A l'heure où l'univers Marvel tout entier est plongé dans les affres des Secret Wars nouvelle formule, Deadpool lui se retrouve projeté à l'époque des Secret Wars, première mouture. Petite explication : lorsque les guerres secrètes éclatèrent, dans les années 80, le personnage n'avait pas encore été inventé. Mais Wade Wilson va pouvoir rattraper le temps perdu, dans cette mini série déjantée qui donne le ton dès ce premier numéro, qui alterne gags et boutades avec une dose d'inconscience joviale. On va de la remarque grivoise du mercenaire, qui conscient de son existence de héros de papier rappelle à la Guèpe les nombreuses didascalies d'exposition, en les comparant à de "gros ballons" tout en lorgnant sur sa poitrine... à l'ironie de Wolverine qui certifie que bonne partie de son facteur auto-guérisseur lui sert à soigner sa fierté, à l'idée de devoir se plier aux règles pacifistes et bienpensantes des autres héros qui l'entourent. En fait on reprend la série de départ, à savoir un aréopage de héros (mais aussi de vilains) transportés dans l'espace, sur un vaisseau alien appartenant au Beyonder, et ensuite projeté sur une planète formée pour l'occasion (le Battleword) où chacun aura la possibilité de voir ses désirs s'accomplir, à condition de trouver la force de se débarrasser de ceux qui n'ont pas les mêmes valeurs. Deadpool lui est un personnage des années 90, et en celà il est ambivalent, car fruit d'une culture où la génétique du héros est plus nuancée qu'avant. Comme faire le bien pour le bien est devenu un peu dépassé, comme les boy-scouts n'ont plus la cote à ce moment de l'histoire, ce sont surtout les anti-héros désabusés et cyniques qui tiennent le haut du pavé. Mais Deadpool fait preuve de courage, d'inconscience, et de drôlerie, pour trouver sa place et apporter sa pierre à l'édifice. C'est ainsi que l'ensemble fonctionne agréablement bien, et que ce titre targué Secret Wars s'annonce sous de forts bons auspices. On pourra compter sur lui pour être la grande belle pochade qui sert à dédramatiser cette parenthèse sombre, dont personne ne connaît l'issue, hormis la promesse que cette fois, plus rien ne sera jamais comme avant. Pour une fois Cullen Bunn m'a vraiment diverti, et les dessins de Matteo Lolli ont une touche faussement retro totalement pertinente vu le sujet, épaulé en cela par le coloriste Ruth Redmond. Si 1984 vous semble très loin, voire si vous n'étiez pas né, l'heure est venue de remonter le temps, le sourire aux lèvres.
A lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!