AMAZING SPIDER-MAN: MAXIMUM CARNAGE (MARVEL EPIC COLLECTION)

 


Les volumes de la Epic Collection que propose Panini fonctionnent exactement comme ceux publiés par Marvel aux Etats-Unis. Bref, il ne faut pas s'attarder sur une quelconque séquence chronologique, mais aller picorer dans l'histoire éditoriale des séries proposées, pour enfin reconstituer une frise complète, des origines aux années 1990, au bout de plusieurs années. Ce mois d'octobre, c'est au tour de Maximum Carnage, crossover sanglant pour Spidey, d'être à l'honneur. Dans les années folles des comics (les nineties), Venom est un des personnages phares de l'univers Marvel : le symbiote extraterrestre, poussé par la haine et le ressentiment envers Peter Parker, a trouvé un acolyte idéal en la personne de l'ancien journaliste Eddie Brock. Celui-ci retient Parker responsable de sa déchéance professionnelle. Ensemble ils deviennent une sorte de monstre ou croque-mitaine protéiforme. Il connaît l'identité secrète de Spider-Man et ne déclenche pas son sens d'araignée, c'est en quelque sorte l'ennemi ultime. Mais peu à peu, poussé par le succès auprès des lecteurs, le personnage se transforme en un véritable anti-héros, motivé par une conception toute personnelle de la justice et de la protection des innocents. Le curseur se déplace et la nouvelle créature maléfique, le nouveau mal absolu, devient Carnage. Il s'agit du rejeton du symbiote précédent, et il s'est associé avec Cletus Kasady, un sociopathe de la pire espèce, complètement incurable. Le costume est rouge sang, et sa façon d'agir est simple : le chaos et les meurtres en permanence. Lorsque Carnage est maîtrisé et emprisonné dans l'asile de Ravencroft (une sorte de Arkham à la Marvel), on pourrait penser que son parcours est momentanément terminé, mais comme le veut la tradition des comics, s'il est enfermé, c'est pour mieux s'échapper! Non sans bien sûr laisser derrière lui une trace de sang et des morts à la pelle. Pour contrer cet ennemi particulièrement violent, Spider-Man va pouvoir compter sur toute une série d'alliés, et il va même temporairement faire équipe avec Venom. Il s'agit d'un crossover très marqué par l'esprit de son temps (1993) où coule hémoglobine à flots, et qui concerne toutes les séries du tisseur de toile.



Carnage n'est pas seul. Lui s'est trouvé une copine psychotique quasiment tout aussi cinglée, et qui répond au nom de Shriek. Le couple dément bénéficie en outre d'une sorte d'enfant putatif, ou plutôt d'animal de compagnie, le doppelganger, à savoir un double difforme de Spider-Man, qui remonte au crossover The Infinity War. Mais notre histoire ultra violente présente d'autres super-vilains, qui font leur apparition, comme par exemple Carrion ou le Demogoblin. En face, il faut alors une véritable armada pour contrer tous les cinglés qui mettent la ville à feu et à sang. Beaucoup de personnages qui gravitent habituellement dans l'orbite du monde du Tisseur vont prêter main-forte, comme la Cape et l'Epée, Morbius, Black Cat, ou bien d'autres un peu plus inattendus comme Captain America, Firestar et  Deathlock. Quand il y a plusieurs séries concernées, nous trouvons logiquement une liste  imposante d'artistes au menu. Dans ce  Maximum Carnage, au scénario, défilent par exemple Tom De Falco, David Michelinie, ou le spécialiste de la psychologie fouillée et torturée, Jean-Marc De Matteis, qui s'occupent tous de rendre la vie impossible à Spider-Man.  Côté dessinateurs j'apprécie tout particulièrement Sal Buscema et son trait rigoureux, qui à l'époque a marqué profondément la série Spectacular Spider-Man, où il est resté de nombreuses années durant en poste. Mais nous trouvons aussi Mark Bagley, qui officie depuis des lustres sur le personnage, ou encore Alex Saviuk, dont le style est beaucoup moins gracieux que ses collègues. Mentionnons également le regretté Tom Lyle, qui bénéficie d'un encrage lourd et d'une mise en couleur parfois criarde, ce qui fait que ses planches sont plus surchargées et moins lisibles que les autres. Nous avons là 14 épisodes qui ont marqué leur époque, et qui constituent un tournant dans l'histoire de Spider-Man, puisque il s'agit d'un plongeon angoissant dans une violence irréfrénable, une tentative évidente d'adapter les aventures de Spidey aux années 90. Globalement cela fonctionne bien si on regarde l'ensemble avec l'œil  nostalgique du lecteur que nous étions alors, mais il est vrai qu'avec le temps, cette avalanche de baston et de crimes n'apparaît pas comme le point culminant de la décennie pour le monte-en-l'air. Récréatif et bourrin, le genre de lectures dont on nous a abreuvés durant une décennie dingue. 



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