Si vous souhaitez lire de bonnes aventures des Vengeurs, profitant de la sorte de l'onde de choc sismique crée par le film dans les salles, j'ai un bon petit conseil à vous donner. Certes, Bendis a marqué la franchise de sa patte, mais auparavant, d'autres grands auteurs ont su contribuer à la légende des Avengers. Parlons un peu de Kurt Busiek, considéré par beaucoup comme le dépositaire de la continuity super-héroïque, l'homme qui sait tout, y compris en quelle année Peter Parker a perdu sa virginité et combien de femmes différentes Tony Stark a couché dans son lit (là il faut avoir une sacrée mémoire). A la suite de l'opération Heroes Reborn (les Vengeurs étaient crus morts, et avaient quitté notre réalité), il fallut réintroduire tous ces personnages bigarrés dans le quotidien Marvel, et c'est ce bon Kurt qui s'y est collé. Aux crayons, il a reçu une aide des plus expertes : Georges Perez, l'homme qui ne s'amuse jamais autant que lorsqu'il doit caser une trentaine de justiciers sur la même planche. Roi du dessin fouillé mais pas fouilli, il donne là sa pleine mesure avec une minutie et une maestria à en faire pâlir nombre de ses confrères.
Les Avengers se retrouvent tous ensemble au Manoir qui leur sert de base opérative. Tous. C'est à dire des dizaines d'individus, entre Vengeur d'un jour, et Vengeur de toujours. De jeunes pousses comme Rage, Justice, ou Firestar (à l'époque membres des New Warriors) mais aussi des cadors comme Thor, La Sorcière Rouge, ou Iron Man, entourent donc un Captain America enchanté. Seulement voilà, la grande sauterie familiale va être interrompue par l'enchanteresse Morgan Le Fay, qui a mis la main sur une gigantesque épée mystique en provenance d'Asgard, et souhaite désormais attirer ses ennemis dans un piège, pour asseoir son pouvoir en exploitant ceux de Wanda Maximoff. Un bon lavage de cerveaux, et voilà nos héros revisités à la sauce médiévale, et la réalité qui change radicalement de visage. Passée cette belle mésaventure, c'est au tour de l'Escadron Suprême d'Hyperion et consorts de faire des siennes. Ces super-héros d'une autre dimension sont bloqués chez nous (au Projet Pégasus) et ils ne voient pas le retour des Vengeurs, qu'ils croyaient morts, d'un très bon oeil. Pour eux, ce sont des imposteurs, et ils comptent bien leur exprimer tout le mécontentement ressenti à l'occasion. Action et aventure super-héroïque dans la plus pure tradition Marvel : un début de run réjouissant et rafraîchissant, qui est bien indicatif de ce qui va suivre. Kurt Busiek a accompli un véritable travail à saluer, sur les Vengeurs. Une série de gros tpb de plus 400 pages est disponible sur Amazon ou Bookdepository, je ne saurais trop vous conseiller d'aller y faire un tour muni de votre carte visa... (le titre de ces volumes : Avengers Assemble, de Kurt Busiek)
Rating : OOOOO
même si Busiek ne raconte rien de nouveau ou d'original,force est de constater qu'il maitrise avec brio un grand nombre de personnages pour les faire vivre!Ca se lit avec plaisir et en plus les dessins de Pérez sont de toute beauté.Ce qui fait de ce run un des tous meilleurs de la série,loin devant celui de Bendis (ça va faire jaser cette remarque ^^).
RépondreSupprimerC'est difficile de comparer les deux runs, tant Busiek et Bendis ont choisi des voies différentes. Le premier a réalisé des épisodes classiques, très axé "super-héroïsme de groupe" en tentant d'allier clasicisme, continuity, et respect des nouveaux codes de narration. Sans pour autant, c'est vrai, offrir de grandes nouveautés. Bendis, lui, a choisi une approche narrative moderne, assimilant l'héritage des séries tv, insérant des dialogues et des tics de langage qui n'apparaissaient pas auparavant, sur le titre. Il a étalé au possible ses différentes sagas, écrivant avec le tpb en tête dès le départ. Et puis à la longue il a beaucoup perdu de son éclat, notamment avec les différents "events" qui ont fait perdre l'intérêt des titres Avengers, qui servaient souvent uniquement de bouche-trou au récit porteur (comme dans Secret Invasion, par exemple). Chacun est le fruit de son temps, je n'arrive pas à les départager. Ma seule certitude : le run de Bendis dure depuis trop longtemps, les Avengers ont besoin d'un vrai nouveau souffle.
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