, ainsi que le personnage de Venom, tout en tissant des liens évidents entre ses créations, pour une sorte de Catesverse qui séduit le plus grand nombre de lecteurs. Preuve en est une fois de plus, avec le bon vieux Surfeur d'Argent.
Silver Surfer Black est une mini série en cinq volets réalisée en la compagnie de Tradd Moore, déjà repéré sur la trilogie de Luther Strod ou sur les pages de Ghost Rider. Elle prend son essor suite aux événements survenus quelques jours auparavant dans Guardians of the Galaxy. Dans le premier numéro des Gardiens de Cates, après avoir découvert le testament de Thanos devant certaines des figures les plus puissantes de l'univers Marvel, nous avons en outre assisté à l'embuscade de l'Ordre Noir pour récupérer les restes de leurs cinglé de modèle. L'attaque surprise des adeptes de Thanos provoque l'ouverture d'un trou noir à l'intérieur duquel Norrin Radd, Beta Ray Bill et d'autres personnages du cosmos Marvel sont aspirés. Dans les toutes premières pages Cates nous montre comment le héraut de Galactus utilise sa puissance cosmique pour pouvoir sauver les autres héros aspirés par le trou spatio-temporel, leur sauvant la vie, mais restant piégé à l'intérieur. Dans la solitude de l'oubli infini, le surfeur épuisé tombe, s'enfonçant de plus en plus profondément dans l'obscurité froide et insondable. Après des années de solitude, perdue dans l'obscurité, une lumière soudaine capte le regard de Norrin Radd, disparaissant cependant en quelques instants, englobée par une force obscure, avant que le héros ne puisse l'atteindre. S'appuyant sur le peu de pouvoir cosmique lui restant, le Silver Surfer, droit sur sa planche, parvient au point ultime où la lumière est apparue, pour clarifier ce qui s'est passé et trouver un moyen d'échapper au vide dans lequel il est aspiré. Ainsi commençe un nouveau voyage du Surfeur le plus mélancolique des comics, un voyage d'espoir et de rédemption aux confins de la galaxie, qui poussera le héros cosmique à réfléchir sur son histoire, son oeuvre et, avant tout, sur la nature de son être.

Cates le rappelle dès l'ouverture, ce Surfer là est un héros, mais il est tourmenté, et son âme doit portrer le lourd poids des exactions de Galactus, qui s'est baffré de planètes entières, ingurgitant des civilisations, sans que son "éclaireur" ne lève le petit doigt pour l'en empêcher. Cates met en scène la tristesse et la solitude et nous montre comment cela peut mettre en cause la nature même d'un héros comme le Surfer, dont les ans qui passsent font place à l'acceptation et au changement, après la torture mentale des débuts. Le personnage remonte le temps, se retrouve sur la planète des symbiotes, qui est en fait une cage pour Knull, leur dieu tout puissant, et entame un parcours qui s'attaque à son pouvoir, et le rapproche aussi de l'obscurité... Conçu comme une lettre d'amour et un hommage à son créateur Stan Lee juste après sa mort soudaine à l'automne 2018, le voyage du héros argenté pour échapper à la noirceur qui le dévore devient une allégorie du replis intime à la recherche de soi-même. Dans le contexte d'une odyssée cosmique délirante, l'enfant prodige de la Maison des idées est couvert de louanges, une fois de plus, pour avoir réussi à insérer une autre pièce dans la grande mosaïque qu'il a construite, élargissant sa cosmographie personnelle et ajoutant des éléments à sa mythologie. Avec lui, Tradd Moore réalise de petit prodiges graphiques de mise en page, avec une interprétation très personnelle des tourments métaphysiques du protagoniste, qui rejaillissent de manière très symbolique et délirante dans des dessins qui s'affranchissent de toute réalité objective, et explosent d'inventivité. Certes, les amoureux du "Marvel Style "des premiers temps pourront être déconcertés, voire scandalisés, mais dans le cas du Silver Surfer, et de sa dualité intérieure, on peut pleinement justifier ces libertés artistiques, bien plus audacieuses que nombre de planches "sages" d'artistes classiques du moment. Une expérience à tenter, assurément. 


