Cinécomics : KICK-ASS de Matthew Vaughn


Pour connaître le pitch de Kick-Ass, inutile d'en rajouter une tartine, il vous suffira de vous reporter à la critique de la Bd, publiée sur ce (remarquable) blog assez récemment. Pour ce qui est du film, voici quelques remarques à l'usage des hésitants et des novices, mais aussi de ceux qui l'ont vus et désirent en parler. Tout d'abord, oui, KA c'est du Tarantino, du Alan Moore et du Orange Mécanique en même temps, pour un cocktail explosif qui près de deux heures durant fonctionne, sans ennuyer le spectateur. Humour second degré, clin d'oeil à la communauté des geeks bédéphiles qui ne sont pas oubliés, acteurs parfaitement calés dans leurs rôles respectifs, les points positifs abondent. Finalement, le jeune Dave, le Kick-Ass du film, abandonne assez vite la vedette à la géniale petite Chloe Moretz (Hit Girl) qui interprète une super héroïne de onze ans avec la grâce et la conviction d'une vétérane. Son père, un Nicholas Cage tout heureux de tourner à nouveau dans un film tiré d'un "comic-book" a cette fois la chance de ne pas apparaître dans un nanard profond comme la fois précédente (Ghost Rider) et joue juste les scènes qui lui sont proposées. Les scènes de combats abondent, bien entendu, finissant à mesure que l'action progresse par devenir de plus en plus improbables, ce qui ne retire rien à la jouissance dont on peut tirer de ces moments qui oscillent entre gore et karaté-massacre. Mise en abîme d'une Bd et d'une question qui brule les lèvres du lecteur naïf, Kick-Ass nous révèle que le métier de super-héros, c'est finalement assez peu conciliable avec une vie sociale normale, et on ne remerciera jamais assez Mark Millar, qui sans rien inventer de radicalement nouveau, apporte régulièrement (pas toujours, mais assez souvent quand même) un vent d'ironie et de distanciation avec le sérieux du sujet, qui donne encore plus envie de se plonger dans l'univers des justiciers en collant (si vous n'avez jamais lu Ultimates, la première saison, que puis-je encore faire pour vous?). Le tout sous forte influence teenage movie, à tel point que les premiers pas du jeune Dave et de ses amis de lycée ont quelque chose des "Beaux Gosses" de Sattouff. Petite remarque amusante d'ailleurs, concernant les patronymes choisis par Millar pour ses personnages. La prof s'appelle Miss Zane alors que Deauxma est la compagne de classe dont notre héros tombe amoureux. Les amateurs de X américain auront reconnu là deux des actrices fétiches de la maison de prod' "Naughty America" que Dave Lizewski doit mater régulièrement sur internet... Voilà donc un film à prendre au second degré, n'en déplaise aux Inrocks qui viennent de le déscendre en flêche dans l'édition de mercredi dernier. Non pas comme une apologie réactionnaire de la violence, mais comme une plongée en apnée assez jouissive dans le monde mystérieux de la justice expéditive et des super héros branquignoles; une sorte de Kill Bill croisée avec Batman, après un bon coup de gaz hilarant du Joker. Desservi, dulcis in fondo, par une BO pêchue et de bonne facture. Bref, Kick-Ass, ça le fait.
Rating : OOOOO

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