Voici venir un des comic-books les
plus français qui soient, dont l'action se situe sur un campus américain
(Harvard), avec des héros "stars and stripes" qui frisent la
caricature. Place donc à un sacré trio. Un boxeur au grand coeur, qui n'est pas
sans rappeler Ben Grimm, Bobby Crabb dit "l'horrible chose de
Harvard". Luke Ross, lui, est un incroyable sportif, champion du décathlon
dont il pulvérise tous les records, mais c'est aussi un entomologiste de génie.
Il est amoureux de Priscilla Conway, une gymnaste hors-pair, dont le sobriquet
veut tout dire : Saltarella. Par le plus grand des hasards, ces trois-là vont
faire une rencontre du troisième type aussi inattendue qu'improbable. La race
des Swizz a traversé l'espace temps pour venir coloniser notre planète, pour
rendre aux insectes la place qui devrait leur revenir, celle de race dominante.
Les aliens vont utiliser un rayon de leur création pour transmuter Bobby, Luke
et Priscilla en insectes, mais le processus sera brutalement interrompu, et le
résultat final est la création de trois individus dotés de super-pouvoirs
malgré eux, physiquement effrayant (de gros yeux à facettes pour Luke, une
pince géante pour Boby, des antennes pour Saltarella) et microscopiques. Par la
suite ils apprendront à moduler leur taille, et effectuer une carrière durable
dans le super-héroïsme en costume. Leur première tâche est évidente : mettre un
terme à l'invasion programmée des Swizz, dont le chef militaire, un certain
Termitor, envisage même de féconder Saltarella pour en faire la reine d'une
nouvelle race. Ce même Termitor qui va investir le corps du professeur Hoffman,
un génie scientifique frustré, pour assumer le titre de Super Termitor, et
entamer la colonisation finale de la Terre.
Mikros est par moments ultra naïfs, à
d'autre simplement époustouflant et dingo, comme lorsque les créateurs de cette
Bd se mettent eux même en scène, et vivent au sein même de leurs aventures! De
la méta bande-dessinée à la française, sous perfusion super-héroïque
américaine, on en redemande. En fait il est juste dommage que ce volume soit
présenté en noir et blanc, certes sur un papier de qualité, fort agréable, qui
donne au trait de Jean Yves Mitton (ou Milton, comme il aimait se faire
créditer selon la mode dominante et les attentes du marché) toute sa noblesse.
Les couleurs, à l'époque de la première publication sur les pages de Mustang
(puis la série poursuivra son chemin dans Titans), un des mensuels mythiques de
la maison d'édition Lug, contribuaient notablement à l'atmosphère magique et bigger
than life de ces encapés américains parlant comme des titis parisiens. La
carapace de Crabby, aux couleurs américaines, est un must de kitsch et de génie
fusionnés. Impossible pour les quadras d'aujourd'hui, qui allaient chez le
marchand de journaux pour retirer les copies régulières de Strange et consorts
dans les premières années 80, de ne pas verser une larme nostalgique au
souvenir de cette époque glorieuse, des pionniers du super-héroïsme, nimbée
d'innocence et mutilée souvent par la censure. Aujourd'hui ces aventures
ingénues au parfum inoubliable de notre jeunesse trônent sur les étagères de
nos librairie, dans cet album avec couverture rigide qui fera un excellent
cadeau pour vos aînés.
Ps : Ne cherchez pas Malcom Naughton,
le superviseur de Mikros n'est autre que le regretté Marcel Navarro, un autre
de ces passionnés sans qui notre passion commune ne serait peut être pas la même
aujourd'hui, en France. Merci les amis, pour tout!
Mikros Archives, publié chez Delcourt.
oui c'est beau,puissant et même si c'est naïf par moment,ça se lit avec plaisir.La couleur donne effectivement un autre cachet,et le papier glacé n'est pas le plus approprié,mais il faut soutenir l'oeuvre.Juste parce que c'est un pan de notre histoire super-héroïque,et que c'est jouissif de lire pareilles aventures!!
RépondreSupprimerAh,et pour en rajouter,Mitton est sur ce titre,déjà époustouflant!!
Ecoutez donc les conseils d'Adam Warlock et faites votre devoir :)
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