Les temps forts de l'univers Dc, les grandes sagas critiques qui entrainent des bouleversements profonds dans l'éco-système de Superman and Co, sont régulièrement baptisées "Crisis", des "crises" donc. La plus célèbre d'entre elles, Crisis on infinite Earths, avait permis, en 1985, de mettre un terme à tous les univers parallèles et la confusion profonde qui marquait l'univers Dc dans les années 80, et rebutait nombre de nouveaux lecteurs au moment de se confronter avec la complexité d'une continuity décousue. Ce rappel est d'importance, car quatre héros se sont retrouvés enfermés dans un "univers de poche" et vivent une existance qui leur est propre, depuis cette mythique Crisis : Superboy Prime, Kal-L (Superman de la Terre II), sa Loïs Lane à lui, et Alexander Luthor. Dans Infinite Crisis, ces quatre personnages bannis de notre réalité refont surface : en fait ils observaient en silence notre Terre 1 depuis tout ce temps, et ils ne sont pas très heureux de voir la tournure qu'ont pris les événements. Selon eux, notre monde est dévoré par les pires sentiments, des valeurs morales inexistantes; nous ne valons plus rien, nous n'avons pas su faire trésor du sacrifice de toutes ces Terres parallèles. De surcroit, Lois Lane 2 est mourante, et seule la réapparition de la Terre 2 en lieu et place de laTerre 1 pourrait la sauver, ce qui fait vaciller son gentil Superman . Pendant ce temps, la JLA, la super équipe de super héros de l'univers DC, est dissoute et sa base détruite par un mystérieux comploteur ( un des quatre rescapés, je ne vous dis pas lequel ); on croirait assister à la fin des Vengeurs chez Marvel, et c'est fait pour. Les deux compagnies se tiraient la bourre et se plagiaient allégrement, à l'époque de la parution de cet "event" Dc.
Durant Infinite Crisis, des héros vont mourir ( grande première en somme... et quand vont ils revenir? Jamais, telle est la vaine promesse de DC ). Durant Infinite Crisis, des révélations vont vous bouleverser ( si si, je confirme, l'histoire est bien construite, Geoff Johns a abattu un remarquable travail pour faire aboutir toutes les trames en cours ). Les dessins de Jimenez sont vraiement excellents, aucune baisse de forme ou de chute de style, rien que du tout bon, energique et classique à souhait, un trait pur et clair, des visages expressifs et des héros désespérés, on en redemande. Il est évident qu'un minimum de connaissances des héros impliqués dans cette saga est requis pour profiter à plein des richesses scénaristiques, toutefois même le néophyte sera capable de lire et comprendre l'ensemble sans se sentir trop désorienté par une trame qui fait intervenir un très grand nombre de premiers et seconds rôles. J'aime tout particulièrement le conflit entre les deux Supermen, celui que nous connaissons et celui de Terre II, dont l'envie de reprendre son existence passée confine à la jalousie, et au desespoir de ne pouvoir sauver sa Loïs Lane autrement qu'en supprimant un univers tout entier. Infinite Crisis fut aussi l'occasion pour Dc de revenir sur sa politique de suppression des Terres parallèles, et de commencer à diffuser dans son univers ce nombre magique de 52, qui sera repris par la suite dans deux séries hebdomadaires d'une durée de un an (dont Infinite Crisis : 52, déjà évoqué sur ces pages) et exploité aussi au moment du relaunch complet de septembre 2011, avec l'arrivée, comme par hasard, de 52 nouveaux numéros un. Tout ceci pour dire qu'en période de fête, ce bel album publié par Panini pourrait bien faire un cadeau idéal pour quiconque suit de près ou de loin les épopées costumées de Superman et consorts.
Rating : OOOOO
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