Avec presque un demi-siècle
d'aventures au compteur, nous pensions tout savoir des origines de Tony Stark,
de son enfance à sa famille. Sauf que lorsque Kieron Gillen reprend en main le
titre mensuel consacré à Iron Man, dans le cadre de l'opération Marvel Now, son
second arc narratif revêt le titre évocateur de The secret origin of Tony
Stark. Bien entendu, il sera question des parents dans ce récit, plutôt
désespérés quand ils apprennent la triste nouvelle : la grossesse de Maria
Stark risque fort de ne pas aller à son terme, et représente une énigme
insoluble pour la science. Le salut va venir d'un enregistreur Kree, le dénommé
451 de matricule, à l'époque captif sur notre planète, après être tombé entre
les mains d'un clan mafieux extra-terrestre, qui gère un casino à Las Vegas. Le
papa Stark met sur pieds une expédition de sauvetage plutôt hardie, avec un
groupe de guest stars triés sur le volet (qui comprend entre autres Dum Dum Dugan,
un des vieux de la vieille du Shield) pour rendre au robot spatial sa liberté.
Ce dernier a les capacités et la volonté d'aider le bébé à venir au monde sain
et sauf, mais il avertit ses généreux libérateurs : la Terre est en train
d'éveiller l'intérêt de races aliens, en raison de son rapide développement
technologique, et pourrait bien être détruite à titre préventif dans un futur
proche. A moins qu'un individu brillant, en avance sur son époque, ne fasse
faire un bond si décisif aux siens que cela puisse donner à nos défenses les
moyens de repousser toutes menaces éventuelles, venues de l'espace. Bref, le
portrait robot du jeune Tony, encore en gestation.
En gros, Gillen voudrait nous faire
croire que l'enregistreur 451 est un peu l'oncle de Tony Stark, que sans lui il
n'aurait pas pu survivre à sa naissance, et qu'il lui doit (ainsi qu'à la
science Kree) une grande partie de son génie et de ses intuitions remarquables.
Un génie génétiquement modifié, un athlète pré programmé à remporter toutes les
compétitions, ne serait-ce pas un peu de la triche? Ces révélations
interviennent alors que Stark vient d'échapper à un procès qui lui était
intenté, dans le cosmos, accusé qu'il était d'avoir commis un déicide (avoir
assassiné la force Phénix). Secouru puis trahi par Death's Head, il est
désormais tombé entre les mains de 451 qui lui expose ses plans et lui confie
ces révélations surprenantes, avec vidéos à l'appui pour étayer ses dires. Les
dessins sont de Dale Eaglesham, qui donnent aux corps des positions statuaires
et une anatomie robuste, et produit des planches claires et fort agréables.
Reste que ces "origines secrètes" sont un poil forcées et pas
toujours du meilleur goût. Voir le père de Stark en James Bond industriel,
risquer le tout pour le tout pour sauver l'avenir de son fils, cela ne colle
pas trop avec les images du paternel alcolique et si froid qui a élevé son
enfant dans la plus grande des rigueurs sentimentales, si souvent représenté.
Tony Stark en héritier terrestre de la science kree, programmé dès le sein
maternel à être notre sauveur à tous? Bluff, ou vérité vraie? Je vous laisse
découvrir cette saga, et le fin mot de l'histoire, dans les pages de Iron
Man, chaque mois chez Panini.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!