Remontons le temps en 1986 au lendemain de la célèbre Crisis on Infinite Earths. L'univers Dc a entamé une grande oeuvre de reconstruction/simplification, qui permet de dépoussiérer ses icônes, et de les reformuler à destination d'un public nouveau. Wonder Woman n'échappe pas à cette règle, et si les grandes lignes sont clairement fixées par Greg Potter, c'est George Perez qui va affiner le scénario, et mettre en images la nouvelle vie de la princesse Diana.
Une aubaine pour ceux qui sont forts en mythologie. Cette série va puiser à pleines mains dans le panthéon grec, et proposer une relecture remarquable des racines mêmes de l'héroïne. L'ouvrage débute par l'origine et le sens des amazones, les motifs qui ont provoqué la naissance de cette race singulière de femmes, dont l'essence dérive de victimes des abus des hommes, dès l'aube préhistorique. Ce n'est pas seulement Wonder Woman qui repart de zéro, c'est l'univers tout entier qui lui donne vie qui est rebâtie de rien. L'héroïne est définie parfaitement en quelques pages, jusqu'à l'épreuve qui fait d'elle l'ambassadrice de Themyscira dans le monde moderne, en opposition au dieu de la guerre, Ares, qui est ici le grand vilain, celui qui n'accepte pas l'existence même des amazones, et n'a de cesse d'insuffler violence et intentions belliqueuses dans le coeur et les âmes de l'humanité. Wonder Woman est son contraire absolu. Elle professe le bien, la vertu, la paix, et sa mission ultime est de s'opposer à ce dieu sanguinaire qui a pour ambition d'embraser la création. D'ailleurs l'île Paradis des amazones elle même est en grand danger, puisque le major Steve Trevor est envoyé en mission secrète à bord d'un chasseur lourdement armé; en réalité un prétexte fomenté par Ares pour attaquer du ciel, et semer morts et destruction. Pour Diana, ce sera la première rencontre avec un homme très important qui va jouer un rôle fondamental dans sa vie, et les premiers pas d'une croisade humaniste et super-héroïque qui vont faire d'elle une icône. Une "Wonder Woman" comme elle sera vite baptisée par la presse, dès sa première sortie officielle.
Comme le titre de cet album le rappelle, il est question de dieux et d'hommes. Wonder Woman est certes une déesse, mais elle ne connaît rien à l'humanité. Elle ne parle pas l'anglais, ne possède pas les codes propres à notre société occidentale, et il lui faut peu à peu apprendre a trouver une place, et de nouveaux repères, dans ce quotidien dont elle ignorait tout auparavant. Aidée par le professeur Julia Kapatelis, qui va l'initier et lui faire découvrir notre réalité, la princesse Diana apparaît aussi fragile que déterminée, face aux rejetons maléfiques du Dieu de la guerre, Demos et Phoibos. Elle démontre à quel point elle est exceptionnelle et apparaît comme le dernier rempart, protégeant une humanité qui ne pense qu'à se détruire, et à prolonger les guerres, subissant l'influence de Arès, qui tire profit de ce chaos ambiant. Aux dessins George Perez fait des prouesses; les planches sont truffées de détails, chacun des personnages est représenté magnifiquement, dans toute sa splendeur, notamment les femmes. On hésite tout juste devant le visage de Steve Trevor, qui n'est pas forcément le plus bel homme de l'album, et apparaît un tantinet vieillot. Mais quel maestria quand il s'agit de représenter les temples grecs, quand il s'agit de nous montrer ces dieux anciens et mythologiques qui sont au bord du gouffre, puisque si les humains ne croient plus en eux, ils sont appelés à monter sur la barque de Charon, et voguer vers la disparition. Perez est vraiment l'auteur d'un des runs les plus aboutis graphiquement de tous les temps , sur Wonder Woman. C'est un plaisir absolu pour ceux qui aiment le dessin soigné et fignolé aux petits oignons. La série abordera par la suite, épisodes après épisodes, des thèmes contemporains et de société, qu'il n'était pas forcément évident d'envisager à ses débuts. Retrouver ce titre dans la collection DC Essentiels (chez Urban Comics) est donc un grand plaisir, et c'est aussi une manière de démontrer qu'il y a dans la longue et iconoclaste carrière de la princesse amazone, des pics qualitatifs remarquables. Il faudrait que tout le monde puisse (re)découvrir cela.
Comme le titre de cet album le rappelle, il est question de dieux et d'hommes. Wonder Woman est certes une déesse, mais elle ne connaît rien à l'humanité. Elle ne parle pas l'anglais, ne possède pas les codes propres à notre société occidentale, et il lui faut peu à peu apprendre a trouver une place, et de nouveaux repères, dans ce quotidien dont elle ignorait tout auparavant. Aidée par le professeur Julia Kapatelis, qui va l'initier et lui faire découvrir notre réalité, la princesse Diana apparaît aussi fragile que déterminée, face aux rejetons maléfiques du Dieu de la guerre, Demos et Phoibos. Elle démontre à quel point elle est exceptionnelle et apparaît comme le dernier rempart, protégeant une humanité qui ne pense qu'à se détruire, et à prolonger les guerres, subissant l'influence de Arès, qui tire profit de ce chaos ambiant. Aux dessins George Perez fait des prouesses; les planches sont truffées de détails, chacun des personnages est représenté magnifiquement, dans toute sa splendeur, notamment les femmes. On hésite tout juste devant le visage de Steve Trevor, qui n'est pas forcément le plus bel homme de l'album, et apparaît un tantinet vieillot. Mais quel maestria quand il s'agit de représenter les temples grecs, quand il s'agit de nous montrer ces dieux anciens et mythologiques qui sont au bord du gouffre, puisque si les humains ne croient plus en eux, ils sont appelés à monter sur la barque de Charon, et voguer vers la disparition. Perez est vraiment l'auteur d'un des runs les plus aboutis graphiquement de tous les temps , sur Wonder Woman. C'est un plaisir absolu pour ceux qui aiment le dessin soigné et fignolé aux petits oignons. La série abordera par la suite, épisodes après épisodes, des thèmes contemporains et de société, qu'il n'était pas forcément évident d'envisager à ses débuts. Retrouver ce titre dans la collection DC Essentiels (chez Urban Comics) est donc un grand plaisir, et c'est aussi une manière de démontrer qu'il y a dans la longue et iconoclaste carrière de la princesse amazone, des pics qualitatifs remarquables. Il faudrait que tout le monde puisse (re)découvrir cela.
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