Ne cherchez pas la silhouette habituelle du Punisher dans le volume 10 de la série dédiée au… Punisher, car vous ne la trouverez pas. Pas même l’espace d’une case ou d’un croquis. Car cet album particulier dans la collection Marvel MAX ( pour adultes ) est ce qu’on appelle un « spin-off » ou simplement en Vf série dérivée. Comme le précise le sous titre de l’album, Punisher presents : Barracuda. Ce dernier est le plus récent des ennemis charismatiques de Franck Castle : un gros bestiau surpuissant, un char d’assaut humain, que notre justicier a déjà travaillé au corps dans une aventure précédente ( il lui reste un œil et quelques dents, par exemple, signe qu’il a déjà croisé la route de ce bon vieux Castle…) et qui rêve désormais de vengeance. En attendant d’heureuses retrouvailles avec qui l’a sévèrement battu, le géant black Barracuda part pour un petit état d’Amérique du Sud, où il va défaire le gouvernement local, aux mains d’un petit mafieux sans envergure, qu’il avait lui-même installé là des années auparavant. Le tout avec à ses cotés un jeune rejeton de mafieux américain à qui il est censé « apprendre le métier », sauf que celui-ci est un maigrichon hémophile et binoclard, une proie bien facile sous certaines latitudes. L’occasion de développer d’une manière moins conventionnelle, mais finalement séculaire, le thème de l’initiation, du mentor qui prend le novice sous sa coupe, pour une virée débridée et déjantée dans le milieu du crime et des balles perdues. Mais nous trouvons aussi une bimbo aux nichons siliconés, first lady locale, prise dans le tourbillon fou d’une aventure irrévérencieuse. Le tout est conté avec brio par un Garth Ennis qui se lâche totalement. Absolument anti conformiste, très grossier et brut de décoffrage, ce Barracuda est un album à ne vraiment pas laisser entre toutes les mains tant le contenu risque d’apparaître « shocking » pour le lecteur habituel de petites histoires super héroïques classiques. Goran Parlov est bien bon aux dessins et retranscrit avec brio la folle épopée à forte teinte d’hémoglobine. Les lecteurs du Punisher en ont peut être vu d’autres, mais le ton de ce nouvel opus ne pouvait qu’appartenir à la collection Max. Les plus sensibles ou les puristes de la langue peuvent d’ores et déjà passé leur chemin. Les autres, pour le fun, auront une dose massive de causticité et de second degré, et un bon bol de « slang culture » s’ils décident de s’orienter plutôt vers la VO. Je ne suis pas spécialement tourné vers le comic-book trash, mais je me suis bien amusé avec ce Barracuda. Qui donne tant dans l’outrance et l’exagération, qu’il en ressort éminemment sympathique, même si fatalement destiné à succomber dans de prochaines pages, quand son chemin et celui de Frank Castle convergeront à nouveau. Le Punisher est comme Attila, là où il passe, l’herbe ne repousse plus. Le ménage est fait, et en profondeur.
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Je dois avouer que je suis très friand des œuvres de Ennis. Je les trouve défoulatoires, j’aime ça et je jubile.
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