DAREDEVIL : DARK NIGHTS (100% MARVEL)

Les 50 ans de Daredevil sont l'occasion d'une profusion de sorties liées au personnage. Continuons notre tour d'horizon avec un volume de la collection 100% Marvel, qui présente les huit numéros de la série Dark Nights. Le temps de trois arcs narratifs différents, et d'une grande disparité qualitative. Tout avait pourtant bien commencé, avec une aventure en trois volets, qui voit le Diable Rouge pris au piège d'une ville de New-York en pleine tourmente de neige. Les transports sont paralysés, les hyper sens de Daredevil neutralisés (au point que Matt Murdock se fait tabasser par de simples voyous qu'il n'a pas vu venir) et Big Apple est au bord du chaos. C'est dans ce décor angoissant qu'une fillette lutte entre la vie et la mort, dans l'attente d'une transplantation cardiaque. Un organe a été trouvé mais l'hélicoptère censé l'amener dans les temps pour l'opération s'est écrasé quelque part dans la tempête. Daredevil va donc se lancer dans une course contre la montre pour récupérer le précieux coeur, tout en se heurtant à des obstacles imprévus, et un enchaînement de causes et effets inattendus. Le récit est agréable, bien structuré, et réalisé par un vieux de la vieille, chez DD, Lee Weeks. Un de ces artistes dont la patte est facilement identifiable, et qui maîtrise les codes de la série sur laquelle il a longtemps travaillé, sachant mettre en scène un Daredevil classique et noble, comme nous l'aimons tous, finalement. C'est donc une agréable surprise, mais qui ne se confirme pas par la suite...

Les épisodes 4 et 5 sont eux confiés à David Lapham, récemment à l'honneur sur ce blog avec Daredevil Vs Punisher. Il faut dire que Dark Nights est à vocation anthologique, et que différents artistes se relaient pour produire des récits distincts. Lapham convoque un gnome qui ne dépasse pas les trente centimètres, dans une histoire de meurtre et de pièce à conviction qui disparaît. Rien de très formidable, et même les dessins sont un poil en dessous de ce qu'on attendait de l'auteur. En parallèle les Avengers combattent un monstre géant dans New-York, mais tout le monde s'en fiche, et ce n'est que le prétexte à un dernier "gag"qui n'est pas immémorable. Les trois derniers épisodes sont les pires. Daredevil se rend à Miami pour assurer la protection d'un témoin d'une affaire de meurtre, avec un agent du Fbi comme escorte. Mais une fois sur place la situation dérape (forcément) et Murdock se retrouve à faire équipe avec Misty Knight, la détective au bras d'acier. Ce n'est qu'une excuse pour toute une litanie d'allusions sexuelles et de blagues foireuses à longueur de pages. Matt et Misty passent leur temps à s'allumer, et le lecteur à s'ennuyer, car la trame de fond, on s'en fiche éperdument, en fin de compte! Jimmy Palmiotti et Thony Silas optent pour une grosse couche de second degré, ce qui peut aussi fonctionner et contraster joliment avec les ambiances sombres qui règnent souvent chez Daredevil, sauf que dans ce cas précis, il y a trop peu de matière scénaristique pour rendre le tout pertinent. Ce gros 100% Marvel nous a donc laissé un goût amer : des débuts en fanfare, et une fin ultra poussive, qui plus est totalement en opposition l'un avec l'autre. On vous le dit souvent à table, en soirée : Attention avec les mélanges!


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