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LA VISION UN PEU MOINS QU'UN HOMME : LE CHEF D'OEUVRE DE TOM KING

Retour chez Panini, dans un bel album complet, de la maxi série de Tom King, qui a su plaire au plus grand nombre, et concilier exigence artistique réelle. Vite, on s'y replonge.
La Vision n'est pas fait(e) de chair et de sang. Ce n'est pas non plus une simple créature mécanique, plutôt un synthézoïde, c'est à dire un androïde dotés de circuits cybernétiques si complexes qu'il semble être aussi humain que vous et moi, en certaines occasions. D'ailleurs au long de sa carrière, la Vision a connu l'amour et le mariage avec Wanda Maximoff, puis est devenu père de deux enfants. Hélas, les choses ont vite dégénéré (il serait trop long de tout vous expliquer ici) et le voici à nouveau sur le chemin de la maîtrise totale des émotions, à travers une expérience paradoxale : s'installer dans une petite bourgade paisible de Virginie, pour y vivre avec sa famille. Car oui, l'Avenger est désormais en couple, avec deux nouveaux jumeaux pour progéniture. Tous les quatre sont des synthézoïdes, les deux petits des croisements des schémas cérébraux de papa/maman, encore en développement, comme de vrais adolescents. Un mystérieux narrateur annonce d'emblée l'arrivée de personnages sur la scène, et leur mort tragique dans les flammes, alors que l'ambiance paisible et caricaturale de la petite maisonnette, avec jardin et american way of life rassurante, s'oppose totalement à la prophétie énoncée, celle de la fin des Avengers et même de notre monde, au terme de cette aventure! La Vision a sauvé la planète environ 37 fois, comme cela sera énuméré dans un épisode, mais pourra t-il sauver sa propre famille, Virginia, Viv et Vin, lorsque les événements tragiques vont commencer à se succèder, comme un terrible effet domino? Tout commence lorsque le Moissonneur rend visite à l'épouse synthézoïde et la menace, ainsi que ses enfants. Il s'agit là du frère de Simon Williams, dont les schémas cérébraux ont été employés pour bâtir la personnalité de Vision. Le vilain ressent une haine viscérale, et souhaite faire disparaître ces aberrations de la nature, mais il n'est pas de taille, bien qu'en mesure de produire des dégâts notables, comme envoyer la petite Viv sur la touche, en salle de réparation intense. Illusions, incertitudes, logique et illogisme, c'est autour de ces concepts que la vie quotidienne est rythmée au foyer, avec les discussions des époux synthétiques, et les micro-événements de tous les jours, de la visite de courtoisies entre voisins méfiants, à l'adaptation des "enfants" dans un milieu scolaire inadapté.

Une évidence s'impose : cet album ne ressemble en rien à aucune autre parution super-héroïque de ces dernières années. Ici la Vision est au centre d'un récit qui parle certes de meurtre, mais surtout des petits mensonges qui sont les fondations du bonheur, du besoin de cacher tout ou partie de la réalité pour ne pas souffrir, du sentiment d'aliénation que le quotidien des résidences pavillonaires américaines finit par exercer sur ces familles, prises au piège de la recherche de la perfection apparente. C'est à dire proposer une image lisse et respectable pour l'extérieur, quitte à ce que lorsque la porte se ferme, les choses soient bien différentes au foyer. Tom King sépare subtilement la trame en trois pistes distinctes. Les errances de la femme de Vision, qui ne se contrôle pas et se laisse gagner par les émotions (même synthétiques) et doit en payer le prix, remords compris. Le mari super-héros, qui pour vivre pleinement cette nouvelle expérience opte pour des choix sans retours, et les enfants, qui se heurtent à une adolescence compliquée, où les interrogations restent la plupart du temps sans réponse précise. En prime, la référence littéraire constante dans cet album est le Marchand de Venise, de William Shakespeare, qui interroge le sens et l'existence du sentiment de vengeance, et de l'amour si absolu qu'il engendre forcément le sacrifice. Nous sautons allégrement des considérations philosophiques à la science-fiction chère à Isaac Asimov, tout en gardant le format et les automatismes d'un comic-book, et si je peux me permettre, d'un extraordinaire comic-book.
Si ce thriller fonctionne aussi bien, c'est grâce à Gabriel Hernandez Walta, dont le style épuré et immédiat cherche avant tout à capter l'essence des émotions sans surcharger ses planches, et les couleurs toujours pertinentes de Jordie Bellaire, qui assombrit le propos et parvient à miner la sécurité du foyer par le simple jeu des teintes choisies, qui évoluent au fil des pages. Indispensable, ça va sans dire. 


