COVER STORY RELOADED (5) : SLEEPWALKER #1 (1991) L'ARRIVEE DU SOMNAMBULE

Cover Story (reloaded) c'est une cover, une histoire, quelques explications. Cinquième  épisode, avec Sleepwalker (1991)
Si tout le monde parvient à associer le nom du héros qui se cache derrière Peter Parker ou Bruce Wayne, il est fort probable qu'à part une poignée de spécialistes, l'essentiel des lecteurs soit bien embarrassé, lorsque l'on évoque un certain Rick Sheridan. Il est très possible que vous n'ayez jamais lu la série régulière consacrée à Sleepwalker, qui a débuté au printemps 1991. Rick est un étudiant qui partage son quotidien entre la faculté, un travail d'homme à tout faire dans un immeuble de New York, et des cours d'anglais : il est très occupé, et n'a pas forcément beaucoup de temps à consacrer à sa petite amie Alyssa. Qui dit très occupé dit aussi très fatigué; à chaque fois que le jeune homme s'endort, il a des cauchemars dans lesquels apparaît une créature au faciès inquiétant, avec de gros yeux d'insectes. Pire encore, cette créature se manifeste dans la réalité! Rick a la surprise de la voir sur l'écran de sa télévision, à son réveil. Le doute commence à s'insinuer, et il devient certitude lorsque a lieu un cambriolage dans le quartier, et que notre nouveau héros est pris à parti avec sa compagne. Il reçoit un bon coup de crosse sur la tête, et reste évanoui pendant quelques minutes. Cela faisait déjà quelques temps qu'il souhaitait résister au sommeil, et s'efforcer de rester vigilant, de peur de voir apparaître cette créature qui hante ses cauchemars. Une fois étendu au sol, c'est donc le Sleepwalker qui se manifeste et qui va régler la situation à sa manière, c'est-à-dire avec un rayon émanant de son regard, capable de refaçonner la réalité selon ses souhaits.
Le personnage est graphiquement intéressant; il contient suffisamment de mystère et repose sur une base et un potentiel larges, comme peut l'être le matériel onirique. Hélas, il n'a pas rencontré son public, et ses histoires sont vite devenues un peu brouillonnes. La tentative de l'inclure dans les grands crossovers à venir de Jim Starlin n'aura pas eu l'effet escompté. Bob Budiansky raconte une histoire assez classique, mais qui fonctionne et qui donne réellement envie d'en savoir plus, tant le Sleepwalker est énigmatique. Au dessin, Bret Blevins livre une prestation très satisfaisante : tous les personnages, y compris les intervenants de moindre importance, sont bien dessinés, et c'est un comic book mainstream qui tient la route, probablement d'un niveau supérieur à nombre de titres que nous lisons actuellement. Cependant Sleepwalker ne durera que 33 numéros, avant d'être définitivement boudé par le public. L'heure est venue pour moi de faire mon coming-out sur le sujet; j'ai toujours trouvé le look du héros si intrigant, que j'en lisais tous les épisodes à l'époque, dès que possible. Aujourd'hui encore, je garde beaucoup d'attention et de tendresse pour ce Sleepwalker, qui me rappelle à chaque fois ce début des années 90 si prolifique chez Marvel.



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