IRON MAN NOIR nous ramène bien des années en arrière, comme le veut la tradition de cette collection. Plus précisément, nous voilà quelques mois avant que n'eclate la seconde guerre mondiale, ce qui veut dire au passage que les méchants de l'histoire ne peuvent autres que ces sales nazis toujours prêts à jouer leur rôle de prédilection dans nos comic-books patriotiques. Mais Iron Man, fleuron de la technologie post moderne, est-ce bien raisonnable, à pareille ère géologique? Et bien oui, car le Tony Stark d'alors est déjà un vrai génie, et aussi un aventurer dans l'âme, qui aime partir vers l'inconnu et braver tous les dangers, pour ensuite faire relater ses exploits les plus fantasques dans "Marvel", une revue destinée aux hommes, aux vrais, aux "couillus" qui se posent des défis continuellement, un verre de scotch à la main. Rhodey est aussi de la partie, ici en tant qu'assistant de Stark (quelle inventivité) et nous retrouvons également Jarvis, en inventeur/technicien des plus doués. Plus tard c'est la belle Pepper Potts qui débarque en journaliste, et on part en voyage avec Namor, converti en simple capitaine de navire, avec une lubie particulière, celle de se tailler les oreilles en pointe. L'ensemble fonctionne assez fluidement, et se laisse lire comme une sorte d'appendice à Indiana Jones. Plus qu'une Bd classique de la collection "noir", on parcourt un récit d'aventures au charme rétro, qui ne connait pas de temps morts, et joue avec les codes de l'époque représentée. Tony a toujours sa faiblesse de base, un coeur malade, maintenu en vie grâce à un ingénieux système electrique, qu'il faut bien recharger régulièrement. C'est d'ailleurs cela qui pousse notre play-boy des familles à partir sur les traces d'un trident merveilleux, aux propriétés révolutionnaires.
Iron Man noir justifie son nom dans sa deuxième partie, quand les armures sont de sortie. Nous notons au passage qu'outre celle de Tony, la version "War machine" de Jim Rhodes est également de sortie. Massives et cuirassées, elles donnent l'impression de monstres de métal préhistoriques, plutôt bien représentés. Manuel Garcia s'en sort fort honorablement aux dessins, il sait donner du dynamisme à l'histoire, et a un sens évident de la mise en scène spectaculaire. Ce sont certains visages, certaines expressions qui péchent parfois, mais cet artiste aura le temps de se perfectionner et son travail vaut déjà le détour. Scott Snyder, lui, a su jouer avec l'imagerie classique associée au titre Iron Man, pour en offrir une version peut être moins "noir" que le reste de la collection éponyme, mais certainement non dénuée d'intérêt et pleine de rebondissements. Le prix de dix euros le volume (quatre épisodes, une histoire complète) est un autre atout pour ce type de parution. Très abordables et ne requèrant pas de connaissances particulières des volumes qui sont précédemment sortis, chacun peut donc se laisser guider par son envie du moment, et découvrir ces versions alternatives de nos héros de toujours. Celle ci est loin d'être banale et ennuyeuse.
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