GHOST RIDER RESURRECTED : DANNY KETCH LE RIDER DES NINETIES

Je n'ai jamais été un grand fan du Ghost Rider, mais s'il y a bien une période liée à ce personnage que je retrouve toujours avec un plaisir évident, c'est bien celle où le rôle du Motard Fantôme est transmis en héritage au jeune Danny Ketch. Celui-ci a eu une bien mauvaise idée : aller se balader un soir dans un cimetière, en compagnie de sa soeur. Pas de chance, cette même nuit, un groupe d'assassins menés par un certain Deathwatch est en plein contentieux avec des hommes du Caïd pour le contenu d'une étrange mallette. Tout finit par tourner au vinaigre, et la jeune fille est grièvement blessée, à l'article de la mort. Danny lui connaît un autre sort : en voulant s'enfuir, il découvre une moto abandonnée, qui va lui conférer de bien curieux pouvoirs, lorsqu'il appose la paume de la main sur le réservoir luminescent. C'est ainsi qu'une nouvelle version de Ghost Rider est née, un nouvel âge pour ce personnage qui avait finit par tomber dans une certaine désuétude, au fils des ans. 

Pour corser encore les choses, Danny Ketch fréquente Stacy, la fille d'un flic qui est chargé d'arrêter son alter-ego infernal. Face à lui vont se dresser des ennemis redoutables, comme le tueur albinos Blackout, qui opère toujours dans une pénombre qu'il provoque pour semer la terreur, ou Deathwatch, dont je vous ai déjà touché un mot. Nous retrouverons aussi Ghost Rider en tandem avec le Punisher, face à la bande de terroristes du Flag Smasher. Un duo très bien assorti pour les goûts de l'époque, alors que les lecteurs réclamaient toujours plus de héros radicaux et disposés aux mesures extrêmes pour venir à bout des menaces croisées en chemin. 
C'est Howard Mackie qui réalise cette nouvelle série. Il a de suite une intuition fort juste : placer dans le rôle du Rider un jeune homme plutôt paumé, qui va devoir tout apprendre de sa nouvelle condition, au point que la quête de l'identité même du démon, derrière ces pouvoirs stupéfiants, finira par devenir une des thématiques portantes de toute la série, au fur et à mesure des épisodes. Danny a une vie privée qui n'est pas des plus roses, souffre de son impuissance de la perte inévitable de Barbara, la frangine. Il perpétue la tradition de ces jeunes hommes tourmentés qui reçoivent un grand pouvoir mais en échange de très gros ennuis. Une sorte de Peter Parker torturé par un pouvoir démoniaque. Aux dessins, c'est Javier Saltares qui est le premier à annoncer la couleur : ambiance urbaine ultra sombre, et nocturne. Encré par Mark Texeira, le grand maître du genre, les figures ont un contour surligné grassement en noir, et se fondent avec élégance et facilité dans la pénombre qui inonde la plupart des planches. Une attention particulière est portée aux visages grimaçants, aux bouches grandes ouvertes qui communiquent la rage, l'effroi, la colère, la surprise.



Pour revivre ces premiers pas du nouvel Esprit de la Vengeance, il existe un Tpb intitulé sobrement Resurrected, qui reprend les sept premiers épisodes de la série (1990 et 1991). Vous le trouverez très facilement sur Amazon ou Thebookdepository pour une dizaine d'euros (ou mieux encore, peut-être dans votre comic-shop local à sa réouverture). Disponible aussi les volumes 1 et 2 de Ghost Rider : Danny Ketch, qui reprend également cette belle période, avec dix numéros par album. La version française, elle, est contenue dans ces fascicules de 48 pages édités par Semic à l'époque : les Version Intégrales Ghost Rider. Le niveau qualitatif moyen est très largement supérieur à ce que nous avons pu lire ces dernières années, avec le Ghost Rider publié dans Marvel Knights notamment. Certes, ce n'est pas dur, tant il s'agit d'une purge. Conseils aux lecteurs les plus jeunes : essayez vraiment de jeter un oeil sur la matériel présenté aujourd'hui, vous pourriez avoir une bonne surprise. Panini nous offrira peut être un jour cette saga dans la collection Vintage? 


Les années Danny Ketch en VO, à commander

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