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LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : SACRÉES SORCIÈRES

Dans le monde de la bande-dessinée française, Pénélope Bagieu a gagné ses galons de générale. On la retrouve dans un format moyen en couleurs, en ce début d'année, avec Sacrées Sorcières, adapté (librement) d'un livre de Roald Dahl. Les sorcières sont ici d'apparence normale, pas de vieilles mégères sur un balai, les crocs acérés. Ce sont des femmes comme les autres, qui prétendent en plus faire partie d'une association pour la défense des enfants, ce qui est la planque idéale pour en réalité mettre au point un plan maléfique. Face à elles se dresse un petit garçon de huit ans qui vient de perdre ses parents, et sa grand-mère, qui lui a tout révélé sur comment reconnaître les sorcières qui se dissimulent sous l'apparence de femmes normales, ces petits détails qui les trahissent. Et qui vont en effet les trahir!
Pénélope Bagieu propose ainsi sa version (expurgée, retravaillée, adaptée avec clairvoyance) de ce qu'elle considère comme un de ses premiers vrais chocs littéraires. C'est publié chez Gallimard et comme chaque samedi, c'est encore le podcast Le Bulleur qui vous en parlera le mieux. Nous relayons depuis quelques semaines les épisodes hebdomadaires de ce très bon podcast, et je vous encourage à y jeter une oreille au plus vite, en commençant par Sacrées Sorcières, ce samedi!





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NOMEN OMEN TOME 1 : TOTAL ECLIPSE OF THE HEART

Nomen Omen, Total Eclipse Of The Heart, raconte l'histoire de Becky, une jeune fille de 21 ans vivant à Manhattan, atteinte d'achromatopsie, où l'incapacité totale de percevoir les couleurs. En vérité, la chose ne semble pas avoir une grande influence sur la protagoniste qui poste toujours sur son profil Instagram, et rencontre en outre un bon succès avec ses photos originales.
Mais Becky vient de subir un événement particulièrement traumatisant, un accident de la route, qui a entraîné la mort de sa meilleure amie qui était aussi probablement quelque chose de plus. Malgré les efforts de ses amis les plus proches et de ses "deux mères" (belle vision de la famille "moderne" insérée par l'auteur), les célébrations de l'anniversaire de notre protagoniste n'ont pas les effets escomptés et pendant la soirée a lieu un premier événement incroyable: Becky commence à avoir des visions impromptues, de plus en plus réelles et plausibles, mais la dernière, la plus menaçante, semble être quelque chose de plus angoissant qu'un simple rêve. Un homme, peut-être un démon, lui arrache le cœur après l'avoir capturée, et l'emporte avec lui, affirmant l'avoir recherchée depuis si longtemps. Un  rêve, vous avez dit? 
A son réveil, Becky est encore plus confuse et perturbée qu'auparavant. Au terme de la soirée cependant, ses amis vivront une expérience tout aussi incroyable: ils assisteront à l'affrontement, dans les rues de New York, entre des êtres surnaturels qui ont certes l'apparence d'hommes, de garçons ou de filles, mais dotés de pouvoirs ...

Ces créatures sont des légendes, des êtres magiques d'une autre dimension que nous connaissons d'une manière ou d'une autre à travers les histoires et les mythes, transmis de génération en génération par la littérature notamment, mais qui existent réellement.
Bon, voilà pour le pitch dans les grandes lignes. D'entrée de jeu Nomen Omen submerge presque le lecteur d'informations, de coups de théâtre, de pistes possibles. Cette lecture se veut très moderne, dense, et fonctionne en oignon, tant il y a à dire et à révéler. Un soupçon de Neil Gaiman, une poudrée de Fables, et un glaçage à base de fantasy et de magie, et vous obtenez une oeuvre qui voudrait parler des histoires, des mythes fondateurs, du processus artistique même, et de la création de la vie. La meilleure chose selon nous, c'est le dessin de Jacopo Camagni, très réussi, qui est capable de conjuguer le meilleur des comics américains avec un trait qui se plait à verser dans le manga dans nombre de vignettes. Tout ceci vit et explose, avec aussi le choix intelligent de produire de belles pages en noir et blanc quand l'handicap de la protagoniste l'exige. On a toutefois un peu de mal avec le choix du scénariste, Marco Bucci, de privilégier la quantité d'informations transmises aux lecteurs, et la tentation de densifirer d'emblée un univers complexe et stratifié, au détriment de la lisibilité et de la fluidité narrative. Nomen Omen veut en dire beaucoup mais dans la précipitation, et sans avoir structuré clairement son argumentation. C'est du haut niveau, de l'ambitieux, mais avec un arrière goût brouillon qui gâche un peu la fête. C'est le premier tome, sur trois au total, et Panini le propose au prix découverte de dix euros.



