FLASH (INFINITE) TOME 2 : SUR UN AUTRE MONDE


Le Flash de Jeremy Adams, c'est Wally West. Qui est bel et bien l'homme le plus rapide du monde, et n'est plus ce réprouvé qu'il était devenu, suite aux événements tragiques de Heroes in crisis. Un bon coup d'éponge qui vient effacer une histoire audacieuse mais assez confuse, et surtout démontrer que lorsque tout semble changer, c'est surtout pour ne rien changer. Bref. Wally a réhabilité son nom, il a récupéré son épouse adorée, et même l'existence de ses deux enfants, Jay et Irey. Tout serait parfait dans le meilleur des mondes, s'il n'y avait pas un petit nuage à l'horizon : la nécessité de trouver un travail pour mettre du beurre dans les épinard, d'un couple qui a du mal à joindre les deux bouts. Ne riez surtout pas. Wally pourrait gagner de l'argent de bien des manières (avec ses pouvoirs ce ne sont pas les idées qui me manquent), sans oublier qu'il fréquente des mécènes bien généreux, qui pourraient fort bien récompenser le fait qu'il sauve le monde chaque fin de semaine. Oui mais voilà, l'homme est orgueilleux et entend mettre ses talents pour la mécanique à l'épreuve. Un Flash sans la moindre ambition, aurait on envie de lui asséner. En plus, l'ami Wally n'est pas si à cheval sur ses principes que cela, puisqu'il est recruté par Mister Terrific, qui dirige une entreprise futuriste, où cohabitent des chercheurs dont l'activité consiste à palabrer sur des concepts scientifiques fumeux, histoire que le lecteur comprenne qu'ils ont de la matière grise à revendre.  Le nouveau patron lui permet de s'absenter quand il le souhaite, c'est à dire que son temps de présence effectif va chuter au niveau de celui d'un député RN au parlement européen, ce qui se rapproche quand même dangereusement d'un emploi fictif. Auparavant, notre gentil bolide aura croisé la route d'un Heat Wave qui se sait condamné, victime d'un cancer. Son dernier acte d'homme "libre" sera donc de tout carboniser autour de lui. On a vu mieux et plus sensible, comme conclusion. Irey, la fille de Wally, va pour sa part être l'héroïne d'un épisode où le Docteur Cauchemar donne corps aux pires rêves de ses victimes. 




Mais le plat de résistance de ce second tome  pointe le bout de son nez en même temps qu'une sorte de lance mystique, tombée d'où ne sait où (du ciel, littéralement). Contrepoint parfait de Mjolnir, le marteau de Thor, personne ne parvient à empoigner l'objet qui est solidement fiché dans le sol, si ce n'est quiconque est indigne…  Ce sera le début d'une aventure plus longue que les autres, qui concerne aussi le numéro double #775, dans lequel on va retrouver le (nouveau) Docteur Fate, et pas mal d'autres personnages mystiques, comme Constantine ou Zatanna. En parallèle, les enfants de Wally (tout particulièrement la gamine) trouvent le moyen de se mettre dans de sales draps. Une bonne excuse pour faire avancer une intrigue secondaire qui concerne leurs pouvoirs, redistribués de manière à ce que seule Irey puisse les utiliser. Tout cela aussi, ça ne devrait guère durer. Vous pourriez penser, au ton de ces quelques lignes, que je n'accorde pas trop de crédit au scénario de Jeremy Adams, mais vous auriez tort. Tout en écrivant des choses légères assez souvent, il parvient à rendre vivantes et intéressantes les aventures de ce Flash un poil moins sérieux ou coincé que ne l'est Barry Allen, en temps normal. Il est par ailleurs entouré de dessinateurs qui sont tous largement à la hauteur, dans un style très dynamique et super-héroïque. Fernando Pasarin est un des artistes les plus consciencieux et réguliers qui fréquentent la distinguée Concurrence, alors que Will Conrad, un tantinet plus personnel et donc susceptible de diviser, s'adapte parfaitement au ton de la série. Le Flash Infinite est une sorte de grand écart entre comic book truculent axé autour d'une vie de famille effervescente, et des rebondissements standards, entre visite de réalité alternative, manifestation/disparition de super pouvoirs, ou autres guest stars de prestige. Tout est dans le dosage, et pour le moment, le cocktail se boit avec plaisir, sans vraiment monter à la tête.  

Pour le tome 1, vous pouvez aller voir par ici


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