Ils ne sont pas comme nous. C'est ce qu'affirme le titre de cette nouvelle série. mais en quoi sont-ils différents, et de qui s'agit-il? La réponse est simple : une bande d'adolescents dotés de super-pouvoirs. et qui n'a pas peur de les utiliser, dans un parfait égoïsme, comme pour perpétrer la survivance de l'espèce. Ne nous y trompons pas, le discours de fond se rattache à toute cette mouvance qui voudrait nous montrer à quel point la jeunesse d'aujourd'hui est différente des générations précédentes, et qu'elle baigne dans un sentiment d'aliénation, de mise à l'index volontaire, reposant sur des comportements, des habitudes, qui sont difficilement bien perçus en dehors du groupe. La jeune héroïne de cette histoire n'a pas de nom, cela importe peu : elle est en grande souffrance, puisqu'elle entend une foule de voix dans sa tête, lui rendant l'existence invivable. Au point de souhaiter en finir, en se jetant du haut d'un toit d'immeuble. La chute n'est pas fatale, et elle se réveille dans un lit d'hôpital, avec à son chevet l'énigmatique Voix, qui affirme savoir ce qui se produisait chez elle, et comment lui apporter paix et sérénité. En effet, les voix (avec la minuscule) semblent s'être tues, et elle se découvre... télépathe! Son interlocuteur aussi est quelqu'un de particulier, et il est à la tête d'une bande d'autres ados à pouvoirs, qui après avoir été rejetés par leurs aînés, ont décidé de s'unir et de profiter pleinement de leurs dons. Leurs parents n'ont pas fait l'effort de les comprendre, n'ont pas su les accepter? Et bien eux auront leur revanche, iront se servir là où se trouve la richesse, le confort, pour vivre à l'aise dans une grande propriété abusive. La violence fait partie de leur quotidien, c'est un moyen d'expression immédiat, et qui permet aussi de s'assurer toutes les commodités nécessaires. Une esthétique presque Orange Mécanique, qui dérape franchement lorsque la jeune Syd (le nom de code de la nouvelle) apprend que pour intégrer la bande une bonne fois pour toutes, il va lui falloir changer d'identité, et ... tuer ses propres parents. Comme l'ont fait les autres avant elle.
Est-il juste et sain de s'adonner à la violence débridée pour une paire d'écouteurs, ou des gadgets de hipsters qui n'ont de valeur que commercialement parlant? Oui, dans un monde marqué du sceau du matérialisme, où l'humain passe au second plan, et où la force et le fait de pouvoir sont suffisant pour justifier l'action. Non, si la violence en question déborde sur le meurtre, encore que la perte complète de repères amènent le mépris du prochain, du vivant. Bref, ce n'est pas seulement l'adolescence en temps que phase délicate de transition, qui est ici mise en question, mais c'est toute notre société, où l'aveuglement du voisin contribue à l'envie de ne plus s'en soucier, de le dominer par la force, qui est mise en lumière dans ce comic-book parfois un peu pontifiant, maladroit, mais qui réserve aussi de belles trouvailles, des moments forts.
Eric Stephenson choisit de nous présenter une bande de jeunes qui pourraient bien être aussi des criminels dangereux et fanatiques. Tout se joue au départ (quand ils se présentent sur une page simple mais immédiate) sur des expressions faciales, un regard, une attitude, qui en dit long sur ce qu'ils (s)ont au fond d'eux. Ce ne sont pas les pouvoirs (qu'ils possèdent, et sont clairement énoncés) qui les définissent mais ce qu'ils peuvent faire avec, dans quel état d'esprit. Simon Gane, le dessinateur, opte pour la carte de l'essentiel, de l'émotion, et son travail est fort bien mis en valeur par la couleur de Jordie Bellaire, référence s'il en est dans la profession. Ce premier tome est publié chez l'éditeur Jungle Comics, qui continue de tenter de se faire un nom dans un marché sauvage et saturé. Nous aurions bien tenté de les contacter, pour vous proposer un petit concours, par exemple, histoire de faire découvrir la série plus efficacement, mais déjà à l'époque de Air-Boy (par ailleurs très recommandé!) nous n'avions pas eu la moindre réponse, et insister n'est pas dans nos habitudes. Dommage, vraiment. Qu'à cela ne tienne, bonne chance avec cet ouvrage, qui mérite que vous y jetiez un oeil, ou les deux.
Est-il juste et sain de s'adonner à la violence débridée pour une paire d'écouteurs, ou des gadgets de hipsters qui n'ont de valeur que commercialement parlant? Oui, dans un monde marqué du sceau du matérialisme, où l'humain passe au second plan, et où la force et le fait de pouvoir sont suffisant pour justifier l'action. Non, si la violence en question déborde sur le meurtre, encore que la perte complète de repères amènent le mépris du prochain, du vivant. Bref, ce n'est pas seulement l'adolescence en temps que phase délicate de transition, qui est ici mise en question, mais c'est toute notre société, où l'aveuglement du voisin contribue à l'envie de ne plus s'en soucier, de le dominer par la force, qui est mise en lumière dans ce comic-book parfois un peu pontifiant, maladroit, mais qui réserve aussi de belles trouvailles, des moments forts.
Eric Stephenson choisit de nous présenter une bande de jeunes qui pourraient bien être aussi des criminels dangereux et fanatiques. Tout se joue au départ (quand ils se présentent sur une page simple mais immédiate) sur des expressions faciales, un regard, une attitude, qui en dit long sur ce qu'ils (s)ont au fond d'eux. Ce ne sont pas les pouvoirs (qu'ils possèdent, et sont clairement énoncés) qui les définissent mais ce qu'ils peuvent faire avec, dans quel état d'esprit. Simon Gane, le dessinateur, opte pour la carte de l'essentiel, de l'émotion, et son travail est fort bien mis en valeur par la couleur de Jordie Bellaire, référence s'il en est dans la profession. Ce premier tome est publié chez l'éditeur Jungle Comics, qui continue de tenter de se faire un nom dans un marché sauvage et saturé. Nous aurions bien tenté de les contacter, pour vous proposer un petit concours, par exemple, histoire de faire découvrir la série plus efficacement, mais déjà à l'époque de Air-Boy (par ailleurs très recommandé!) nous n'avions pas eu la moindre réponse, et insister n'est pas dans nos habitudes. Dommage, vraiment. Qu'à cela ne tienne, bonne chance avec cet ouvrage, qui mérite que vous y jetiez un oeil, ou les deux.
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