SPIDER-MAN LIFETHEFT ET LA SAGA DES VRAIS FAUX PARENTS DE PETER PARKER


 Finissons l'année 2021 avec du vintage, voulez-vous. Back to 1994 avec Lifetheft. Voici une histoire qui nous ramène à l'époque de Strange, le mensuel des super-héros publié par Lug puis Semic. Tout commences lorsque la professeure Sanchez met au point un appareil dont les caractéristiques sont tout autant formidables qu'effrayantes. Il s'agit du Juvenator, un engin capable de transférer l'énergie vitale d'un individu à un autre; autrement dit si vous trouvez un cobaye et que vous le reliez à la machine, vous pouvez en "aspirer" la vie même, pour votre profit. Le Vautour, qui purge une peine de prison, a appris l'existence de cet appareil et puisqu'il est désormais très âgé et mourant (atteint d'un cancer) il décide de s'évader, pour s'emparer de l'engin, retrouver sa jeunesse et donc survivre, en exerçant le métier qu'il aime le plus, celui de criminel patenté. Seulement voilà, comme d'habitude, Spider-Man se dresse sur sa route. C'est un moment un peu particulier pour le Tisseur de toile puisque ses deux parents, Richard et Mary Parker, que tout le monde croyait décédé depuis longtemps, ont fait réapparition les mois précédents avec l'excuse d'avoir passé vingt ans dans les geôles soviétiques. Les époux Parker en repris leur place au côté du fiston et de la Tante May. Cette dernière a des doutes sur leur véritable identité et n'accepte pas la situation sereinement. Tous les lecteurs évidemment ont comprit qu'elle a raison. Peter Parker de son côté a tendance à être naïf et il finit par se laisser convaincre qu'il a enfin retrouvé des parents jusque là disparus. Cela va même l'inciter à révéler sa véritable identité; erreur tragique, le voici qui se démasque devant ceux qu'il pense être des êtres chers, et qui dès l'instant où la double identité de Spider-Man est révélée, jettent le masque et deviennent ce qu'ils sont vraiment, des sortes d'androïdes sophistiqués, des formes de vie artificielles mises au point par le Caméléon, dont l'objectif était initialement de découvrir l'identité secrète du héros.



Tout le monde sait que Peter Parker, à travers les très nombreuses photos publiées, a des connexions évidentes avec Spider-Man, aussi le Caméléon a-t-il décidé de lui soutirer indirectement des informations avec ce subterfuge technologique. Vous trouvez ça tiré par les cheveux? Ne vous inquiétez pas, c'est l'opinion de tout le monde à l'époque, et il faut vraiment beaucoup d'imagination pour parvenir à gober cette histoire. Néanmoins, sur le moment, ce fut un choc bien typique des années 90 où tout était possible y compris l'invraisemblable le plus complet. C'est David Michelinie qui écrit cette histoire qui ne s'embarrasse pas de détails crédibles et c'est un Mark Bagley désormais bien installé sur le titre, et très à l'aise avec les différents personnages, qui illustre l'ensemble. Bien entendu la révélation de l'identité de Spider-Man entraîne un drame. Si le "père" veut poursuivre sa mission jusqu'au bout, la "mère" elle se laisse tromper par des sentiments humains induits et elle finit par se comporter comme une véritable génitrice aimante et protectrice. Elle décide de protéger le secret du fiston, alors que son mari lui est prêt à le vendre. Il va s'en suivre alors une terrible bataille où les créatures artificielles vont se révéler pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire des sortes de monstres activables par télécommande. En parallèle à tout cela le mariage de Peter Parker et Mary Jane connait quelques turbulences, dû au fait que la confiance, c'est quelque chose qui s'entretient. Et Spider-Man est le roi des non-dits et de la culpabilité permanente. Lifetheft est disponible dans le dernier volume de la Epic Collection Spider-Man paru à ce jour, aux Etats-Unis. Il faudra encore patienter pour que la collection des Intégrales Panini en arrive à ce stade. Juste derrière, on peut trouver un crossover du nom de Pursuit où les événements sont approfondis à travers les différents titres arachnéens de l'époque, et où la trame se densifie et se complexifie encore plus (avec les plans du Bouffon Vert, nous en parlerons bientôt). Si pour vous la capacité de suspendre l'incrédulité est une seconde nature, ces épisodes ont de quoi vous retourner le cerveau. En plus, c'est une injection de nostalgie immédiate! 


J'en profite pour vous remercier très sincèrement pour votre fidélité au blog et au Mag' mensuel. 2021 fut une année difficile à bien des égards, aussi plus que jamais c'est une chance d'avoir un public correct, érudit, passionné, avec qui on peut échanger chaque jour sur les réseaux sociaux, à commencer par notre rendez-vous indispensable : www.facebook.com/universcomics

Bonne année et rendez-vous en 2022!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!

COSMIC DETECTIVE : POLAR ET SCIENCE-FICTION AVEC LEMIRE, KINDT ET RUBIN

Jeff Lemire et Matt Kindt, les démiurges derrière Cosmic Detective (chez Delcourt), avaient initialement décrit l'œuvre comme "un m...