La Troisième armée, au service des Gardiens, a été vaincu, et le petit monde des Green Lantern pourrait bien s'accorder une pause pour souffler, ce serait compréhensible. Que nenni! Une nouvelle menace est déjà dans la place, en la personne du premier Lantern, un certain Volthoom, dont nous ne savions pas grand chose jusque là, en dehors du nom, qu'il était prisonnier des Gardiens, et qu'il détenait une puissance incommensurable (qui servait d'alimentateur pour la Troisième Armée, rien que ça). Comme on peut s'y attendre, une détention longue de nombreux millénaires n'a pas rendu l'individu très aimable, et à peine libre, il va pouvoir se déchaîner, au détriment des Lanternes Vertes, et tout spécialement Guy Gardner et Kyle Rayner, les deux premières victimes désignées, qui vont être plongés dans des instants cruciaux de leurs passés respectifs, puis projetés dans des sortes de scénarios parallèles; un avant goût de comment auraient pu se dérouler leurs existences en d'autres circonstances. Car Volthoom a ce pouvoir : il peut modifier la trame de l'espace et du temps, la plier à son bon vouloir, et il semble bien décidé à se servir de cette faculté. Si pour l'instant il se nourrit des émotions de ses victimes, on imagine son grand plan plus ambitieux et terrible encore. Simon Baz est quand à lui occupé face à Black Hand, mais ne devrait pas tarder à faire la connaissance du Premier Lantern. Le monde des Green Lantern est ainsi structuré qu'il parvient toujours à faire dans la surenchère. Quand on croit avoir eu à faire à la menace la plus terrible pour le cosmos, on déchante, et en voici une nouvelle. Quand aux Gardiens d'Oa, on se prend à penser qu'ils n'ont jamais rien été d'autre qu'une bande de petits nazis de l'espace, qui finiront pas recevoir un juste châtiment.
Et c'est le clap de fin pour le run de Geoff Johns. Inutile de se voiler la face, plus rien ne sera pareil après son passage, et le niveau qualitatif global des séries cosmiques de Dc va s'en ressentir. Johns a réintroduit Hal Jordan en grandes pompes, relancé Sinestro et son Yellow Corp comme antagoniste de poids, déclenché la Blackest Night où toutes les couleurs du spectre ont été confronté aux armées de la mort de Nekron. Il a convoqué la troisième armée, puis enfin le premier Lantern. Avec lui, l'inventivité et l'inspiration ont été de mise, depuis des années, même si sur la fin on sentait que le scénariste avait un peu moins de verve et commençait à jouer sur la redite. Ainsi l'action est prédominante, et les scènes fortes masquent quelque peu un sentiment de banalité qui risque de s'installer devant des chocs titanesques trop répétitifs. Plusieurs dessinateurs sont présents dans cet album, car plusieurs séries y sont proposées. Nettement au dessus des autres, signalons Doug Mahnke, et surtout Ivan Reis, qui est devenu, à mon humble avis, un des trois ou quatre meilleurs artistes qui officient en ce moment chez la distinguée concurrence. Ainsi s'achève donc le règne de Johns, qui cède le relai à Robert Venditti, le même qui fut chargé du grand retour de X-O Manowar chez Valiant, où il est vrai, il lui suffisait de respecter une trame déjà définie à l'avance (c'était un reboot, et il devait avant tout reprendre et moderniser des choses déjà écrites). A défaut d'être le feu d'artifice du siècle, on lira avec sympathie les ultimes pétards du sieur Geoff.
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