I AM GROOT #1 : BABY GROOT EN SOLO

Impensable voici quelques années de cela, la réalité est pourtant évidente : une des stars du marketing, au royaume des super-héros Marvel, est un arbre. Groot a définitivement acquis ses lettres de noblesse grâce au premier film des Gardiens de la Galaxie, avant d'enfoncer le clou en tant que Baby Groot, la version enfantine de lui-même, en pleine phase de reconstruction/croissance. Du coup, il aurait semblé idiot de passer à coté de la poule aux oeufs d'or, et de ne pas utiliser cette idée narratrice dans les comics. Ici aussi Groot est bien jeune, dans une période flirtant avec l'inconscience et la rebellion, comme celle qui est mise en avant dans le second film des Gardiens de la Galaxie. Cela veut dire que le personnage sera une source inépuisable de quiproquos et de moment drôles, car c'est bien connu, les enfants ne sont pas réputés pour leur constance ou leur jugeote, sauf s'ils lisent des comics, signe d'une intelligence précoce et d'une existence qu'on devine riche et bien remplie.
Franchement, ce premier numéro est embarrassant. Il correspond à tout ce que le vieux lecteur comme moi redoute, à savoir un produit calibré "jeune" avec de jolis couleurs flashy et un scénario banal, des dessins dynamiques et explosifs, mais trop cartoony et caricaturaux pour mes attentes. On a du second degré à chaque page, mais à part un vague sourire, ça ne déclenche rien d'autre. Pas de folie furieuse épatante, juste un bordel mal ficelé, comme s'il avait fallu vite sortir le titre et gagner quelques dollars, sans avoir pris le temps de le construire de manière crédible. Pour l'histoire en soi, et bien le premier numéro de la série sert surtout à préparer la suite, expliquer comment Groot s'est retrouvé séparé des Gardiens de la Galaxie. On y découvre aussi un personnage qui va l'aider et l'épauler (Buddy), quelques instantanés sur la relation Rocket/Groot (qui finit par devenir assez convenue à force) et un Baby Gardien qui est happé par un vortex et projeté dans une situation où clairement il n'aurait aucune chance de survivre en solitaire.
Flaviano (Armentaro) joue avec la taille du petit personnage, selon les situations, accentuant son retard de maturité, ou exacerbant ses actions, peu en rapport avec celles d'une jeune arbrisseau comme lui. Sa version de Baby Groot est inspirée des Calvin et Hobbes de Watterson, ou de ce qu'on voit dans le Liberty Meadows de Frank Cho. L'artiste est un pur produit du monde de l'animation, du coup ce sont les gestes, les mimiques, qui viennent rappeler le caractère ingénu de Groot, et les situations bigger than life dans lesquelles il va se retrouver, avec Buddy, un compère tout aussi naïf à ses cotés. 
Qui suis-je pour dire que cette série est mauvaise? Personne. Je souligne juste qu'elle ne correspond en rien à ce que je souhaite lire aujourd'hui et que cette inflation de propositions régressives et ouvertement "récréatives/comics de dessins animés" commence à me lasser. Un titre exclusivement destiné au public qui s'esclaffe ou s'émeut en salle devant les grands yeux ébahis de Baby Groot, et qui va taper sur les nerfs de ceux qui en ont assez. 



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