PREZ #1 : LA REVIEW

Tiens, me suis-je dit. Une nouvelle série mettant en scène une gamine de seize ans qui devient présidente des Etats-Unis, et qui dresse un portrait féroce de ce qu'est devenu la société au XXI° siècle, droguée et contaminée par l'obsolescence et la superficialité? Alors je tente, et on verra bien de quoi il en retourne. Ni une ni deux, je n'écoute que mon inconscience et je m' y jette. Lecture parfois difficile, vitriol répandu un peu partout, bonnes idées à foisons mais traitement parfois déroutant car sommaire, le compte-rendu que je voudrais faire de Prez est fortement influencé par mon manque d'idées globales sur ce titre, qui part dans beaucoup de directions à la fois, flirte avec le très bon et rase par là même le très mauvais. Prez, c'est vraiment du contraste au kilo. L'héroïne de cette maxi série en douze numéros s'appelle Beth Ross, et elle est appelée à prendre place à la Maison blanche. Pour le moment on suit d'ailleurs les élections qui se préparent, avec des candidats prêts à toutes les humiliations, y compris des interview gênantes et régressives chez des internautes influents, qui peuvent sur la foi d'un compte Twitter faire gagner des états incontournables comme l'Ohio. Il faut accepter de se rouler dans la fange et de se salir pour exister et briller, dans un monde comme le notre. Beth elle est employée dans un resto qui donne dans le fast-food, et elle réalise des tutoriels en rapport avec son travail, qu'elle poste sur Internet. Nous sommes en 2036 et Mark Russel nous avertit : l'infantilisation du monde s'est poursuivie à grandes enjambées, l'âge légal pour devenir président n'est plus vraiment le même (dès le collège vous avez vos chances) et le virtuel, si possible le virtuel crétin, à supplanté toutes velléités de réflexion et d'analyse. Les jeux télévisés sont encore plus obscènes et voyeuristes, et pour régler le problème de la faim dans le monde ou chez les plus pauvres, on pense construire des drones livreurs de tacos, avec tout l'appareillage publicitaire qui va autour (en gros, des sdf transformés en hommes sandwich...). Vous l'aurez compris, dans un tel monde, il suffit de likes, de retweet et de visionnages sur Internet, et même une inconnue comme Beth pourrait bien accéder à la responsabilité suprême... Les dessins de Ben Caldwell épousent clairement le propos, et ne s'embarrassent nullement d'un réalisme esthétisant, ils ont clairement un coté arty-cool assumé. Voici donc venir une série drôle, incisive, mais aussi déroutante tant les sentiers qu'elle emprunte sont éloignés des canions habituels du comic-book mainstream. L'opération Dc You a donc aussi des bons cotés, comme ce genre de titres novateurs, qui à défaut de perdurer a au moins celui évident d'exister.


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