L'événement du moment, dans la Bat-Family, c'est la guerre des Robin. Oui, vous avez bien lu, le pluriel est de rigueur, surtout depuis ces dernières semaines, puisque une cellule de jeunes épris de justice et inspirés par la figure du side-kick historique de Batman a décidé de se mettre aux affaires. Le but est d'entretenir la flamme et de lutter contre la criminalité, puisque le Dark Knight a été remplacé par une sorte de super flic en armure, et que Robin, le vrai, l'actuel détenteur du titre, est à l'autre bout du monde. Le problème, comme cela est justement rappelé dans ce numéro (qui est l'introduction officielle de cette Robin War) c'est que pour être vraiment un Robin, il faut impérativement avoir été entraîné par Batman, et qu'une envie folle de se rendre utile ou la capacité d'asséner quelques coups appris durant des cours d'arts martiaux, et bien ça ne suffit pas et ça ne peut mener qu'à la tragédie et à la mort. C'est d'ailleurs un épisode assez triste qui ouvre cette histoire, avec un vol à main armé dans une épicerie qui dégénère, lorsque le voleur armé se retrouve face à un apprenti Robin et aux forces de l'ordre. Un échange de coups de feu achève de plonger cette anecdote violente dans un bain de sang. Il n'en faut pas plus pour que la municipalité de Gotham décide d'appliquer une série de mesures liberticides, voire fascisantes. Se revendiquer de cette association de Robin est passible d'une arrestation immédiate. Pourquoi pas, mais de là à prohiber le port d'un simple T-shirt à l'effigie du side-kick, ou même de se balader avec des chaussures rouges qui se réfèrent trop explicitement au rouge-gorge hors la loi... C'est la chasse et ça laisse des traces, avec un climat de plomb qui tombe sur la ville, et en arrière plan les machinations diaboliques d'un groupe d'ennemi masqués que les lecteurs du Batman des New 52 connaît bien. Les Hiboux rôdent, et ils ont bien l'intention de reprendre les commandes à Gotham. C'est une histoire finalement assez intéressante. Si l'essentiel de l'événement est surtout destiné à mettre en lumières des titres de la Bat-family un peu délaissés et à vendre des copies supplémentaires, le discours politique qui est présent en filigranes et les rapports humains et interactions entre tous ces jeunes Robin (qui sont franchement dépassés, et reçoivent la visite du vrai, Damian, particulièrement en rogne) est raconté avec une aisance et une justesse qui rend la lecture plaisante. Tom King met sur pieds une trame qui fonctionne, une traque habile sur deux niveaux (le coté juridique et l'aspect du complot) et nous donne au final envie de lire la suite et donc de se plonger dans les mensuels qui participent à cette guerre urbaine. Par contre coté dessinateurs, si c'est loin d'être mauvais, il règne le chaos et l'improvisation, avec une ribambelle d'artistes qui se donnent le change, ce qui est toujours une manière de procéder que je déplore, quand ce n'est pas clairement au service de l'histoire. Qu'à cela ne tienne, voici une petite saga intelligente et réaliste qui vient donner un peu de tonus à l'univers de Batman, avec en bonus un premier face à face fort drôle entre Damian et le nouveau Bat-Cop de la ville.
A lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!