En kiosque : DARK REIGN 4

La lune de miel avec le mensuel « Dark Reign » aura finalement été de courte durée. Au risque de ne pas me faire que des amis, tirons donc à balles réelles sur le 4° numéro du dernier né de chez Panini, qui semble déjà manquer de souffle après si peu de temps. A commencer par les Dark Avengers, qui liquident Morgane Le Fey en deux temps trois mouvements, après un combat qui devait être pour le moins dantesque. Elle qui fut sur le point de damer le pion à des calibres comme Sentry ou Ares, et qui laissa le docteur Fatalis sur le carreau, en piteux état, se laisse finalement prendre au piège des sortilèges de ce bon docteur latvérien comme une débutante. La voici projetée dans un passé lointain, à une époque où de gigantesques sauriens carnivores donnent la chasse à des tribus d’homo-sapiens primitifs. Une incohérence historique qui n’est pas le pire, tant la série est le reflet du meilleur et du moins bon de son géniteur, Brian Bendis. Si les dialogues sont souvent pétillants, irrévérencieux, et s’il se dégage du tout comme une bonne odeur de sitcom super héroïque bien troussée, la lenteur des débats et la sensation de faire du surplace assez rapidement nous fait quelque peu tiquer. Le temps que Bendis nous livre un arc narratif complet, n’importe quel scénariste des sixties/seventies avait celui de pondre deux saisons complètes du personnage de son choix. Sinon j’aime toujours autant les dessins de Deodato, mais c’est si sombre que ça en gâche quelques planches, cela dit en passant. Bon, loin de moi l’intention de dire que les D.A sont aussi ennuyeux que les Mighty Avengers (mais est-ce bien possible ?) mais par rapport aux premières flammes, les étincelles de ce mois ci ne m’ont guère réchauffé.

Les Secret Warriors, par contre… Que dire ? Pas grand-chose, je n’aime pas, voilà tout. Pour la technique de colorisation et d’impression des illustrations de Caselli, je me suis déjà exprimé, en mal, je n’y reviendrais pas. Pour l’histoire en soi, je commence déjà à bailler. Voici venir un énième retour sur le devant de la scène de Nick Fury et de sa bande d’amis, de la comtesse Allegra de Fontaine à son vieux pote baroudeur Dum Dum Dugan. Fréquenter Fury a du bon : vous ne vieillissez pas, voire même, vous rajeunissez de manière spectaculaire, comme cette garce de comtesse qui semble avoir à peine la trentaine, sur les pages de ce mois ci. Bien entendu, si tout ce joli cast est de sortie, c’est qu’en face, il va y avoir Hydra et ses machinations, des complots à n’en plus finir… Mais au fait, et les Warriors, dans tout ça ? Pour le moment, ils sont au service aveugle de Fury, et se lancent sans expérience et en dépit d’une formation clairement de série B, à l’assaut d’un monde hostile où des individus comme Osborn ne rêvent que de les voir se pendre au bout d’une corde. Nick, pourquoi es-tu aussi méchant ? Laisse les donc en paix, ces jeunots, et nous aussi tes lecteurs, par la même occasion. Enfin Deadpool. Le gros morceau. Le mercenaire à la grande bouche débarque sur les pages de Dark Reign à la faveur d’un crossover en quatre parties avec la série des Thunderbolts. Deadpool, c’est soi disant de l’humour rafraichissant, du 3° degré en guise de bouffée d’oxygène, dans un monde de comics trop sérieux et voué à la sinistrose. Mouais. Il n’empêche que ce n’est pas ma tasse de thé, tout du moins pour ce qui est de cet arc narratif intitulé « Magnum Opus ». Wade l’a mauvaise depuis qu’Osborn l’a doublé puis ridiculisé, après qu’il se soit mis en danger pour participer à l’effort de guerre contre les Skrulls, en récupérant de précieuses informations sur le métabolisme et la biologie des aliens. Du coup, l’heure de la revanche a sonné, et notre mutant déjanté investit le QG des Vengeurs Noirs pour régler son compte au rouquin diabolique. Ce qui donne l’occasion d’une longue série de vannes de bas étage à l’encontre du nouveau chef de la défense américaine, d’un niveau sensiblement égal à ce qui se raconte dans les cours de récré des écoles primaires. Certes, c’est de l’humour, c’est léger et fait pour. Mais quand même, j’ai ressenti une certaine gêne à penser que j’avais aussi payé pour ça, et surtout comparé avec ce que peut être en temps normal le titre « Thunderbolts ». Paco Medina n’est pas mauvais du tout aux dessins, mais ne comptez pas sur lui pour enrichir ses cases avec des décors fouillés ; c’est bien pratique de dissimuler l’indigence derrière des explosions qui provoquent de la fumée, ça permet de gagner du temps pour respecter les délais. Je préfère au final le trait plus fouillé de Bong Dazo, même si sa capacité à faire transparaître les émotions et les mimiques de Deadpool à travers son masque (comme s’il était un muppet) est assez discutable dans un récit à teneur « adulte ». Mais je suis probablement le seul à blâmer, je n’ai pas su garder mon âme d’enfant, ce qui me fait voir certaines productions particulièrement infantiles avec les yeux de l’adulte désabusé et désenchanté. C’est la seule explication que j’ai trouvé à cette continuelle sérénade de compliments à l’encontre d’un personnage, qui en dehors de certaines histoires sporadiques, ne m’a jamais vraiment emballé. A l’instar de ce Dark Reign 4, qui n’a pas grand-chose d’inoubliable. Dark Reign, bon sang, c'est tragique et poignant, et pas cette pantalonnade humoristique digne d'un bon gros "fill-in". Non mais!

2 commentaires:

  1. Je comprends que tu ais du mal avec l’humour ou les histoires de Deadpool. Ça me fait pareil. C’est souvent casse gueule, il faut vraiment un scénariste très bon ou alors complètement déjanté pour que ça prenne.
    J’avais trouvé le Tie-in à Secret Invasion plutôt pas mal. S. I. hors série N°3 je crois.

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  2. Oui le tie-in Secret Invasion de Deadpool par Daniel Way était pas mal niveau scénario et pas trop long. Cependant j'ai pas l'impression que tu prennes vraiment les blagues de Deadpool au 3ème degré, on est d'accord elles sont toutes nulles sur Osborn moi ce que je trouve drôle c'est la situation du personnage Deadpool et sa réaction. Au moins on a pas droit à des pseudo vannes du tisseur qui se prennent pour ce qu'elles ne sont pas.

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