Il faut attendre 1996 pour que Dick Grayson, devenu entre-temps Nightwing, s'émancipe de manière définitive de son mentor et père adoptif, Batman. Ceci se fait officiellement par la grâce d'une série régulière, qui emmène le personnage sur son propre terrain de jeu. Si Bruce Wayne est intimement lié à Gotham City, Dick lui se rend à Blüdhaven. Bon très sincèrement, les deux villes se ressemblent beaucoup... tout d'abord elles sont situées à peu de distance l'une de l'autre, ensuite là où sera Nightwing règnent le crime et la déliquescence, bref une cité en proie à l'abandon, qui a connu autrefois ses heures de gloire, et qui aujourd'hui est meurtrie par le chômage, la violence et les gangs. Si Nightwing emménage là-bas, c'est aussi pour mener une enquête (lui qui a été formé par le plus grand détective du monde); 21 cadavre de mafieux on été retrouvés flottant assassinés dans le port de Gotham. Une simple analyse du courant permet de remonter jusqu'à Blüdhaven. Grayson débarque là-bas en bus, et tente d'y vivre une nouvelle existence. Il n'a pas de papier d'identité, doit trouver vite un job, pourtant il a de son coté sa motivation et son envie de faire régner la justice. A peine arrivé, Chuck Dixon le confronté à de nombreux personnages secondaires, qui vont permettre d'étoffer le cast de la série. C'est ainsi que nous faisons la connaissance de la concierge de Dick, qui pour autant ne nous révèle jamais (au départ) son vrai visage. On ne voit que ses formes avantageuses et son accent, qu'on nous informe être irlandais, est chantant et émoustille le héros. Mais aussi le chef Redhorne, de la police municipale, corrompu jusqu'à l'os, ou encore l'inspecteur Soames qui semble jouer sur tous les tableaux.
Le dessin est de Scott McDaniel, qui réalise à lui tout seul les 8 épisodes de ce hors-série. Nous ne sommes plus habitués aujourd'hui, à voir un artiste rester aussi longtemps sur un nouveau titre, sans se faire aider à un moment donné. Sa mise en page est complètement folle et se ressent de l'influence de l'époque; on y retrouve d'ailleurs un arrière-goût de Rob Liefeld, dans la manière de dépeindre les personnages. Les muscles, les membres sont tordus, comme des ballons de baudruche, dans des pauses complètement improbables. C'est loin d'être très soigné et parfois c'est même complètement illisible dans l'action, et étouffé par des planches chaotiques, qui donnent dans la noirceur complète. Pourtant c'est efficace en terme d'impact visuel, et ce fut à la fin des années 90 une façon de faire qui nous avait un peu tous bluffés, bien que cela commence à dater. Urban Comics propose aux lecteurs français les 8 premiers épisodes de cette série régulière, pour un prix inférieur à 6 €. Ce type de produit en kiosque est décidément imbattable, dès lors qu'il s'agit d'économiser quelques sous. Les fans de Nightwing seront ravis, les amateurs des nineties également, mais pour ce prix modique, même les nouveaux arrivants seront peut-être tentés de laisser s'éveiller leur curiosité.
A lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!