Il y a encore peu de temps de cela, le nom de Cullen Bunn ne disait pas grand chose aux lecteurs de comic-books. En quelques mois, les choses ont changé, avec des collaborations pour Marvel, sur Wolverine, The Fearless, Venom, ou encore Captain America. En parallèle, il mène aussi une belle carrière dans le creator owned (une série dont il détient tous les droits sur les personnages et l'univers fictif développé). Après The sixth gun, voici donc venir un second ouvrage intitulé Helheim, dont l'ambiance est un pont entre le récit mythologique à la viking, et la magie noire. Sur la cover, une sorte de Frankenstein/zombie à la sauce nordique crève la page. C'est aussi ce qu'on appelle un méchant spoiler, dans le monde des comics. Le type en question, c'est un certain Rikard. On se prend à frissonner pour sa survie dans tout ce numéro, puisque nous le découvrons pourchassé par une meute d'assaillants peu ragoûtants. On le devine au grand coeur (il ne laisse pas tomber ses camarades morts au champ de bataille, sauf en dernier recours) et grand héros évident de l'aventure qui nous ouvre les bras. Sauf qu'une fois rentré dans le camp fortifié où se terrent les siens, les choses se gâtent. Deux autres personnages font leur entrée sur scène. La belle rousse Bera, amante de Rikard, que nous devinons un peu sorcière sur les bords. Et le paternel de Rikard, qui ne voit pas d'un bon oeil la présence féminine encombrante qui a ensorcelé le coeur de son fils, et la rend responsable de tous les maux qui s'abattent sur son camp. Au point qu'il est prêt à la sacrifier pour faire revenir la paix. Ce qui ne sert pas à grand chose, puisque Rikard a la tête tranché d'un coup de hache, et les hostilités peuvent cesser.
Quel rapport avec la créature rafistolée de la couverture, alors? Disons que Bera est très douée en couture, et qu'avec du fil, des aiguilles, et quelques sortilèges, elle est capable de bien jolies choses.
C'est aussi le cas de Joelle Jones, la dessinatrice de ce nouvel univers, qui livre là une performance remarquable. Les dessins sont anguleux, expressionnistes, violents, et ultra efficaces. Une sorte de synthèse entre Carmine DiGiandomenico et Ryan Stegman, pour vous donner mes premières impressions. Du coup on se sent pris d'une envie réelle de connaître la suite, car ce premier rendez-vous mené tambour battant allèche et garde son lot de mystères. Quels sont les vrais enjeux de la lutte qui nous a été servie aujourd'hui? J'admets vouloir en savoir plus, et vite. Helheim reviendra en seconde semaine, et c'est mérité.
Helhiem est publié chez Oni Press.
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