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LE THOR DE JASON AARON : UN RUN DU TONNERRE

Thor, de Jason Aaron. S'il y a un auteur qui a durablement marqué un des personnages historiques de Marvel, ces cinq six dernières années, voilà notre candidat idéal. Aaron, c'est celui qui a remis Malekith au centre de la scène, préparé une terrible Guerre des Royaumes, géré tout le passage du Thor indigne, remplacé par Jane Foster. Bref, on ne s'est guère ennuyé durant sa prestation, magnifiée par des dessins de grande qualité, avec en fers de lance Esad Ribic puis Russel Dauterman. Nous vous présentons aujourd'hui le premier volume de la complete collection, en vo, chez Marvel, qui reprend les épisodes 1 à 18 de la première série écrite par Aaron. De Gorr le massacreur de Dieux, à l'accession de Malekith au titre de souverain des Elfes Noirs. Une review en vidéo, avec de quoi vous donner envie de vous (re)plonger dans ce qui est une des vraies réussites récentes de la Maison des Idées. Par Asgard!






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SPIDERMAN L'HISTOIRE D'UNE VIE : PETER PARKER AU FIL DES ANS...

On reproche parfois aux personnages de comics de ne pas vieillir, et ce n'est pas faux... prenez le cas de Peter Parker par exemple. Au départ il s'agit d'un adolescent de 15 ans qui est mordu par une araignée radioactive et devient ainsi un type avec des pouvoirs formidables, appelé à endosser le masque mondialement célèbre de l'Homme Araignée. Au fil des ans Parker est devenu étudiant, photographe, adulte responsable et marié, il a eu un clone, est mort, revenu à la vie, a vécu tant d'aventures.. et pourtant c'est toujours et encore un type fringant et jeune, qui aurait même, selon une récente aventure, pas plus de 25 ans. Il est normal qu'on se pose de temps en temps la question : que se serait-il passé si Parker avait vieilli depuis cette première aventure écrite par Stan Lee, si le temps s'était écoulé normalement? La réponse figure dans cet album magnifique écrit par Chip Zdarsky et dessiné par Al Bagley. Au fil des décennies la vie de Parker change, et le héros lui-même subit les affres du temps. C'est un superbe hommage aux 80 ans de Marvel et en même temps à toute la carrière du tisseur de toile; je vous invite à découvrir notre review vidéo ci dessous, qui pourrait bien vous donner envie d'investir dans ce qui est indiscutablement un des albums de l'hiver chez Panini Comics.




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LE PODCAST " LE BULLEUR" PRÉSENTE : L'AMANT

Ce n'est un secret pour personne que les gens lisent de moins en moins... du coup pour découvrir une oeuvre littéraire, il est souvent plus facile de passer par le cinéma, tant les adaptations sur grand écran sont légions. Mais on trouve aussi parfois des adaptations en bande dessinée, comme c'est le cas pour l'Amant de Marguerite Duras, qui a obtenu au passage le prix Goncourt en 1984. Il se trouve que l'oeuvre de Kan Takahama est assez fidèle à l'original et en épouse bien les enjeux esthétiques et l'atmosphère, dans ce qui est une bande dessinée à mi-chemin entre le manga et le 9e art plus "européen"... L'histoire, comme vous le savez probablement, est celle d'une jeune fille française en Indochine dans les années 30, âgée de 15 ans, qui s'éprend d'un riche et jeune chinois séduisant. La différence culturelle, mais surtout sociale, entre ces deux individus, fait que l'histoire nait sur de très mauvaises bases et en effet, cela ne se termine pas bien, mais c'est un récit initiatique intéressant et minutieux qui est livré ici, disponible chez la maison d'édition Rue de Sèvres, qui a tendance à se spécialiser dans le genre de l'adaptation littéraire. Je vous raconte tout ceci car nous sommes samedi, autrement dit le jour où nous partageons le podcast le Bulleur, qui vous propose chaque semaine l'actualité de la BD et une chronique complète et détaillée sur une sortie marquante. Bref, vous avez juste à suivre le lien en dessous pour profiter avec plaisir du nouvel épisode du podcast!




