Le Punisher est loin d'en avoir fini avec Condor, cette organisation de mercenaires qui ont décidé de voir plus grand, plus fort, et sont impliqués actuellement (pas toujours selon leurs termes d'ailleurs) dans un trafic ignoble de nouvelle drogue surpuissante, qui confère à qui se l'injecte (ou l'ingère) une force surhumaine, et une résistance totale. Petit détail, au bout se trouve l'intoxication, la mort. Imaginez un peu comment cela pourrait être fort utile pour toutes les armées de cinglés à travers le globe, et toutes les guerres qui naissent un peu partout... Frank Castle est laissé pour mort au terme du premier tome de ses nouvelles aventures, mais ce ne sera que la centième fois de sa carrière, et vous vous doutez bien qu'il ne faut pas y croire une seconde. Traqué par un peu tout le monde (les criminels, la détective Ortiz, pourtant mise à pieds...) il va devoir sortir le grand jeu, faire preuve d'imagination (quitte à lutter avec une bouteille de champagne!) et trouver des alliés pour s'en sortir. C'est ainsi que le Punisher va se reposer momentanément dans une charmante ferme quasi abandonnée, gérée par Ethel, une veuve octogénaire, qui va fournir à Frank logistique et soins médicaux. Sur le moment, l'épisode parait caricatural, et on se dit que c'est vraiment forcé, voire un peu foireux dans l'idée, cette gentille vieille qui accueille un tueur de sang froid, qui parait en plus s'émouvoir de l'attention envers sa personne. Mais les derniers instants avec Ethel, les trois dernières vignettes, sont un adieu poignant et sensible, qui rachète d'un coup d'un seul toutes les mauvaises pensées précédentes. Bref du Punisher un peu limite, pas toujours totalement inspiré, mais ça se laisse lire.
En fait Olaf et Condor, ce n'est pas une menace très charismatique, à la base, et du coup les aventures de Castle n'ont pas ce sel nécessaire que peut apporter un Barracuda ou un Wilson Fisk, par exemple. Becky Cloonan fait de son mieux pour imiter qui a fait les grandes heures du personnage, à savoir tenter d'être originale et surprendre avec les armes employées pour tuer (du champagne, un ours, tout comme Ennis auparavant...) ou ajouter du gore à grosses poignes à longueur d'épisodes. Parfois le Punisher se prend un coup de couteau dans les reins et deux pages plus tard, plus de traces de sang sur le T-shirt, et le voici qui gambade et lutte comme si de rien n'était. Même Wolverine aurait eu besoin de souffler, Becky.
Avec cet album, on dit aussi adieu à Steve Dillon, qui nous a tristement quitté alors qu'il finissait le septième numéro de la série, qui ouvre le tome 2. On aime, ou pas, mais peu ont su caractériser à sa manière le Punisher, et laisser une identité visuelle durable et identifiable. Chapeau.
Les autres dessinateurs sont Matt Horak et Laura Braga. On préfère cette dernière, jeune artiste italienne pleine de promesses, que nous suivons avec énormément d'attention, et chose promise, que nous tenterons absolument d'avoir avec nous en mai prochain à Nice, au Printemps des Comics. Du coup on a entre les mains un titre qui fait son job, parfois maladroitement ou en écriture automatique, mais reste assez sympa pour peu qu'on reste un grand fan du Punisher. Mais cela reste clairement loin en deça des grandes sagas de Castle, que vous connaissez tous.
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