Le Punisher écrit par Jim Starlin, le grand maître du cosmique chez Marvel? Cela existe, et ça s'appelle Ghosts of Innocents, un récit en deux parties publiés en 1993 et toujours inédit en Vf. Une aventure qui commence de la manière la plus classique : des voyous, des règlements de compte, le Punisher en embuscade, qui repasse pour la énième fois dans son esprit (et donc pour nous les lecteurs) les étapes fondamentales dans sa transformation en un "vigilante" sans pitié, à savoir ce fameux pic-nic à Central Park de triste mémoire... Jusqu'à ce qu'une des opérations de Castle tourne court : en voulant intercepter des dealers et leur cargaison de drogue, à proximité d'une école, c'est le drame. Un des criminels parvient à s'enfuir en montant à bord d'un bus scolaire rempli de gamins, et prend la fuite. Une course-poursuite s'engage entre le Punisher et le car, mais lorsque le justicier arrive à bord et maîtrise à sa façon son ennemi, le chauffeur est touché, et le bus percute violemment un train lancé à grande vitesse, à hauteur d'un passage à niveau!
Une tragédie d'ampleur et sans précédent. Les enfants du bus sont morts, et le Punisher est le seul à sortir du véhicule en vie. C'est d'ailleurs assez discutable de ne voir que lui, hors des décombres, et assez peu crédible. Du coup, Castle est-il responsable de la tragédie, qui n'aurait pas eu lieu s'il avait désisté de sa poursuite, et laissé faire les forces de l'ordre? Est-ce pour cela qu'il voit par la suite les "spectres" des enfants morts, qui l'encouragent à mettre la main sur le dealer incriminé (qui lui avait sauté en marche avant la catastrophe)? Starlin a le mérite de mettre le doigt, non pas sur la croisade du Punisher, mais sur ces innocents qui croisent le feu nourri de son éternelle bataille. Un homme armé, et lourdement, qui entreprend une croisade contre le crime, peut-il être un problème à son tour, au point de faire plus de mal que ceux qu'il est censé punir? Une réflexion intéressante et bienvenue, dans cette aventure adrénalinique dessinée par Tom Grindberg. L'ambiance est crade, urbaine, le trait lourd et chargé, à mi chemin entre le Buscema de River of Blood (toujours pour rester chez le Punisher) et ce que peut faire Texeira, un autre des artistes habituels du personnage. Choquant, discutable sur le fond et la morale, ce Ghosts of Inoocents est plus qu'une simple parution supplémentaire consacrée au Punisher, c'est aussi une des plus controversées, de celles qui montrent un anti-héros aux méthodes malsaines et dangereuses.
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