BEFORE WATCHMEN : LA POLEMIQUE

BEFORE WATCHMEN est encore en phase de réalisation, bien loin de la finalisation, que déjà les commentaires acerbes et les remarques acides fusent de toutes parts. Il semblerait donc que l'idée de toucher à un monument tel que Watchmen ait provoqué des réactions pour le moins épidermiques. Alan Moore a bien entendu été lapidaire sur le sujet, et ses fans n'ont pas apprécié l'idée de présenter une série de prequelles au grand oeuvre du maître. Pour ma part, je suis soulagé sur un point important : personne ne touchera à Watchmen. Je m'explique : une prequelle, tout aussi réussie ou au contraire sabordée qu'elle puisse être, ne portera pas atteinte au travail final de Moore, qui restera toujours une pierre angulaire du genre, appréciée et adulée. Ce qui s'est passé avant Watchmen pourrait être un petit apéritif sympathique, un complément à l'hisoire principale, à lire ou pas, selon vos envie, mais n'influencera pas le pavé de Moore, sa dynamique, son récit majeur. Il s'agira seulement d'ecrire dans les marges, ou pour être plus précis, de broder dans les limbes du récit, sans pouvoir intervenir sur son cortex, sa sève. Beaucoup de bruit pour rien, donc. Réaliser une suite eut été une toute autre paire de manches. Cela eut été dire : Watchmen n'est pas complet, si vous vous arrêtez à ce que vous avez lu, vous ne connaîtrez pas le fin mot de l'histoire, et là Moore aurait eu toutes les raisons du monde de sortir l'artillerie lourde (encore que l'artiste qui travaille dans le monde du comic-books doit accepter l'idée qu'en l'absence de contrat spécifique au creator owned, les personnages sont propriétés de la maison d'édition, et donc du consumèrisme capitaliste qui les exploite jusqu'à l'os). Watchmen EST complet. La série de titres censés nous narrer les vicissitudes des personnages avant que ne débute la fresque de Moore met en appétit, quand on regarde les artistes engagés sur le projet, et quand on pense à ce qu'on pourrait en retirer, au niveau des intrigues. Mais ce sera toujours marginal, une sorte de What If sans conséquences, sans substance, qui pourra même être parfaitement snobé et ignoré par les lecteurs purs et durs qui crient à la profanation. Before Watchmen, un projet casse-gueule par excellence. Je souhaite juste, pour finir, que les scénaristes soient à la hauteur de la tâche, et que le plus grand respect s'unisse à la passion pour ce travail, pour mitiger l'impression que ce sont les dollars qui s'agitent en coulisses et orchestrent le tout. L'important c'est qu'on nous fiche la paix avec l'After Watchmen. Autrement je sors la fourche et le noeud coulant, moi aussi.

Au fait, pour les distraits, Before Watchmen, c'est :

- RORSCHACH (4 issues) – Writer: Brian Azzarello. Artist: Lee Bermejo

- MINUTEMEN (6 issues) – Writer/Artist: Darwyn Cooke

- COMEDIAN (6 issues) – Writer: Brian Azzarello. Artist: J.G. Jones

- DR. MANHATTAN (4 issues) – Writer: J. Michael Straczynski. Artist: Adam Hughes

- NITE OWL (4 issues) – Writer: J. Michael Straczynski. Artists: Andy and Joe Kubert

- OZYMANDIAS (6 issues) – Writer: Len Wein. Artist: Jae Lee

- SILK SPECTRE (4 issues) – Writer: Darwyn Cooke. Artist: Amanda Conner
 












3 commentaires:

  1. C'est sûr que l'on peut considérer Before Watchmen comme une illustration autour de l'original, et pas une suite. Mais ça ne change rien au problème. Son auteur a voulu qu'il n'y ait pas d'autres récits sur Watchmen, et DC a passé outre. Peut-être que les scénaristes feront un super boulot. Peut-être que tu vas te régaler à lire leur travail. Moi, je souhaite juste que tout ça se casse la gueule pour que l'on respecte enfin les lecteurs et surtout l'auteur qui nous a donné la série. De toute façon, d'entrée de jeu, les couvertures sont merdiques. Elles ont un graphisme images de synthèse, alors que le dessin original a un trait crayonné, très 70', qui se prête à l'ambiance retro. Ces couvertures font propres, lisses, alors que l'ambiance de Watchmen est un plongeon dans la crasse humaine. En plus, décliné en une trentaine de titres, c'est carrément pompe à fric. Un autre auteur, Hergé, avait refusé d'autres Tintin après sa mort, et bien il y a pas de «avant Tintin». Respect, point, et pas loi du fric.

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  2. (suite) Même la couverture de Rorschach, elle fait propre, on dirait du blanc à même le visage, genre le Joker, et on rajoute de l'ombre sur ses yeux et des taches de sang, pour faire un effet serial killer. C'est saturé, ça pue le photoshop, c'est comme un maquillage. Ca m'énerve d'emblée en fait. Il va falloir feuilleter le reste pour encore s'apercevoir que DC a fait une grosse m... à mille année lumière de l'original, c'est comme si tu passes Mozart en Techno, ça va bien de temps en temps, ça peut détonner ou être marrant, mais, au moins, faut pas appeler ça Mozart...

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  3. Tes arguments sont parfaitement recevables, d'ailleurs je ne suis pas loin d'en penser de même, dans les grandes lignes. Je suis juste soulagé u'on echappe à la suite, et pense que que les lecteurs ont encore un faible pouvoir, celui de ne pas se procurer ces préquelles et de les snober. N'existe pour moi, de mes héros, que ce que j'ai lu. A nous de faire le bon choix?

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