POWERS : UNE SERIE BAS DE GAMME POUR LE PLAYSTATION NETWORK

C'est parti! La chasse au héros costumés, objectif juteux et rentable pour les producteurs de tous poils, est désormais ouverte. Netflix a compris le phénomène et mis sur la table les moyens et le talent, mais il n'est pas sur que la concurrence puisse s'aligner, et ce que Sony tente de réaliser (avec le network Playstation) part sur des bases plus modestes, tant au niveau des enjeux, que du comic-book adapté au patit écran. Car pour le grand public, Powers ça parle tout de même moins qu'un Daredevil, ou un The Flash du coté de chez Berlanti et CW. Brian Bendis a sué sang et eau pour que son travail soit proposé sous ce format, mais avec les quelques billets qu'il a décroché pour le produit fini, ne soyez pas surpris si les effets spéciaux sont parmi ce que vous verrez de pire à la télé au XXI° siècle. Par exemple, une décapitation par télétransportation de la tête, qui dans le meilleur des cas ressemble à un tour de prestidigitation chez Patrick Sébastien. Ou des combats en plein ciel tout droit sortis d'un dessin animé incrusté. C'est la dure loi du marché! Lé héros, façon de parler, est un certain Christian Walker, et il travaille dans une brigade fauchée elle aussi (un signe...) de la police métropolitaine, chargée d'appréhender les "puissants" c'est à dire les individus dotés de super pouvoirs. Il en possédait lui même avant cette carrière improvisée de flic, et patrouillait sous le costume de Diamond. Walker n'a toujours pas digéré la perte de ses dons, et il se sent depuis clairement diminué. Lorsque son partenaire est tué en plein commissariat par une brute surpuissante, on lui adjoint une nouvelle équipière, Deena Pilgrim, une novice pleine de volonté et de détermination, mais qui a encore beaucoup à apprendre sur comment se rapporter et fricoter avec les êtres surhumains. Nous partons ainsi à la découverte d'un polar basé dans une société ou les pouvoirs sont devenus monnaie courante, et où il n'est pas simple, pour le commun des mortels, de garder les pieds sur terre tout en prétendant faire régner l'ordre et la justice.

Le point positif, c'est le rythme et la narration qui empruntent les codes chers aux comics de Bendis, forcément. La série a plus de fond qu'elle ne semble en posséder à première vue. Elle aborde le thème de la frustration, de l'individu privé d'une partie de son intégrité, et qui ne se reconnaît plus en tant qu'unité. Du sentiment d'envie, du désir qu 'éveille ceux qui ont plus que vous, et semblent jouir de privilèges qui peuvent choquer ou importuner ceux qui n'en bénéficient pas, et qui en fait n'ont qu'un seul souhait, y accéder le plus tôt possible. Mais l'ensemble apparaît brouillon car la mise en scène laisse à désirer, et comme déjà amplement démontré, les effets spéciaux sont totalement à la ramasse. D'ailleurs certaines scènes ressemblent plus à un travail "fan-made" comme on en trouve sur Youtube, qu'à une vraie série ambitieuse comme on est en droit d'attendre de ce projet. Certaines bonnes intentions sauvent les meubles, pour un temps, comme la nonchalance vénéneuse de Royalle, la sauvagerie folle de Wolfe (les vilains ont plus d'envergure), ou la présence à l'écran de l'acteur principal, Sharlto Copley, dont on se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère. Bad timing pour couronner le tout, comment faire exister Powers dans un monde où l'inflation des séries ayant l'univers des comics comme point de départ est une évidence quotidienne? Comment regarder l'intégralité des épisodes de Powers quand Netflix sort l'artillerie lourde avec Daredevil, qui confine au sublime? La réponse va de soi, Powers est un éloge de l'impuissance, et un naufrage programmé. 


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