En règle générale les histoires de zombies sont toutes un peu semblables, et au bout d'un petit moment, elles se transforment en vastes shoot them all, c'est-à-dire que pour survivre les personnages sont obligés d'éclater les morts-vivants à coups de batte de base-ball ou d'une balle en pleine tête. C'est la règle: d'un côté des cadavres ambulants qui ne pensent qu'à boulotter de la chair humaine, de l'autre côté une population désespérée qui tente de s'en sortir, tout en se méfiant car le danger est aussi bien souvent tout à fait humain; Ici l'intérêt est que un vaccin a été mis au point! Oui, vous entendez, bien mieux encore que le Pfizer ou le Moderna pour prévenir le covid-19, il existe dans l'univers de No Zombies quelque chose qui permet de dézombifier ceux qui ont été contaminés; bref, de ramener à la vie, à la pleine conscience, ceux qui il y a encore quelques jours erraient dans les bois ou dans les rues désertes, prêts à dévorer de la cervelle. Si le nombre des zombies ne cesse d'augmenter et que le chaos est général, il reste toutefois un petit espoir puisque ce n'est pas une situation sans retour. Le survivant continue d'avoir des cauchemars et se rappelle certains de ses actes en tant que zombie, mais peu un peu il redevient un homme, ce qui est l'essentiel. Cette histoire suit un groupe de 4 personnes, Joseph, Cassandra, Ruben et Toby, qui se lance dans une sorte de mission de la dernière chance. Joseph est d'origine amérindienne et c'est lui qui ouvre la voie et indique le chemin à suivre pour s'en aller aider tous ceux qui sont dans le besoin. Il faut dire qu'en réalité il a aussi un autre objectif, que nous préférons ne pas vous dévoiler, mais qui le concerne tout particulièrement. Les quatre courageux n'ont pas la vie facile car comme vous pouvez l'imaginer, à chaque fois qu'ils croisent une communauté qui tente de s'en sortir, la première réaction c'est la peur, le rejet, et de voir en eux une amène brigade de pillards prêts à s'en mettre plein les poches. Du coup il n'est pas simple dans le monde de No Zombies de vacciner la population... à côté, la "3e dose" c'est une plaisanterie!
De l'espoir donc, avec dans ce premier volume la rencontre d'une communauté qui parvient à survivre sans trop de dommages, et qui a à sa tête un des plus grands génies du siècle, un inventeur, un visionnaire, un homme de science et ultra riche, qui n'est pas sans faire écho à quelqu'un que vous allez vite reconnaître. Mais là encore, la réalité n'est pas forcément celle qu'un premier regard superficiel pourrait révéler, et quand elle se dévoile enfin, les ombres qui noircissent le tableau s'accumulent, d'autant plus que comme toujours dans ce genre d'histoire, l'homme finit par être un tel problème pour l'homme, que les zombies, en fin de compte, sont d'un mode opératoire et d'une motivation simplistes et plus facilement gérables. Olivier Peru parvient à présenter un premier tome remarquable, qui maintient en haleine du début à la fin, et qui se démarque habilement de l'avalanche de récits zombiesques disponibles en librairie. Au dessin Evgeniy Bornyakov est lui aussi excellent, avec des planches vraiment agréables, très lisibles, riches en détails et en expressivité des personnages. La couleur de Simon Champelovier accompagne l'ensemble avec brio, et on se prend à dévorer, non pas de la chair humaine, mais cet ouvrage, avec l'envie d'avoir le plus rapidement la suite, c'est à dire trois autres tomes. Très bonne surprise à découvrir chez Soleil.
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