SPIDERMAN : NOIR (Les illusions perdues)


N’en déplaise au Front National et aux éventuels lecteurs xénophobes, la nouvelle ligne éditoriale de la Marvel sera noir ou ne sera pas. Pleins feux sur les Etats-Unis des années 30, donc, et sur la grande dépression qui fait des ravages parmi la population. Le premier volume est consacré à Spider-man, dont nous découvrons pour l’occasion une nouvelle incarnation inédite. Peter Parker vit là encore avec sa tante May, et sans son oncle, qui vient d’être assassiné : certaines choses ne changent pas. May est une activiste qui œuvre pour l’émancipation et le bien être du prolétariat, poursuivant ainsi le travail de son mari défunt. Peter rencontre le journaliste Ben Urich et lui externe toute sa rage et son envie de changer le cours des choses. Par l’intermédiaire de sa nouvelle connaissance il découvre l’envers du décors, la collusion entre politiciens, médias et entrepreneurs, qui gangrènent New-York et le pays tout entier. Fougueux et impétueux, certains diront inconscient du danger, Parker s’en prend même violemment au « Bouffon » Norman Osborn, qui semble être le grand ponte de la mafia d’alors. Mais tout cela n’est que réaction velléitaire qui n’a aucune chance d’inquiéter les criminels qu’il exècre, jusqu’à ce que le hasard de l’existence le mette en contact avec d’étranges araignées qu’abritaient des reliques volées par les sbires du Bouffon. Comme le veut la tradition qui semble se perpétuer d’un univers parallèle à l’autre, d’une réalité alternative à la suivante, cette morsure confère au jeune homme d’incroyables pouvoirs qui font de lui une véritable araignée humaine, lui consentant d’adhérer aux murs, de produire une toile organique, et de bénéficier d’une force surhumaine. Tout l’épisode de la morsure et de la découverte des nouveaux pouvoirs est expédié en deux trois planches, pas le temps de développer ou de s’émerveiller avec un processus déjà archi rebattu, cette mini série ne contient que quatre volets, et il faut la mener tambour battant. D’autant plus que Ben Urich, qui jusque là n’était jamais parvenu à s’émanciper de l’ombre d’Osborn, probablement à cause de sa faiblesse intrinsèque et de sa dépendance à l’héroïne, finit par trouver la force de redresser la tête, au contact de son nouveau jeune ami. Ce qui lui vaudra une mort violente, que le Spidey version « noir » se devra de venger.



On a donc un bon petit condensé d’histoire arachnéenne en quatre épisodes, et pour 10 euros. De l’introduction du personnage et de son cast d’amis/ennemis, à la morsure qui en fait un héros aux pouvoirs formidables. Sans oublier le combat victorieux contre le Bouffon, l’antagoniste par excellence du tisseur. Le tout dans un univers plus proche de Dick Tracy que du Stan Lee des origines. Il faut remercier au passage Fabrice Sapolsky, qui a épaulé David Hine au scénario. Etonnante promotion pour le rédacteur de Comic Box que nous pouvons retrouver régulièrement en kiosque, d’autant plus que le scénario tient parfaitement la route. La version « noir » du Vautour est même franchement géniale, et les auteurs Marvel plus classiques feraient bien de s’en inspirer pour nous pondre des récits pertinents à l’avenir. C’est Carmine Di Giandomenico qui s’occupe des illustrations, avec le talent déjà remarqué récemment sur le 100 % Marvel « Magneto », des planches sombres à souhait où le dynamisme est accentué par de multiples lignes anguleuses, et des dessins pas toujours très propres mais au final parfaitement expressifs. Une bien bonne initiative donc, que de nous proposer ce Spiderman : Noir dans une collection semblable aux 100% Marvel, et pas en tranches mensuelles sur la revue du monte en l’air, qui connaître peut être un sursaut d’orgueil avec la fin du suspens lié à la première saison de « Brand new day », qui a fait bien plus de mal à Spidey que tous les combats qu’il a pu livré contre ses plus féroces ennemis. A venir en janvier, un succulent X-men : Noir que nous attendons déjà avec impatience, et qui sera chroniqué sur ce site si la mutation du virus de la grippe A n’a pas eu raison du mince lectorat qui nous suit quotidiennement. ( A ce propos, le rythme quotidien des articles ne durera pas, j’ai aussi une vie professionnelle à coté de ce projet ! Mais rien ne vous empêche, au contraire, de faire parvenir vos propres articles, qui seront publiés avec les crédits et les remerciements d’usage ! )

Rating : OOOOO

1 commentaire:

  1. C’est drôle de voir notre cher Peter Parker dans cet accoutrement, il a plus l’air d’une mouche que d’une Araignée.
    Concernant la nouvelle franchise Noir de Marvel je trouve que c’est une bonne idée de transposer nos personnages dans les années 30. J’attends avec impatience Daredevil et Punisher.
    Bonne initiative de Panini de nous éditer ça pour 10 euros dans une collection proche du 100% Marvel.

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