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IT COMICS : LE MEILLEUR DU COMIC-BOOK INDEPENDANT ITALIEN

IT Comics, mais de quoi s'agit-il vraiment? En fait, nous sommes ici devant une étiquette italienne de comics indépendants, qui a depuis quelques années gagné ses galons chez nos amis transalpins, au point de devenir une petite référence en la matière. Ceci, c'était avant. Car depuis début 2019, IT Comics, en partenariat avec UniversComics, propose également des ouvrages en langue française. Le meilleur de la production italienne est en effet traduit puis adapté, et trois albums ont vu le jour l'an passé : Pop (de Fabiano Ambu), Sladkiy (de Vorticerosa) et Pantapolis ( de Walter Trono). Cette année, rebelotte avec deux nouvelles sorties, Jospeh (de Davide Barzi et Fabiano Ambu) et L'Homme à la valise (de Vorticerosa). Pour en savoir plus, au sujet des histoires, du contenu, des thèmes abordés, il suffit de regarder la petite vidéo ci-dessous, qui vous dira tout ce qu'il faut savoir sur ces nouveaux comics d'un autre genre. Si vous êtes tentés par la découverte de l'un de ces ouvrages, vous trouverez aussi dans cette vidéo les tarifs, et il suffira de nous joindre (en commentaire, ou par message privé directement sur notre page Facebook www.facebook.com/universcomics) pour placer votre commande. Excellente fin de semaine à tous!



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LOCKE AND KEY : EPOUVANTE ET MYSTERES AVEC JOE HILL ET GABRIEL RODRIGUEZ

Je ne vais rien vous apprendre, lorsqu'une série de comics a droit à son adaptation télévisuelle, il y a de fortes chances pour que de nombreux nouveaux lecteurs se ruent dessus, ou tout du moins découvrent son univers propre. Netflix proposant donc Locke and Key, un projet maintes fois annoncé, retoqué, modifié, il est donc probable que celles et ceux qui n'ont jamais ouvert un volume de la série (publiée chez Milady, puis chez HI Comics) ressentiront l'envie, ou tout du moins la curiosité, de voir de quoi il retourne.
En gros, il s'agit d'une famille, les Locke, qui part s'installer, de force, dans une élégante et mystérieuse demeure de la Nouvelle-Angleterre, à Lovecraft (le nom est déjà un indice en soi...). De force, car le déméngement intervient suite au meurtre brutal du père, et le viol de la mère, par un adolescent complétement dingo, camarade de lycée de l'ainé des Locke. Ce dernier, Tyler, l'a neutralisé et défiguré, et il a tué son complice, ce qui fait qu'il rumine malgrè tout un fort sentiment de culpabilité, amplifié par les rapports cahotiques qu'il entretenait avec son géniteur décédé (il souhaitait même parfois sa mort!). Kinsey fait de son coté tout ce qu'elle peut pour se rendre transparente et ne pas devenir "la victime dont on a pitié" alors que le petit dernier, Bode, va vivre une expérience métaphysique en franchissant une des portes du manoir, sortant de son corps, pour errer sous forme de fantome, à la rencontre de ceux et ce à qui ou quoi il pense. Le manoir, donc. Il porte le nom de Keyhouse, la maison des clés. Car de clés il va être question dans cette série (ça n'importe quel novice pouvait y arriver...)
Bon, il s'avère que le père, Rendell Locke, n'avait pas forcément dit toute la vérité à ses enfants... Que le lieu où il a grandi recèle bien des mystères, et pas des plus ragoûtants. Locke and Key, écrit par le romancier Joe Hill, c'est un titre qui joue beaucoup sur l'horreur, le suspens, qui prend assez vite aux tripes, car la narration est fluide, intelligente, dévoile tout autant qu'elle attise de nouvelles pistes, pour composer une mosaïque vertigineuse où les révélations succèdent aux écrans de fumée.




