L'éternelle lutte du bien contre le mal, mais cette fois revisitée par le duo magique Scott Snyder et Greg Capullo. Il s'agit de Démons, une série en trois volets (We have Demons, en VO) publiée par Delcourt en ce mois de janvier. Si vous avez suivi les récents événements orchestrés par Snyder dans l'univers DC Comics, vous savez qu'il a cette passion pour l'utilisation de métaux antiques aux pouvoirs fabuleux, qui ont des répercussions sur les événements d'aujourd'hui. Ici, on nous raconte qu'à l'aube des temps plusieurs météorites ont apporté sur Terre deux matériaux aux propriétés opposées. L'Auréole représente le bien, le meilleur enfoui en chacun de nous, et a donné naissance à des oasis ou certaines légendes comme la fontaine de jouvence. La Corne, par contre, fait ressortir le pire qui est caché en nous et transforme les pauvres victimes en monstres assoiffés de sang, prêts à déchiqueter et éviscérer tout ce qui se tient sur leur passage. Ces individus, contrôlés par le mal, ont également la particularité de jurer comme des charretiers : de leur bouche sortent les pires insanités, les pires ordureries, ce qui rend les dialogues particulièrement drôles, avec le contraste entre l'horreur et le grotesque de la situation et ce que profèrent à longueur de temps les assaillants. La jeune est jolie Lam Cullen va peu à peu apprendre l'existence de cette dichotomie éternelle et la manière dont elle ravage la planète Terre en secret. Il faut dire que son père, qu'elle a toujours vu comme un géniteur aimant et dévoué à sa famille, était en secret un de ceux qui ont pour mission de défendre la Terre des exactions des Démons. Le type n'était pas seul mais il était membre d'une espèce de super groupe, des agents affublés de costumes blancs et chacun d'une lame, qui s'active au contact d'une présence maléfique. Bref, à la mort du paternel, le rideau tombe.
Les démons que représente Greg Capullo sont un croisement entre les créatures d'Alien et le Violator de la série Spawn. L'un d'entre eux est en fait enrôlé parmi les forces du bien. Hellor possède un passé tragique; il est même d'ailleurs le responsable de l'amputation d'un avant-bras de la jolie Lam. Mais derrière le côté bourru brut de décoffrage se cache un être qui tente de tout faire pour dominer le naturel sombre qu'il abrite. C'est cela le discours principal de cette bande dessinée : nous avons tous en nous le pire et le meilleur de l'humanité et le choix final nous revient. Préférons-nous céder à la facilité ou au contraire lutter, pour tenter de nous améliorer ? Tout ceci est bien sûr exagéré à la énième puissance, sur fonds de guerre millénaire, de complotisme, de combats tranchants et de trahisons. Il s'agit d'un récit complet en trois grosses parties, qui a été publié d'une manière originale par Scott Snyder et sa nouvelle étiquette Best Jacket Press. Pour faire simple, nous tenons là une synergie intéressante entre le format digital et celui plus traditionnel sur papier. Les histoires sont publiées par Comixology Originals, la plateforme spécialisée dans les versions digitales, et dans le même temps, elles sont publiées chez Dark horse et distribuées dans les comic shops. Quant à Delcourt, ils ont investi dans l'affaire : l'éditeur sera le distributeur exclusif de cette nouvelle ligne d'albums en France. Je parle de nouvelle ligne car il y aura 8 parutions (pour le moment) en tout, avec des artistes d'exception aux manettes, comme par exemple Francis Manapul, Jock, Tula Lotay, Dan Panosian ou encore Francesco Francavilla. Clairement, il y a de quoi nous ouvrir l'appétit, d'autant plus que cette première livraison intitulée Démons correspond tout à fait à ce que nous pouvions attendre d'une nouvelle collaboration Snyder Capullo, c'est-à-dire une histoire décomplexée qui lorgne sur la décennie des nineties, chargée en adrénaline et qui en plus est capable d'être drôle, du début à la fin.
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