Le Docteur Strange n'a jamais été aussi vivant que depuis le récent film, que nous avons tous (ou presque) adoré au cinéma. Par contre la situation est fort différente pour la magie! Cette dernière est en train de vivre son crépuscule... peu à peu elle est exterminée, anéantie, par les forces de l'Empirikul, qui un peu partout à travers les dimensions instaure la tyrannie de la science, qui détruit toute bribe de pouvoir magique. Cela signifie que le maître des arts mystiques et ses associés jeteurs de sort perdent leurs facultés, et qu'ils sont implacablement traqués, poussés dans leurs derniers retranchements, jusque dans le célèbre manoir de Stephen Strange, qui tombe aux mains de l'assaillant. Le Docteur n'est pas le seul face à cette menace, toute une brochette de personnages comme Shaman, Magik, le docteur Vaudou ou Scarlet Witch sont eux aussi concernés par cette Bérézina de la magie. Il est intéressant de noter que le grand ennemi cette fois c'est la science, dans une opposition formelle qui trouvent sens. Les motifs qui poussent les clones de l'Empirikul à accomplir leur mission sont clairement expliqués à travers les pages de ce tome 2, ce qui crédibilise davantage ce conflit entre les forces fondamentales du savoir qui régissent l'univers tout entier. Jason Aaron orchestre la disparition du merveilleux, de l'ésotérique, dans des épisodes où l'humour truculent du premier tome laisse peu à peu la place à un sentiment d'urgence et de catastrophe universelle. On fait la connaissance également avec de nombreux nouveaux mages ou magiciens mineurs, des figures importantes dont nous ignorions jusque-là l'existence, ou nous avions perdus la trace. Une véritable revue des troupes de la magie chez Marvel, à l'heure où tout semble perdu, face à une armée d'envahisseurs virtuellement indestructibles.
Cet album contient les épisodes 6 à 10 de la dernière série régulière en date, où le héros doit composer aussi bien avec les conséquences des sorts jetés au fil des ans (la magie exige un prix à payer, dont il ignorait le "montant", et peu à peu la vérité se fait jour), mais aussi donc le grand conflit qui menace l'existence même de la magie chez Marvel. Chris Bachalo est toujours aussi inspiré dans sa manière de mettre en scène les planches, explosant les codes habituels, organisant l'anarchie et le merveilleux dans une débauche inventive qui confine par moments avec une (fausse, à notre avis) impression de brouillon. C'est fort original, clivant (si vous avez des goûts prononcés pour le photo réalisme et le dessin anatomique techniquement parfait , vous allez être décontenancés) mais si comme c'est notre cas vous n'attendez que ça, des artistes qui se lâchent et injectent de la folie visuelle à chaque planche, vous êtes devant le titre qu'il vous faut.
Panini insère entre l'épisode 6 et 7 Last Days of Magic, un numéro où plusieurs scénaristes et dessinateurs se donnent le relai, et approfondissent les conséquences du grand conflit qui explose. C'est assez truculent, notamment grâce à la présence de mystiques comme le Mahatma Fatalis, ou Alice Gulliver, femme flic de choc, qui ne renie pas l'usage de pouvoirs magiques, et du flingue traditionnel.
Jason Aaron est donc en train de répondre de belle manière à celles et ceux qui considèrent que Marvel ne produit plus grand chose de bon ces temps derniers. Cette série reste inventive et dingue, suffisamment pour en faire une des lectures à recommander en cette fin d'hiver. Le Docteur Strange semble enfin avoir trouvé une voix, et sa voie.
Jason Aaron est donc en train de répondre de belle manière à celles et ceux qui considèrent que Marvel ne produit plus grand chose de bon ces temps derniers. Cette série reste inventive et dingue, suffisamment pour en faire une des lectures à recommander en cette fin d'hiver. Le Docteur Strange semble enfin avoir trouvé une voix, et sa voie.
A lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!