Les personnages sont tous parcourus de failles et de doutes qui les humanisent. La mère touche trop souvent à la bouteille, l'ainé réprime une violence qui le dégoûte en même temps, Kinsey est paumée, et le petit dernier trop jeune pour être pris au sérieux quand il découvre les prémices d'un insondable mystère. Et dans le fond d'un puits du manoir, se trouve une étrange créature qu'on imagine être dans un premier temps une sorcière, et qui va utiliser à la fois l'assassin des Locke, et le benjamin de la famille, pour arriver à ses fins et entamer la reconquête d'une série de clés, de passes-partout, qui ouvrent des portes sur ailleurs, sur partout.
Gabriel Rodriguez au dessin est vraiment très bon. Tout d'abord, sa composition des planches laisse parfois poindre quelques saillies franchement bluffantes, et le style propre et assez réaliste est un bon choix pour fidéliser le plus de lecteurs possibles. Le manoir de Keyhouse devient une toile de fond crédible, minutieusement représentée, et tous les jeunes héros sont attachants et caractérisées de belle manière. Locke and Key est vite addictif, fait frissoner, s'interroger. C'est une de ces séries encore trop méconnues du vrai grand public, qui dépasse largement le cadre des "comics" traditionnels, pour aller séduire au sens large les amateurs de bd.  



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SHARKEY LE CHASSEUR DE PRIMES : MARK MILLAR ET SIMONE BIANCHI DANS L'ESPACE

Mark Millar est incontestablement le grand maître des mini séries produites en chaînes, et confiées à des artistes de très grand talent. Sa créativité est en effervescence continue, il s'entoure toujours de noms ronflants, et Sharkey, sa nouvelle création à paraître chez Panini, ne fait pas exception. Voici venir Simone Bianchi à bord, un des dessinateurs européens les plus doués de sa génération, qui se fait trop rare depuis quelques années.
Sharkey, c'est le nom d'un chasseur de primes intergalactique. Il est criblé de dettes, donc chaque mission peut lui permettre de se remettre à flot, et en attendant il voyage dans la cosmos à bord d'un vieux camion de marchand de glace transformé en astronef. Physiquement, c'est Freddie Mercury en violet, avec une alopécie qui a lui a épargné le crâne de chaque coté des oreilles. On le rencontre alors qu'il est nonchalamment installé à un bar, tout occupé, dans le même temps, à se faire draguer par une étrange et jolie cliente, dont l'ambition dans la vie est de devenir une créature mécanique, une intervention chirurgicale après l'autre, et à arrêter un criminel capable de se dédoubler en 38 petites versions de lui-même, qui vont tenter de fuir, cela va sans dire.
C'est d'emblée du Mark Millar. C'est à dire que c'est éminemment sympathique et attachant, y compris quand apparaît un jeune gamin qui demande de l'aide à Sharkey (qui se sent un peu responsable, et on le comprend), ou le concurrent de notre héros, lui aussi chasseur de primes, aux méthodes expéditives et singulières. Mais les personnages sont très vite brossés, l'action et la truculence prenent le devant sur toute tentative de vraie approfondissement. Est-si en fait Millar avait raison, et ce type de comic-book, c'était avant tout du fun en barres? 




Bon, ce n'est pas seulement ça. Au fil des pages, le rapport entre Sharkey et son petit protégé va s'étoffer, et le gamin, bien utile quand on l'installe au poste de pilotage, sera aussi bien une peste parfois horripilante qu'une ressource inattendue, capable in fine de faire brèche dans la carapace machiste du héros. Millar ramène aussi les amours défunts de Sharkey, qui se retrouve à faire équipe avec son ancienne moitié, et les rivalités mortifères entre chasseurs de prime, prêts à tout, entre trahison et rebondissements, pour empocher le pactole promis et mettre la main sur les criminels ou voleurs les plus enviés de la gamaxie. Du classique dans la forme, rien de très novateur, mais de l'aventure, de la vraie. 
Ce qui singularise l'ensemble, finalement, c'est outre cet humour décalé, un Simone Bianchi qui instaure une ambiance futuriste et oppressante, dans une espèce de monde techno-organique impressionniste, avec une palette de couleurs et de textures froides qui sont vraiment fort jolies à voir. Rien que pour l'aspect graphique, on vous recommande Sharkey, où vous trouverez aussi un montage audacieux des planches, une vraie oeuvre personnelle et enlevée, artistiquement parlant. Ce ne sera pas la lecture de l'année, mais c'est globalement réussi, et bien troussé. 


