L'inspectrice Linda Caruso n'a pas la vie dont elle pouvait rêver. Trop de somnifères, d'alcool, un ancien petit ami qui vient lui annoncer son futur mariage... bref une existence qui ne ressemble pas à un succès franc. Reste la carrière, et à l'occasion de cette histoire, une enquête qui lui est confiée par la lieutenant Payton. La voici chargée de rendre compte d'un double meurtre dans une prison, en tant que chargée des crimes carcéraux du Comté de Mariposa. En fait, il s'agit d'un meurtre au couteau, et l'assassin s'est ensuite pendu. Assez curieusement, le tueur est bien moins impressionnant physiquement que sa victime, et on a du mal à imaginer vraiment la scène... Arthur McCoyne a été lardé au ventre, et Donald Gaffney, son bourreau, est vite évacué à la morgue avant qu'une vraie enquête sérieuse puisse être mise en place, malgré les doutes qui assaillent rapidement Linda, aiguillée par un des gardiens de la prison. Pas de bol, les caméras de sécurité sont hors service, les coupes budgétaires en Amérique (mais chez nous est-ce différent?) ne permettant pas à l'administration de faire son job correctement. Reste quelques images qui montrent Gaffney ingurgiter à la sauvette un litre de lait, avant son geste violent. Faute d'autopsie crédible autorisée, comment démontrer qu'il aurait pu se droguer, et commettre son acte ensuite? Linda comprend que sa mission avorte avant d'atteindre son terme, et noie sa déception dans l'alcool, jusqu'à ce qu'une amie la mette sur une piste décisive. Et si le secret de ce double meurtre énigmatique se trouvait encore dans l'estomac de l'assassin? Et ce qui s'y trouve risque fort de poser bien des questions!
Le point de départ de Dead Inside ressemble à ce qu'on peut imaginer de plus banal. Une enquête, un meurtre, un suicide. Des flics. Des pressions pour que toute la vérité n'éclate pas. John Arcudi n'a rien inventé. Mais voilà, page après page, on suit au corps le travail de Linda, on s'y attache, on découvre combien il n'est pas facile d'aller gratter sous les apparences, on plonge dans la crasse et la violence d'un univers carcéral qui suinte le rejet et l'aliénation. Et on avance, avec le récit, qui prend la tangente, invente, rebondit. Et surprend, et lentement s'enroule autour des tripes.
Pour ce genre de performance, il fallait un dessinateur capable de donner du coffre à ces intentions. De plonger dans la noirceur pour en explorer les recoins, nous les faire ressentir. Toni Fejzula est de ceux-là, et il y parvient avec la classe qu'on avait déjà apprécié dans Veil, toujours chez Delcourt. Ici encore le travail sur les ombres, les formes, la science de l'emploi des tons sombres pour créer une atmosphère, révèlent un artiste qui a décidément bien du talent, et surtout une touche personnelle identifiable, qui emprunte aussi bien à Mignola qu'aux fumetti classiques italiens (de la bonelli). Fejzula est en train de prouver mois après mois qu'il est encore loin d'avoir la reconnaissance qu'il mérite, et chaque planche est ici une étape vers la lumière, qui chemine pourtant à travers les ténèbres. Pas seulement chromatiques, mais aussi spirituelles, humaines, ici mises en images avec une justesse clinique. Avec une mise en couleurs de André May, respectueuse et nuancée, qui ajoute encore au cachet de l'ensemble. Une bonne pioche chez Delcourt, que ce Dead Inside, qu'on recommande fortement à celles et ceux qui ont envie d'une bonne lecture poisseuse en cette fin d'année.
Le point de départ de Dead Inside ressemble à ce qu'on peut imaginer de plus banal. Une enquête, un meurtre, un suicide. Des flics. Des pressions pour que toute la vérité n'éclate pas. John Arcudi n'a rien inventé. Mais voilà, page après page, on suit au corps le travail de Linda, on s'y attache, on découvre combien il n'est pas facile d'aller gratter sous les apparences, on plonge dans la crasse et la violence d'un univers carcéral qui suinte le rejet et l'aliénation. Et on avance, avec le récit, qui prend la tangente, invente, rebondit. Et surprend, et lentement s'enroule autour des tripes.
Pour ce genre de performance, il fallait un dessinateur capable de donner du coffre à ces intentions. De plonger dans la noirceur pour en explorer les recoins, nous les faire ressentir. Toni Fejzula est de ceux-là, et il y parvient avec la classe qu'on avait déjà apprécié dans Veil, toujours chez Delcourt. Ici encore le travail sur les ombres, les formes, la science de l'emploi des tons sombres pour créer une atmosphère, révèlent un artiste qui a décidément bien du talent, et surtout une touche personnelle identifiable, qui emprunte aussi bien à Mignola qu'aux fumetti classiques italiens (de la bonelli). Fejzula est en train de prouver mois après mois qu'il est encore loin d'avoir la reconnaissance qu'il mérite, et chaque planche est ici une étape vers la lumière, qui chemine pourtant à travers les ténèbres. Pas seulement chromatiques, mais aussi spirituelles, humaines, ici mises en images avec une justesse clinique. Avec une mise en couleurs de André May, respectueuse et nuancée, qui ajoute encore au cachet de l'ensemble. Une bonne pioche chez Delcourt, que ce Dead Inside, qu'on recommande fortement à celles et ceux qui ont envie d'une bonne lecture poisseuse en cette fin d'année.
Attention : le 25 novembre Toni Fejzula sera avec nous en dédicace à Nice, chez Alfa BD. Vous pourrez venir à cette occasion découvrir cet artiste, et obtenir votre exemplaire dédicacé (avec fast sketch si acheté chez Alfa Bd). Si vous ne pouvez pas venir, mais que cela vous intéresse, vous pouvez tout simplement nous solliciter avant. Pour le prix de l'album 16,95 euros + 5 euros de frais de port, nous pouvons vous envoyer votre Dead Inside Tome 1 dédicacé par l'artiste.
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