COVER STORY (8) : THE NEW MUTANTS 98

Le personnage est aujourd'hui une locomotive certaine en termes de vente. Mais il n'en fut pas toujours ainsi. Bien qu'occupant le centre de la scène, sur cette cover de New Mutants (là où il fit sa première apparition), Deadpool n'en est pas pour autant le héros incontesté du contenu. D'abord, Gideon, sur la droite, est presque mieux mis en valeur, et son nom saute aux yeux bien plus facilement que celui du mutant déjanté. Ensuite, car ce premier round ne tourne pas à l'avantage de Wade Wilson, facilement mis hors d'état de nuire par la bande à Cable, bien aidé, il est vrai, par l'arrivée impromptue de Domino, qui met fin aux débats. Le tout se résume en quelques pages, sans que Deadpool ne soit vraiment caractérisé ou développé d'aucune autre manière, au delà du classique "mercenaire lourdement armé qui flingue, avec des tas de gadgets ultra cool". Rob Liefeld avait fait une sorte de crise de jalousie, à l'époque. Son compère Todd McFarlane avait atteint les sommets du petit monde des comics avec Spider-Man, puis avec son Spider-Man, une série taillée sur mesure pour l'ambitieux canadien. Il suffit de regarder le costume de Wade (notament les grands yeux) et de supporter ses vannes foireuses au mépris du danger pour comprendre qu'il y a du Spidey chez ce mutant tragique, mais toujours de bonne humeur. Le vrai départ de Deadpool en tant que personnage avec un vrai background, un vrai cast à ses cotés, et de véritables ambitions scénaristiques, sera donné pour sa part deux ans plus tard, avec une mini série réalisée par Fabian Nicieza et Joe Madureira. Elle fut même publiée alors sur les pages de Strange, la référence Vf de Lug puis Semic, ce qui correspondait un peu à une sorte d'intronisation officielle. Presque vingt ans ont passé, et les nouvelles générations ont adopté et acclamé Deadpool, avec cependant un risque programmé, celui de voir la poule aux oeufs d'or toussoter et crachoter, malade d'une surexposition risquée, d'une surproduction souvent galvaudée. Parce que finalement, Deadpool est-il vraiment si drôle?



Ps : Si vous trouvez la cover horrible, et êtes rebutés par les dessins de Rob Liefeld, rien de plus logique. Cela veut juste dire, et c'est très sain de votre part, que vous avez bien conscience que les nineties, c'est fini depuis belle lurette.

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