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LE PODCAST "LE BULLEUR" PRÉSENTE : WILD WEST TOME 1

Nous mettons le cap sur l'ouest américain pour l'épisode de la semaine du podcast "le Bulleur"; en effet, il s'agit de retrouver le tome 1 d'une nouvelle série publiée chez Dupuis, Wild West, qui met en scène le personnage de Calamity Jane. Point de concession à l'histoire romanesque des Etats-Unis, ici nous sommes vraiment dans l'ouest le plus sauvage où la violence et la loi du plus fort font que l'on a plus de chances de mordre la poussière que de parvenir à réussir une brillante carrière. L'héroïne de notre histoire en est encore aux prémices de sa "légende", à savoir qu'elle travaille dans un bordel sous le nom de Marthe Cannary... C'est sa rencontre avec la gachette James Butler Hicock qui va faire basculer son existence. Une bande dessinée au trait réaliste de Thierry Gloris et Jacques Lamontagne, qui ravira les amateurs de colts et de destins hors norme La meilleure des façons pour découvrir Wild West, c'est outre acheter l'album, ce qui va de soi, jeter une oreille voire les deux sur le podcast, le lien est juste en dessous. Ce sera aussi l'occasion de retrouver tout le palmarès du Festival d'Angoulême ainsi que l'actualité du 9e art. Et si vous voulez nous retrouver nous en live, pour de vrai, nous sommes aussi au festival du Play Azur à Nice, jusqu'à dimanche soir.






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X-FACTOR EPIC COLLECTION VOL.8 : X-AMINATIONS

X-Factor! Comme toutes les équipes qui marchent et qui plaisent aux lecteurs, celle-ci est particulièrement dysfonctionnelle; organisée autour de Alex Summers, le frère de Cyclope, Facteur X est au service du gouvernement. Si elle obtient des résultats évident, on ne peut pas dire que ses membres soient tous très équilibrés. Ce ne sont pas les problèmes qui manquent, avec par exemple la jeune Rahne (Wolsbane), qui est plus ou moins prisonnière de sa forme animale depuis que le génégénieur de l'île de Genosha a trafiqué son ADN et a uni son esprit avec celui du leader de sa formation. Ne parlons pas non plus de Quicksilver, toujours aussi imbu de lui-même et qui a bien du mal a trouver sa place parmi les autres mais aussi à réparer son couple avec Crystal. Dans ce volume 8 de la formidable Epic Collection l'aventure commence avec trois épisodes issus d'un des plus grands crossover mutant des années 90, X-Cutionner's song, puis nous retournons sur l'île de Genosha où un nouveau gouvernement, plus favorable aux mutants, fait face à une crise sanitaire sans précédent, c'est à dire l'apparition du virus Legacy.  Au passage Jamie Madrox -l'homme multiple- va être contaminé, ce qui constituera un des fils narratifs de ce gros volume.



Ce sera l'occasion aussi de retrouver un certain Random, chasseur de primes mutant particulièrement violent, mais qui cache lui aussi des failles profondes. Son but est d'éliminer Polaris; il a été payé pour cela mais bien entendu rien ne se passera comme prévu! Un autre épisode totalement jouissif nous est proposé, celui où tous les membres de X Factor sont analysés par le psychologue des héros, le docteur Samson. Nous assistons aussi à la passation de pouvoir entre le docteur Valérie Cooper et Forge, qui devient ainsi le nouvel agent de liaison officiel sur le terrain. Enfin c'est la terrible menace de Haven, une espèce de dingue illuminée qui promet le paradis sur terre, à condition que vous acceptiez de sacrifier les trois quarts de la population de la planète. C'est une ennemie particulière, car plus que la force physique, elle tente d'employer la persuasion, et d'ailleurs elle parvient même à recruter Rahne, puisqu'elle est la seule à pouvoir la guérir et lui faire recouvrir forme humaine, sans conséquence pour son esprit. Un peu de bla-bla new age et de mysticisme pour clôre ce pavé. 
La fin du run de peter David est peut-être légèrement inférieur au début, mais cela reste un vrai plaisir de lire ces aventures. Certes le dessin n'est pas toujours exceptionnel. Joe Quesada n'est plus à présenter mais lorsqu'il est encré par Al Milgrom, c'est un petit peu plus brouillon que d'habitude.  Greg Luzniack propose des planches particulièrement cinétiques et bien dans l'esprit des années 90, cela plaira aux habitués mais pas aux autres. Jan Duursema elle aussi est un peu à ranger dans cette catégorie, tout ceci est vraiment typique d'une production bien donnée, avec des visages et des postures contorsionnées à l'extrême et une lisibilité parfois douteuse. Pour autant l'effet nostalgie bat son plein et il n'y a pas un seul épisode où il ne se passe pas quelque chose d'intéressant, notamment au niveau de l'interaction entre les personnages. Le plaisir de lecture est donc réel et cette Epic Collection continue de nous régaler.


