BATMAN Vs KGBEAST : TEN NIGHTS OF THE BEAST

A la fin des années 80, le titre Batman est scénarisé par un auteur d'exception. Il s'agit de Jim Starlin, qui donne de suite à la série un ton adulte et désabusé, subissant en cela l'influence du travail de Frank Miller, qui a amené le Dark Knight sur de biens sombres sentiers. Jim a l'idée de présenter des "mini séries dans la série" et c'est ainsi que voit le jour Ten nights of the Beast, qui se déroule en quatre parties à partir du numéro 417 de mars 1988. Au dessin, Jim Aparo et Mike De Carlo, avec le toujours superbe Mike Zeck pour les couvertures. La guerre froide a inspiré le vilain de l'aventure, un certain KGBeast qui est venu à Gotham pour descendre sans pitié une dizaine de hauts fonctionnaires, à commencer par un certain Ronald Reagan, qui je vous le rappelle occupait alors la Maison Blanche, et se rend en visite dans la cité de Bruce Wayne. 
KG Beast est redoutable, c'est un tueur sans pitié, qui use de tous les stratagèmes possibles, et son adresse est telle qu'il est capable de rivaliser et damer le pion à un super-héros comme Batman lui même. En tous les cas, avec lui, le meurtre devient un art, comme tendre un filin d'acier pour décapiter un motard...


Batman et KGBeast vont bien sur s'affronter mano a mano, et si le Dark Knight est en mesure de lutter contre cet adversaire impitoyable, celui-ci est véritablement un dingue complet, capable de tout pour échapper à notre héros. Imaginez un peu, pris au piège avec un bras empêtré dans le Bat-filin du justicier, le criminel n'hésite pas un instant, saisit une machette (d'où sort-elle d'ailleurs?) et se coupe le membre comme si de rien n'était, en s'y reprenant à plusieurs fois. Même pas mal, les communistes étaient de sacrés durs, à bien y penser.




Mais attention, le pire est à venir. Vous croyez qu'affublé d'un moignon le pauvre KGBeast va se réfugier dans un hôpital soviétique le temps de guérir et de se refaire une santé? Pas du tout, car quelques jours plus tard il est de retour avec cette fois une arme cybernétique automatique à la place de la main qu'il s'est tranchée. Batman ne sait plus trop quoi faire et lorsqu'il évoque son ennemi avec des pontes des services secrets, on lui fait discrètement comprendre que l'assassin ne passerait pas même une seule nuit en prison, et que s'il venait à être arrêté, l'immunité diplomatique lui serait concédé par l'ambassade russe. En gros, Batman, si tu as bien saisi ce qu'on te demande... débarrasse toi de lui, et que ce soit définitif!



La bataille finale entre Batman et KGBeast se tient dans les égouts de Gotham. Le second cité est acculé à la défaite et son bras/mitraillette ne fonctionne plus. Il tente d'assommer le Dark Knight en lui jetant un tube métallique (chance de réussite : 0,001 %) puis commet la pire des erreurs, en s'enfuyant malencontrueusement dans une sorte de pièce hermétique, un cul de sac dans lequel Batman comptait bien le précipiter. Instant dramatique, le lecteur s'attend à ce que le héros tabasse son adversaire avant de l'envoyer à Arkham ou chez le GCPD. Mais ce ne sera pas le cas...


                       




Autrefois j'aurais saisi l'occasion pour me mesurer à toi ... mais pas cette fois. Batman est clair, décidé, c'est un real badass super-héros. Il ferme la pièce, et laisse son adversaire à son triste sort. Enfermé, dans l'impossibilité de s'enfuir, il est condamné à mourir de faim et de soif, ce qui est une fin encore plus horrible que la traditionnelle balle dans la tête du Punisher. Quand on lui demande ce qu'il est advenu de KGBeast, Batman répond "Vous n'aurez plus à vous soucier de lui". Clair et limpide, il veut le laisser pourrir là où il l'a laissé.
Alors bien sur ce ne sera pas la version finale. Marv Wolfman va écrire à son tour Batman, et il va faire en sorte que la conclusion de cette histoire en quatre parties soit différente. Jim Starlin était allé trop loin avec le personnage, qui aurait du faire sortir le criminel, et lui offrir un café avant d'appeler la police et rentrer chez lui prendre une douche. Pour une fois, ce ne fut pas le cas.

Que je sache cette histoire reste inédite en Vf. N'hésitez-pas à me contredire si ce n'est pas le cas!

(librement adapté du blog CBR "Remember to forget")

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