Alors que Dc peaufine son reboot et la réecriture de tout son univers superhéroïque, Marvel poursuit dans sa vaste opération de resserrement des liens. Plus que jamais, les différentes séries et les différents "events" devront s'emboîter, s'enchaîner, dans une logique consécutive propre à une véritable tapisserie fantasmagorique. Du coup, nous suivons avec intérêt les développements mensuels dans la mini "FEAR ITSELF", et l'heure est venu de jeter un oeil sur le cinquième volet d'une saga qui en compte sept. Jeter un oeil, car ça se lit vite, sans trop de verbiage, avec beaucoup d'action, de combats titanesques, d'explosions et de violence. A ce petit jeu on finit d'ailleurs par se demander comment donc les pertes en vie humaine sont-elles pour le moment aussi limitées dans le camp des héros! Ce mois ci l'action est scindée en plusieurs tronçons. Tony Stark est parti quêmander l'aide d'Odin pour sauver les troupes, mais pas vraiment de la façon dont on l'attend : il veut juste pouvoir mettre les mains sur les forges d'Asgard, pour donner libre cours à son talent de faiseur d'armes, et peut être sauver les meubles avec de belles inventions meurtrières. Pendant ce temps, le fils d'Odin, Thor donc, est au charbon. Face à lui, deux poids lourds transformés en "worthy" qui lui mènent la vie dure, à savoir les enveloppes corporelles de la Chose et de Hulk. La résolution de l'affrontement avec le premier cité est spectaculaire et potentiellement choquante, hélas en fin d'episode un expédient narratif vient nous gâcher le plaisir. Sur le front nous suivons en outre Steve Rogers, de nouveau sous le costume étoilé de Captain America, face à Sin, désormais hérault du Serpent. C'est à dire le mal tout puissant, que nous savons depuis peu être le frère d'Odin, et véritable seigneur d'Asgard. Sans mettre en doute le courage et l'habileté de Steve, le retrouver encore debout et combattant me semble peu crédible, d'autant plus que la joute dégénère, au point que même son fameux bouclier vole en éclats... Il rode toujours une sensation de malaise, de défaite finale, de rédition, dans les pages de Fear Itself. Comme si cette fois, l'ennemi était bien trop agguéri, voire invincible. La conclusion devra donc être particulièrement bien ficelée, pour rendre un renversement de situation suffisament convainquant. Stuart Immonen, sans être le meilleur dessinateur du moment, est particulièrement bon et adapté pour mettre en images un récit choral et explosif. Ses planches sont simples, claires et lisibles, un exemple de ce qu'on doit faire dans un comic-book grand public. Globalement cet événement Marvel nous tient en haleine, mais pour qu'il mérite nos louanges unanimes, nous attendons un final et des conséquences à la hauteur des promesses initiales.
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