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BIRDS OF PREY : HARLEY QUINN (TOTALEMENT MARTEAU)


Le cinéma oblige. Les Birds of Prey arrivent dans les salles obscures, et Urban Comics essaient de vous fmiliariser avec quelques personnages, et nous commençons le tour d'horizon avec la plus célèbre de toutes, qui elle n'a certainement pas besoin de présentations... Le choix d'Urban s'est porté sur Totalement marteau, avec les débuts de la série de l'ère des New 52.
Harley Quinn est en réalité une création propre à l'univers des dessins animés (par Paul Dini et Bruce Timm pour la série Batman de 1992) mais elle a connu une seconde et brillante carrière (pour le moment) dans les pages de nos comic-books. Déjantée et psychotique, violente mais sexy, Harley n'est pas s'en rappeler Deadpool, notamment lorsqu'il s'agit d'abattre le quatrième mur entre le lecteur et la Bd qu'il dévore. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'épisode le plus abouti publié dans ce tome. La demoiselle a conscience de ce qu'elle est et entame un dialogue avec la scénariste Amanda Conner (et Jimmy Palmiotti, son mari dans la vie), qui la pousse à évoquer quelques-uns des plus grands noms des comics actuels, chacun intervenant pour dessiner une page avec le style qui lui est propre, mettant Harley Quinn dans des situations cocasses, comiques, ironiques, souvent bien vues. On trouve ainsi Jim Lee (qui réemploie son travail dans Hush, avec un changement de dialogue fort drôle), Walter Simonson, Bruce Timm, Tony Daniel, Charlie Adlard, Tradd Moore, Stéphane Roux, le regretté Darwin Cooke, et bien d'autres. Chad Hardin décroche la timbale de dessinateur régulier, et du coup on le reverra après ce numéro zéro qui sert d'introduction à la série lancée par Dc comics. On apprend à la fin de ce dernier que Harley vient d'hériter d'un immeuble sur Conney Island. Une révélation d'importance car ce sera le prétexte pour lui offrir une nouvelle base de départ, avec outre un repère physique, une galerie de personnages secondaires y habitant et louant les étages et les appartements au dessus et en dessous le sien. De quoi rendre attachant et finalement plus terre à terre les aventures de l'anti-héroïne.  

Harley commence même par chercher du boulot, comme tout le monde, pour payer les taxes et ce que lui coûte son nouveau bien, et se dédouble entre deux activités fort éloignées. La voici qui reprend du service en tant que psychiatre, et également engagée dans des compétitions de "roller derby" où tous les coups sont permis, voire bienvenus. 
Harleen Frances Quinzel est à la base une praticienne exerçant à Arkham, qui finit par sombrer dans les délires et la violence psychotique du Joker. Normal qu'elle puisse donner le change (avec une sacrée couche de fond de teint) pour retrouver un job dans cette branche. Pourtant, rien ne tourne très rond chez elle. Elle converse régulièrement avec un castor empaillé qui lui sert de miroir-conscience, et quelqu'un a placé un contrat sur sa tête, ce qui fait qu'on essaie d'attenter plusieurs fois à sa vie. C'est aussi pour cette raison que la plantureuse Poison Ivy fait rapidement une apparition dans la série, hélas la nouvelle version des New 52 est fade, bien loin de la créature désirable et toxique que Jeph Loeb présentait dans A long Halloween, par exemple. Elle est aussi une bonne excuse pour fournir à son amie une plante particulière, dont les baies, une fois ingérées, rendent la "victime" irrésistible, quitte à semer la discorde, la folie. Harley a le blues le jour de la Saint-Valentin, et elle se laisse tenter, sans savoir que c'est une très mauvaise idée... 
Les aventures que nous lisons ici semblent se suffire à elles-mêmes et on a du mal a voir poindre de vrais enjeux. L'humour reste quand même inoffensif et manque d'audace, et c'est le numéro zéro, de loin, qui est le plus truculent car réfléchi et intelligent; le reste est récréatif. Sympathique. Enjoué. Avec de belles couleurs, de belles poses et tenues sexy, un trait clair et plastiquement agréable qui garde une élasticité et une lisibilité évidente d'un bout à l'autre. Chad Hardin et Stéphane Roux font le job, et bien, et on n'aura rien à leur reprocher de ce coté, au contraire. Mais tout est à prendre au troisième degré, et sur la durée, ce genre d'humour peut causer des dégâts gastriques, comme un réveillon trop copieux et arrosé. 



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COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...