Aux States, on trouve en exergue à certains comics : « Nuff said », une façon de dire « Tout est dit, vous avez besoin qu’on en rajoute ? ». C’est ce que nous pourrions dire, après vous avoir récité tour à tour : Byrne, Claremont, Phoenix noir. Nuff said. Chris Claremont, c’est le démiurge des incroyables X-Men, l’homme qui sortit de l’anonymat la série pour en faire le titre le plus vendu de chez Marvel. Une science formidable du récit, des trames et sous trames en abondance, un vaste soap opéra mutant qui culmina probablement avec cette saga du Phoenix noir. John Byrne est son dessinateur fétiche sur la série, probablement le grand nom du genre dans les 80’s, chacune de ses planches sur le titre X étant parfaitement indiscutable, les traits précis et expressifs, lumineux. Reste le Dark Phoenix, un des grands moments de la mythologie X-men, que chaque fan digne de ce nom se doit de connaître sur le bout des doigts. Le Phénix Noir, c'est-à-dire la version sombre et maléfique d’une entité cosmique toute puissante, capable à elle seule d’engloutir une planète, sans que rien ni personne ne soit en mesure de l’arrêter.
Jean Grey, la gentille télépathe et télékinesiste des X-men, au départ jolie petite potiche aux bras de Scott « Cyclope » Summers, est devenue un des personnages les plus puissants du cosmos suite à un retour tragique de l’espace. C’est que les X-men n’avaient pas prévu que le revêtement qui protégeait leur navette des mystérieux rayons cosmiques (les mêmes qui transformèrent les 4 fantastiques ?) allait céder, les condamnant ainsi à un destin aussi tragique qu’inéluctable. Sauf que Jean est capable, de par ses talents sur la télékinésie, de protéger à elle seule le vaisseau en déroute, au prix d’un effort surhumain qui ne sera pas sans laisser de profondes traces. En se sacrifiant pour sauver ses camarades d’une mort certaine, Jean a été transformé en quelque chose d’autre, une force de la nature l’habite désormais : c’est le Phoenix. Sous l’impulsion de Jason Wyngarde, alias Mastermind, le roi de l’illusion, qui œuvre pour le Club des Damnés ( un club select qui désire gouverner le monde et qui a une prédilection pour les tenues sado maso ), Jean bascule lentement et inexorablement vers le mal, et se laisse dévorer par son coté obscur. Mais quand on possède un pouvoir aussi incommensurable, le moindre doute sur votre santé mentale peut avoir des conséquences dévastatrices. La force Phoenix aussi a été contaminée par cette folie galopante, et va évoluer en Phoenix Noir, qui va bientôt aller jusqu’à détruire un système solaire en entier, et souhaiter en faire de même avec notre planète, bien entendu. Vous l’aurez deviné… la seule façon de pouvoir stopper Jean, devenue la plus grande menace qui pèse sur le cosmos, c’est tout simplement de la tuer, avant qu’elle ne tue tout le monde. C’est aussi l’idée des Shi-Ar de la princesse Lilandra, qui décident d’organiser le procès de l’entité et donc de la jeune X-woman. Mais cette dernière est une héroïne au cœur pur et aux sentiments des plus nobles ; si pour éviter quel l’univers périsse, sa mort est souhaitable, alors que mort s’en suive, pour le bien de tous. Sortez vos mouchoirs, et prenez donc une leçon : de l’art d’articuler un récit, d’entretenir le pathos, de créer un comic-book , un vrai, sériel et pourtant jamais banal. Une des pierres angulaires de toute l’histoire des mutants en Bd, un chef d’œuvre qui bien que daté, se lit et se relit avec toujours autant de plaisir, pétri de nobles idéaux et traversé par un souffle cosmique épique, qui font entrer le jolie rouquine dans l’Olympe des grands personnages made in Marvel.
La saga du Phénix Noir est une saga légendaire que tout amateur de comics doit avoir lu.
RépondreSupprimerClaremont / Byrne sont au sommet de leur art.
Alors, puisque tu en parles dans ton article j’aimerais signaler que Panini sort ces jours ci, dans la collection Best of, une compilation d’histoires sur le Phénix. Mais à ma grande déception ce recueil ne contient pas l’intégralité de la saga du Phénix Noir.
Je trouve ça dommage car, en ne publiant que le dernier épisode, Panini ne rend pas hommage aux artistes et à la saga. D’autant plus que cela rend les autres histoires de l’album incompréhensibles et pas très accessibles aux néophytes.
Un chef d'oeuvre en effet. Bien plus qu'un simple comics.
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